Des centaines de britanniques ont manifesté ce samedi pour dénoncer la flambée des prix avec en ligne de mire les factures d’énergie qui augmentent. Le gouvernement a annoncé un plan de 9 milliards d’aides, insuffisant selon manifestants, syndicats et associations.
par LIBERATION et AFP
A Londres, mais aussi à Glasgow ou encore à Cardiff, c’est le même mot d’ordre : manifester pour dénoncer le coût de la vie qui flambe. Ce samedi, des centaines de manifestants ont défilé au Royaume-Uni pour dénoncer une situation économique et sociale qui étrangle les ménages aux revenus modestes.
Dans la capitale anglaise, les manifestants ont défilé derrière une banderole noire appelant à «faire baisser les factures d’énergie» tandis qu’une autre pancarte appelait à «geler les prix, pas les pauvres», en référence à l’augmentation de ces factures qui conduisent des ménages à faibles revenus à renoncer à se chauffer.
D’autres manifestations se sont également déroulées dans le reste du Royaume-Uni, de Glasgow en Ecosse à Cardiff au Pays de Galles en passant par Manchester située dans le nord de l’Angleterre. «Peut-être que si tu avais fait des économies sur le vin et le fromage, ça m’aiderait à garder la lumière allumée», pouvait-on encore lire sur une pancarte tenue par une manifestante à Glasgow. Une référence directe aux fêtes organisées à Downing Street malgré les restrictions contre le Covid-19, qui ont provoqué un scandale et fait fondre comme neige au soleil la popularité de Boris Johnson.
Un travailleur sur huit a des difficultés pour payer des produits de première nécessité
«Les classes ouvrières ne devraient pas payer pour une crise qu’elles n’ont pas créée», a ainsi déclaré sur Twitter Laura Pidcock, secrétaire nationale de People’s Assembly. Pourquoi de telles manifestations ? Depuis des mois, les travailleurs à bas revenus au Royaume-Uni font face à une «période exceptionnellement difficile» à cause d’une flambée du coût de la vie, a alerté lundi la fédération britannique syndicale TUC.
Un rapport rédigé par cette même fédération montre que le nombre de travailleurs bénéficiant du revenu minimal («universal credit») a augmenté de 1,3 million de personnes en comparaison avec la situation qui prédominait avant la pandémie. Une étude de la TUC auprès de 2 200 travailleurs montre qu’un travailleur sur huit déclare qu’il ou elle va faire face à des difficultés pour réussir à payer les nécessités de base dans les mois à venir.
De son côté, la Banque d’Angleterre a prévenu que l’inflation, déjà au plus haut depuis 30 ans à 5,4 % au Royaume-Uni fin 2021, pourrait grimper à 7,25 % d’ici avril. Inflation qui ne devrait pas retrouver des niveaux normaux d’ici deux ans. Face à l’emballement des prix de l’énergie qui pèse lourdement sur le budget des ménages britanniques, le gouvernement britannique avait pourtant tenté de calmer ses administrés. Il y a dix jours, c’est un plan de 9 milliards de livres d’aides qui a été dévoilé. Une enveloppe immédiatement jugée insuffisante et mal ciblée par l’opposition et des ONG.
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