«Geler les prix, pas les pauvres»: les Britanniques (aussi) marchent contre la vie chère

Demonstrators stand with placards in Parliament Square at a protest organised by The People's Assembly to demand action to tackle the cost of living crisis in London on February 12, 2022. - Protests are planned in several UK cities to bring attention to the cost of living crisis, with rising energy bills putting severe financial pressure on many across the country. (Photo by Niklas HALLE'N / AFP)
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Des centaines de britanniques ont manifesté ce samedi pour dénoncer la flambée des prix avec en ligne de mire les factures d’énergie qui augmentent. Le gouvernement a annoncé un plan de 9 milliards d’aides, insuffisant selon manifestants, syndicats et associations.

par LIBERATION et AFP

publié le 12 février 2022

A Londres, mais aussi à Glasgow ou encore à Cardiff, c’est le même mot d’ordre : manifester pour dénoncer le coût de la vie qui flambe. Ce samedi, des centaines de manifestants ont défilé au Royaume-Uni pour dénoncer une situation économique et sociale qui étrangle les ménages aux revenus modestes.

Dans la capitale anglaise, les manifestants ont défilé derrière une banderole noire appelant à «faire baisser les factures d’énergie» tandis qu’une autre pancarte appelait à «geler les prix, pas les pauvres», en référence à l’augmentation de ces factures qui conduisent des ménages à faibles revenus à renoncer à se chauffer.

Plusieurs pancartes réclamaient aussi le départ du Premier ministre conservateur Boris Johnson en proclamant «les Tories, dehors». L’ancien dirigeant du Parti travailliste Jeremy Corbyn était présent parmi la foule des manifestants réunis à l’appel du mouvement anti-austérité People’s Assembly, soutenu par plusieurs syndicats.

D’autres manifestations se sont également déroulées dans le reste du Royaume-Uni, de Glasgow en Ecosse à Cardiff au Pays de Galles en passant par Manchester située dans le nord de l’Angleterre. «Peut-être que si tu avais fait des économies sur le vin et le fromage, ça m’aiderait à garder la lumière allumée», pouvait-on encore lire sur une pancarte tenue par une manifestante à Glasgow. Une référence directe aux fêtes organisées à Downing Street malgré les restrictions contre le Covid-19, qui ont provoqué un scandale et fait fondre comme neige au soleil la popularité de Boris Johnson.

Un travailleur sur huit a des difficultés pour payer des produits de première nécessité

«Les classes ouvrières ne devraient pas payer pour une crise qu’elles n’ont pas créée», a ainsi déclaré sur Twitter Laura Pidcock, secrétaire nationale de People’s Assembly. Pourquoi de telles manifestations ? Depuis des mois, les travailleurs à bas revenus au Royaume-Uni font face à une «période exceptionnellement difficile» à cause d’une flambée du coût de la vie, a alerté lundi la fédération britannique syndicale TUC.

Un rapport rédigé par cette même fédération montre que le nombre de travailleurs bénéficiant du revenu minimal («universal credit») a augmenté de 1,3 million de personnes en comparaison avec la situation qui prédominait avant la pandémie. Une étude de la TUC auprès de 2 200 travailleurs montre qu’un travailleur sur huit déclare qu’il ou elle va faire face à des difficultés pour réussir à payer les nécessités de base dans les mois à venir.

De son côté, la Banque d’Angleterre a prévenu que l’inflation, déjà au plus haut depuis 30 ans à 5,4 % au Royaume-Uni fin 2021, pourrait grimper à 7,25 % d’ici avril. Inflation qui ne devrait pas retrouver des niveaux normaux d’ici deux ans. Face à l’emballement des prix de l’énergie qui pèse lourdement sur le budget des ménages britanniques, le gouvernement britannique avait pourtant tenté de calmer ses administrés. Il y a dix jours, c’est un plan de 9 milliards de livres d’aides qui a été dévoilé. Une enveloppe immédiatement jugée insuffisante et mal ciblée par l’opposition et des ONG.

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