LR: D’abord se souvenir que dans de telles situations, tout pouvoir aime se la jouer « parti de l’ordre » alors qu’il n’y a pas de paix sans justice et que sa première victime est la vérité. Bien entendu, il est toujours possible de trouver là, quelques énergumènes particulièrement exaspéré par les parades des milices coloniales, capables de gestes fous. Nous sommes tout à fait opposés à l’utilisation de la violence dans les manifestations, tout en observant que ce sont toujours les forces de l’ordre qui blessent, mutilent ou tuent des manifestants. Mais les journalistes évoquent un calibre 12 mm utilisé dans un fusil de chasse ( pas très discret) ou du 9 mm destiné à une arme de poing de portée et de précision limitée. On ne sait rien sur le nombre respectif de ces deux types de tirs ni de leurs impacts éventuels. L’exploitation médiatique tonitruante de ces évènements appelle à la prudence elle nous éloigne du fond de l’affaire, la situation globalement désastreuse des ex-colonies antillaises livrées à une clique ultra-minoritaire de colonialistes pilleurs, corrompus et parasites, placés sous la protection de l’Etat au détriment d’une population qui ne les supportent plus eux, leur monde et tous ceux qui les protègent.
Les tirs n’ont pas fait de victimes. Des barrages bloquent toujours les principales routes de l’île, après un appel à la grève générale contre l’obligation vaccinale des soignants et pour revendiquer des hausses de salaire.
Le parquet de Fort-de-France a ouvert une enquête, mardi 23 novembre, après que des membres des forces de l’ordre et des pompiers ont été la cible de tirs d’armes à feu, lundi soir, dans le quartier de Sainte-Thérèse, à Fort-de-France.
Si ces attaques n’ont fait aucun blessé, « le parquet de Fort-de-France confirme que des tirs par arme à feu ont pris pour cibles les forces de sécurité à Fort-de-France dans la nuit du 22 au 23 novembre 2021 », précise Clarisse Taron, la procureure de la République, dans un communiqué. « Une procédure pour tentative de meurtre sur personnes dépositaires de l’autorité publique a été ouverte et les investigations sont confiées à la police judiciaire », précise le parquet.
« Les événements de la nuit n’incombent pas à l’intersyndicale, car l’intersyndicale a cessé tous ses mouvements et chacun est rentré chez soi dès 19 heures hier soir [lundi soir] », a expliqué à l’Agence France-Presse (AFP) Bertrand Cambusy, secrétaire général de la CSTM, à l’origine du mouvement social qui secoue depuis deux jours la Martinique.
Routes bloquées
D’importants barrages bloquaient mardi, comme la veille, les principales routes de l’île. Ils avaient été installés tôt mardi matin à l’appel d’une intersyndicale de dix-sept organisations, qui appellent à la grève générale pour des revendications variées, parmi lesquelles la fin de l’obligation vaccinale et des suspensions pour les soignants, mais aussi la hausse des salaires et des minima sociaux et la baisse des prix des carburants et du gaz.
L’accès à l’agglomération de Fort-de-France, au centre de l’île, est impossible depuis le sud et le nord. Des camions, des taxis, mais aussi des palettes et des pneus ont été disposés à des points stratégiques. Les réseaux de transports en commun étaient totalement à l’arrêt mardi, mais les personnels soignants et les forces de l’ordre ont, malgré tout, pu franchir quelques barrages, a constaté une journaliste de l’AFP.
Ces blocages ont également contraint le rectorat à fermer plus de la moitié des établissements scolaires. « Les écoles sont fortement impactées par le mouvement social des agents municipaux. Les établissements scolaires du second degré subissent les blocages des axes routiers », précise dans un communiqué de presse le rectorat de Martinique. A la mi-journée, 52 % des écoles du premier degré et 61 % des établissements du second degré étaient fermés.
« Nous disons au préfet de nous respecter, a lancé Eric Bellemarre, secrétaire général Force ouvrière Martinique, sur l’antenne de la radio RCI mardi matin. Le premier ministre a annoncé qu’il fallait ouvrir un espace de dialogue, mais son représentant local n’a pas dû recevoir le message. » Les grévistes s’indignent de ne pas avoir été reçus lundi par le préfet de la Martinique au terme de la première journée de manifestation, justifiant par là le durcissement du mouvement.
Poster un Commentaire