APPEL À LA MOBILISATION SAMEDI PARTOUT EN FRANCE

APPEL À LA MOBILISATION SAMEDI PARTOUT EN FRANCE
Nous relayons cet appel de lAction Antifasciste Paris-Banlieue
Battre le fascisme, abattre ce qui le rend possible, construire un autre monde
5 ans après 2017, c’est à nouveau la fausse alternative Macron-Le Pen qui fait office de second tour aux présidentielles. Fausse alternative ne signifie pas que Le Pen et Macron, ce soit la même chose. Les militants révolutionnaires savent bien l’importance des rythmes, conscients qu’il y a des années qui passent en quelques jours, dans le sens de l’émancipation comme de la réaction. Si tous les chemins mènent à Rome, certains sont plus longs que d’autres et ces interstices sont gros de possibilités pour celles et ceux qui ont à cœur de construire un autre monde.
L’arrivée de Le Pen à la tête de l’État signifierait évidemment une accélération inédite d’un ensemble de tendances déjà à l’œuvre. Les bandes fascistes redoubleraient d’activité, soutenues voire débordées par certains secteurs au sein de l’État, en premier lieu la police et certaines de ses sections comme la BAC. D’activité cela veut dire de ratonnades, de meurtres, d’emprisonnements, d’humiliations quotidiennes. Cela signifie pour les musulmans, les noirs, les arabes, les asiatiques, les rroms, les juifs, les femmes, les pauvres, les révolutionnaires, un exercice généralisé de la terreur. L’interdiction annoncée par Marine Le Pen du voile comme de la nourriture halal et casher renoue ouvertement avec une question coloniale jamais réglée, mais vient aussi radicaliser des tendances poussées par les derniers gouvernements dont la responsabilité est énorme.
Car les dissolutions du CCIF et de Baraka City, des Comités Palestine vaincra et de la GALE (rendues possibles par la loi contre le séparatisme) nous rappellent que l’extrême-centre au pouvoir depuis des décennies se radicalise tellement qu’il rend déjà impossible pour beaucoup d’entre nous de lutter légalement contre l’islamophobie, l’impérialisme ou les bandes fascistes. Et il n’y a aucune raison de penser que Darmanin ne continue pas ses basses œuvres sous un gouvernement Macron, ni qu’un gouvernement Le Pen fasse preuve de plus d’imagination et de plus d’empressement. C’est l’existence même d’un mouvement de résistance à l’oppression que ces deux tendances, à des rythmes différents, mettent en cause. Et il y aurait tant à dire sur la violence promise par Macron avec la réforme des retraites, la disparition de Pôle Emploi, la réforme de l’assurance maladie… Et la folie raciste qui caractérise la présidence Macron laisse penser qu’il n’y aura que de mauvaises surprises.
Face à cette situation, il ne faut pas pour autant se résoudre à penser dans les termes induits par le système électoral de la Ve République. Le pays n’est pas partagé entre fascistes et fascisateurs. Un bloc populaire résiste depuis de longues années et émerge à nouveau avec éclat dans le score de l’Union populaire. La carte électorale de ce dernier, qui voit une alliance entre les colonies, les quartiers populaires à majorité non-blanche, la jeunesse et la petite-bourgeoisie des centre-villes, n’est peut-être pas parvenue à accéder au second tour en raison des mécanismes propres au jeu électoral, mais signe la traduction de percées politiques menées par un certain nombres de luttes au cours des années passées, des émeutes de 2005 et l’antiracisme politique autonome aux gilets jaunes, de la radicalité du cortège de tête aux luttes écologistes et féministes.
Dimanche dernier n’est pas le chant du cygne de ce bloc, ni la seule victoire de la stratégie de l’Union populaire, mais un moment de plus dans la séquence de conflictualité qui agite le pays depuis 2016. À nous de continuer ce moment. D’abord en prenant la rue dès samedi massivement pour rappeler par tous les moyens possibles notre opposition aux racistes bons teints des palais macronistes comme aux frontistes old school. Mais « la rue » ne peut pas être la réponse toute faite à ceux qui jalousent les scores de l’Union populaire ou regrettent de n’avoir pas pris le train à temps. Prendre la rue, c’est un ensemble de questions très précises, à discuter dans des cadres efficaces et capables. Mais aussi un moment et un espace parmi beaucoup d’autres tout aussi impérieux. Il nous faut structurer ce bloc populaire. Structurer c’est-à-dire organiser la spontanéité dans la rue et l’autodéfense quotidienne dans chaque quartier, imaginer l’agitation culturelle et se doter d’infrastructures à la hauteur de la situation. Inventer une esthétique, construire des réseaux, faire bloc.
Face au fascisme qui vient et à ce qui le rend chaque jour non seulement possible mais plus proche, pas de front unique d’étiquettes vides de sens mais une attention renouvelée aux formes prises par les luttes des subalternes, à leurs espaces et à leurs expressions. Pas de réponses rituelles et de discours tout faits mais la question à nouveau posée de la diversité des tactiques et de son articulation réelle. Celle, stratégique, de l’autonomie des luttes, notamment antiracistes et féministes, et de leurs points de rencontres.
Et pas de défaitisme intégré ni de cynisme intégral.
Faire bloc. Faire mieux. Vaincre.
Rendez-vous samedi, 14h Place de la Nation
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