Après un long cheminement entamé en mai 2020, les députés doivent, par un ultime vote ce lundi après-midi, mettre un point final au parcours du texte de loi de la députée LREM Cécile Rilhac, qui crée la fonction de directeur d’école et qui est loin de faire l’unanimité parmi les enseignants et leurs représentants. La proposition de loi Rilhac s’attaque à un serpent de mer des débats éducatifs : le statut, la fonction et la place des directeurs et directrices d’école. Un sujet sur lequel les ministres de l’Éducation nationale se sont cassé les dents depuis une quinzaine d’années.
« Emploi de direction »
Mais face à l’accroissement de leurs responsabilités et de leur charge de travail, la revalorisation des postes des quelque 45 000 directeurs d’école a fini par s’imposer, tout comme la promotion de nouveaux outils pour qu’ils puissent convenablement exercer leurs missions. Le suicide à l’automne 2019 d’une directrice, Christine Renon, en Seine-Saint-Denis, avait dramatiquement mis en lumière leurs difficultés. Cette dernière avait évoqué son « épuisement » et sa « solitude » dans la fonction.
« Dérive managériale »
Le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer voit dans cette réforme co-pilotée par ses services un « changement essentiel ». Mais ces mesures viennent heurter la sensibilité de beaucoup d’enseignants du premier degré, très attachés au collectif de l’école, certains comparant le fonctionnement des établissements du premier degré à une « petite République ». Une majorité de syndicats avec à leur tête le Snuipp-FSU, première organisation du primaire, dénonce une « dérive managériale ». « Les moyens nécessaires au bon fonctionnement de l’école sont les grands absents de ce texte », déplore le syndicat.
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