Un camp de migrants à Calais le 1er décembre 2021 ( AFP / FRANCOIS LO PRESTI )
Des affrontements ont éclaté jeudi matin entre forces de l’ordre et migrants lors du démantèlement d’un campement à Calais, faisant une quinzaine de blessés parmi les policiers et plusieurs côté migrants, a-t-on appris auprès d’associations et de la préfecture.
« Des policiers et des gendarmes ont fait face, dans le cadre d’une opération d’évacuation » à « une centaine de migrants faisant preuve d’une très grande agressivité et refusant de quitter les lieux », a affirmé la préfecture du Pas-de-Calais dans un communiqué.
Présente sur place, Emma du réseau inter-associatif Human Rights Observers (HRO), a fait état à l’AFP d' »au moins trois personnes exilées » blessées et transportées à l’hôpital. Selon elle, quelque 200 personnes vivaient sur ce site.
Démantelement d’un camp de migrants par la police près de l’hôpital de Calais, le 29 septembre 2020 ( AFP / Bernard BARRON )
Lors des expulsions récurrentes, « habituellement les personnes sont autorisées à partir avec leurs affaires », mais ce matin « les forces de l’ordre ont ordonné aux agents de nettoyage de tout saisir et un cordon de CRS s’est créé à 9H30 », a-t-elle relaté.
Puis, les CRS ont « coursé les personnes exilées vers la sortie du périmètre », leurs tentes sont alors restées à l’intérieur de ce périmètre et « les agents de nettoyage avaient pour ordre de tout saisir », a-t-elle poursuivi.
Une rixe a alors éclaté « entre les personnes exilées qui lançaient des cailloux, et les CRS, qui utilisaient des gaz lacrymo et des LBD », a poursuivi Emma.
« Le dispositif policier était bien plus important qu’à l’accoutumé » avec quelque « dix vans de CRS », a souligné auprès de l’AFP Pierre Roques de l’Auberge des Migrants.
Selon la mairie limitrophe de Marck, le campement abritait une centaine de migrants, en majorité africains, qui s’y étaient réinstallés après un précédent démantèlement il y a quelques semaines.
D’après la mairie, des cartouches de gaz lacrymogènes et projectiles divers jonchaient les lieux à l’arrivée d’une équipe municipale qui s’est rendue sur place, alertée par des riverains. La tension était retombée en milieu de matinée.
Le site, dit de la Turquerie, est situé près d’un rond-point où des migrants tentent régulièrement de monter à bord de poids-lourds dans l’espoir de pouvoir rallier le Royaume-Uni, selon la mairie.
Affrontement entre CRS et migrants à Calais : au moins 15 blessés chez les policiers
L’évacuation d’un camp de migrants à proximité de l’hôpital de Calais, s’était passée dans le calme ce jeudi matin mais vers 10h mais c’est de l’autre côté de la ville, sur la Zone de la Turquerie où des exilés tentent de monter dans les camions pour rejoindre l’Angleterre, qu’un affrontement a éclaté.
60 CRS et gendarmes contre 100 migrants
60 CRS et gendarmes qui sécurisaient la zone disent avoir été attaqués par une centaine de migrants. Selon une source policière sur place, l’attaque était d’une « violence inouïe« . Un CRS raconte que les migrants « avaient des sacs remplis de pierres et de ballast dans leurs tentes« . La bagarre a duré une heure, des témoins décrivent « une scène de guerre » avec des migrants qui jetaient des pierres et des CRS qui répliquaient avec du gaz lacrymogène et des tirs de lanceurs de balles de défense.
CRS Calais : Ce matin suite démantèlement Camp, des Gendarmes & 7 CRS blessés.Tout notre soutien à nos collègues blessés. Face à la violences des migrants lors de ces opérations, l’utilisation de tous nos moyens de défense est plus que nécessaire. pic.twitter.com/zqsgeIim8P
— UNSA Police CRS Hauts de France (@unsadh) December 30, 2021
Selon l’Auberge des migrants, association qui vient en aide aux exilés, les migrants étaient très en colère car les policiers les empêchaient de récupérer des affaires dans les tentes. Une trentaine d’abris de fortune auraient été saisies.
Au moins 15 CRS blessés
Au moins 15 CRS ont été hospitalisés selon une source policière pour des contusions, des plaies et un policier aurait une jambe cassée. Plusieurs migrants ont également été blessés dans l’affrontement.
Dans un communiqué, la préfecture du Pas-de-Calais « condamne fermement ces violences et apporte son soutien total aux policiers et gendarmes blessés ». elle précise également qu’une « centaine de migrants faisant preuve d’une grande agressivité » auraient refusé de quitter les lieux au moment de l’opération d’évacuation lancée par les forces de l’ordre.
La préfecture du Pas-de-Calais rappelle également que « ces opérations visent à mettre fin aux occupations illicites à Calais et ont pour objectifs d’éviter la reconstitution d’un important campement insalubre et de soustraire les personnes migrantes des réseaux mafieux de passeurs ».
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