[ad_1] 2021-11-13 00:16:10 Revolution Permanente
Ce 10 novembre, le dernier rapport Proxinvest, qui examine ce que gagnent les grands patrons du SBF120 (les 120 plus grosses sociétés boursières françaises), annonçait une baisse de 14% de leur rémunération à cause de la crise sanitaire et économique. Ainsi, en 2020, les 120 dirigeants des plus grosses entreprises françaises ont touché en moyenne seulement… 3,2 millions d’euros pour un an. Zut, pas de voyage sur Mars cet été !
Dans le calcul de Proxinvest ce n’est pas seulement le salaire fixe qui est pris en compte, et celui-ci d’ailleurs n’a que très peu voire pas du tout baissé, mais ce sont aussi les avantages en nature, les primes, les actions etc… En réalité, donc, cette baisse s’explique par la baisse des bonus et primes annuelles (qui ont chuté en moyenne de 27%) puisque ces derniers sont conditionnés aux performances et que de fait l’arrêt ou le ralentissement de la production lié à la crise sanitaire mondiale ce n’est pas top pour le profit !
Ce sont d’ailleurs ces mêmes patrons, en grands princes, qui avaient annoncés vouloir participer à l’effort national pendant le confinement et qui avaient gracieusement proposé de réduire leur rémunération… qui aujourd’hui s’offusquent d’une baisse « historique » de leur rémunération. Ces larmes de crocodile de la bourgeoisie révèlent un mépris de classe des plus insupportable quand on sait que 3,2 millions d’euros équivaut à presque 200 fois le SMIC annuel.
Mais rassurons-nous, « il va y avoir une forme de rattrapage » souligne Loïc Dessaint, DG de Proxinvest, avant d’ajouter « les entreprises peuvent être tentées de rattraper les bonus perdus au titre de 2020 par une politique de rémunération très avantageuse dans le futur ».
En effet, comme l’écrit LesEchos : « Pour l’instant, certains investisseurs ou analystes, consultés en amont des assemblées générales par les sociétés, remontent les quelques cas qui les agacent. « Des groupes révisent à la baisse sans le dire les critères de performance, indique l’un d’eux. Ils regardent si ces critères ont été atteints, pas au vu des premiers budgets estimés mais au vu des budgets révisés au second semestre, donc en baisse. Par conséquent, le taux d’atteinte des critères est bon car ils ont déjà intégré l’effet Covid. Ce n’est pas acceptable ».
Autre cas de figure, certaines sociétés abaissent le poids des critères financiers et ajoutent des critères qualitatifs. « Il y a des inégalités entre les entreprises qui ont défini des critères extrêmement précis pour les rémunérations et qui ne pourront y déroger, et celles qui avaient des critères vagues subjectifs, qui pourront faire un peu comme elles veulent », ajoute un autre analyste. »
On apprend ainsi dans ce même article que l’entreprise Pierre et Vacances, a revu ses critères de performances faisant passer le bonus de son patron de 80 000 à 240 000 euros ou alors qu’Elior a intégré un nouveau bonus dans la rémunération de son DG qui serait versé en quatre ans et qui serait égal à la moyenne des bonus versés les trois dernières années.
Ainsi, alors que la rémunération des patrons n’a eu de cesse d’augmenter pour atteindre des sommes astronomiques, à l’image du patron de Dassault qui malgré la crise a empoché plus de 20 millions d’euros cette année (soit 1080 fois le SMIC !), les travailleurs, les jeunes et les plus précaires peinent à boucler le mois, croulent sous l’inflation, les APC, les licenciements… Alors pendant que le patronat, cherche à mettre en place de nouvelles stratégies pour se faire toujours plus d’argent sur notre dos, que le gouvernement cherche à faire croire qu’il n’y a pas d’argent magique, on sait où est cet argent : exigeons un rétablissement des impôts sur les grandes fortunes et récupérons ce qui nous est dû.
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