POUR REPONDRE AU SUCCES DE MACRON/LE PEN, PRENONS LA RUE DANS L’ENTRE DEUX TOURS !

Jacques Chastaing a partagé une publication.

9 h 
POUR REPONDRE AU SUCCES DE MACRON/LE PEN, PRENONS LA RUE DANS L’ENTRE DEUX TOURS !
MONTRONS LE VRAI PEUPLE, CELUI QUI COMPTE ET FAIT TOURNER LA SOCIETE PAR SON TRAVAIL
AFFICHONS NOTRE VOLONTE D’UN NOUVEAU MAI 68
Un système électoral dénaturé et les médias poubelles des milliardaires ont gagné cette élection.
Ils ont réussi à propulser en tête deux candidats exécrables et minables aux bilans ou aux idées lamentables dont quasiment personne ne voulait et qui n’ont même pas fait campagne. Ils n’en avaient pas besoin, ils avaient tout à la fois un système électoral de prise en otage des électeurs par le vote utile et en même temps les médias des milliardaires, mobilisés 24 h sur 24 pour propager leurs idées nauséabondes contre tout ce qui peut menacer les riches et leur système d’oppression et d’exploitation. Ainsi, un président sortant, au pire bilan qui ait jamais existé, rampe de lancement du fascisme, peut donc être candidat au second tour, aux côtés de sa création d’extrême droite.
Mais ils auraient tort de crier victoire trop tôt. En répétant le scénario vomi de 2017, leur système électoral dit représentatif montre qu’il est à l’agonie. Il ne peut plus représenter en rien les aspirations populaires mais seulement l’égoïsme d’une toute petite minorité parasitaire en train de détruire la planète et réduire les hommes à la misère, ne survivant qu’en se protégeant par une violence policière amplifiée, des législations de plus en plus autoritaires, des élections truquées, une presse aux ordres modelant l’opinion, et n’ayant plus comme seule politique que de susciter et cultiver les haines qui divisent les classes populaires.
Aussi, pour répondre au succès volé du duo Macron/Le Pen, dénaturé par l’argent et le système électoral, il y a l’espace politique pour montrer dans la rue, qu’il y a un autre peuple, le peuple qui compte, celui qui est honnête, fraternel, solidaire mais aussi en colère et qui fait tourner la société par son travail contre leur monde d’égoïsme, de violences et de guerres et corruptions.
Nous en avons largement les moyens, les élections ont aussi montré cette colère.
En effet, l’abstention de nouveau très élevée dans les classes populaires, montre qu’une grande partie de notre camp n’attendait rien de ces élections Des décennies de gouvernements de gauche ou de droite, tous autant anti-sociaux, répressifs et racistes les uns que les autres expliquent cette défiance. Mais cela n’empêche pas les abstentionnistes de faire grève ou de manifester. Depuis 2016 et surtout 2018 en même temps que l’abstention progressait, le nombre de grèves et de luttes lui aussi progressait et n’a même jamais été aussi important ces derniers mois et même jusqu’à ces derniers jours, ce qu’on n’a jamais vu à la veille d’un scrutin présidentiel où, notamment, une vague de luttes pourtant dispersées pour l’augmentation des salaires a montré notre force potentielle et a fait reculer de nombreux capitalistes.
Et puis il y a l’autre surprise, celle du vote pour Mélenchon.
Il lui a manqué seulement 500 000 voix pour être présent au second tour.
Il y a eu une mobilisation importante des quartiers et des villes ouvrières pour ce vote Mélenchon. Ainsi, ce dernier arrive en tête dans 5 départements parmi les plus populaires d’Île de France avec presque 50% en Seine Saint Denis, avec 61,13 % dans la ville de Saint-Denis, 60,14 % à Bobigny, 60% à Clichy sous Bois, 59,99 % à Aubervilliers, 55,22 % à Montreuil, 50,68 % à Aulnay-sous-Bois, 52,88 % au Blanc-Mesnil et partout l’extrême droite est très largement devancée. Il l’emporte dans la ville de Trappes dans les Yvelines avec presque 61% des voix, etc.
Ce n’est pas qu’un phénomène parisien. A Mulhouse par exemple, dans la ville de plus de 100 000 habitants la plus ouvrière de France, où les scores du FN et du RN ont toujours été très importants, cette fois c’est Mélenchon qui est en tête avec 35% des voix bien au delà de ses 24% de 2017, comme il est en tête dans tous les bureaux de vote ouvriers atteignant toujours des résultats de plus de 50% et jusqu’à 60 ou 70% des suffrages exprimés, progressant très nettement et doublant parfois ses résultats de 2017. Comme en Seine Saint Denis, des scrutateurs dans les bureaux de vote témoignent que beaucoup d’électeurs étaient des primo-votants, ajoutant qu’ils avaient vu un nombre significatif de jeunes de quartiers venant pour voter mais non inscrits tandis que d’autres qui votaient disaient c’étaient leurs « grands frères » qui s’abstenaient, la génération d’avant. On retrouve ces mêmes tendances dans bien d’autres villes ouvrières comme également dans les outremers où l’abstention est importante cette fois-ci comme traditionnellement mais où Mélenchon dépasse les 50% en Guadeloupe, Martinique, Guyane, y doublant ses résultats.
Ainsi, les ouvriers n’ont pas voté Le Pen ou Zemour mais se sont abstenus ou, plus encore, se sont mobilisés – le mot est important – en particulier la jeunesse ouvrière, pour voter Mélenchon. Cela ne veut pas dire qu’ils se font de grosses illusions sur ce qu’est Mélenchon et sur ce qu’il ferait s’il était élu, mais qu’ils ont surtout tenu à voter contre Macron et contre l’extrême droite.
Plus généralement, en obtenant 33% en additionnant ses trois candidats, l’extrême droite réduit la droite traditionnelle à quasi rien prise en étau entre ce vote « utile » et l’autre vote utile ultra-libéral pour Macron. Mais de son côté, la gauche radicale et l’extrême gauche avec ses quatre candidats n’est pas loin derrière en obtenant 26%, faisant quasi disparaître la gauche institutionnelle.
Ainsi, on assiste à une radicalisation des camps, exprimant ce qu’on voit dans la lutte de classe sur le terrain social par la radicalisation d’une part des attaques des puissances d’argent contre le monde ouvrier, ses acquis sociaux et démocratiques et d’autre part par l’augmentation et la radicalisation des grèves ouvrières comme des luttes multiples, depuis celles des Gilets Jaunes jusqu’à celles pour le climat en passant par les luttes contre le racisme, le sexisme ou les violences policières.
Or, à ces mobilisations qui durent sans discontinuer depuis 2016, peut donc s’ajouter maintenant ce frémissement de la mobilisation des jeunes de quartier qu’on a perçue dans ce scrutin. C’est important pour les mobilisations à venir puisque cette jeunesse ouvrière était jusqu’à présent le plus souvent absente des luttes mais qu’elle souvent montré une détermination et une radicalisation certaine quand elle bouge et peut jouer ainsi un rôle déterminant dans les luttes. La politisation de la jeunesse ouvrière pourrait donc changer la donne et bousculer un peu plus la situation sociale en faisant entrer ce nouveau secteur dans le combat.
Ce résultat des élections, ajouté aux grèves et luttes actuelles qui ont débordé sur le terrain électoral et qui continuent dés le 11 avril, montre que les mobilisations sociales ne vont pas manquer dans la période à venir et s’additionner d’épisodes au caractère insurrectionnel comme on l’avait vu avec les Gilets Jaunes en novembre 2018.
Plus généralement, cela signifie qu’à partir du 11 avril et surtout du 24 avril, les grèves et les luttes à caractère économique – qui ne manqueront pas par exemple autour de l’inflation – prendront un tour plus politique. Elles seront de fait une contestation du duo qui nous est imposé dans l’entre-deux tours et un défi politique général au futur élu. Avec le blocage de la perspective électorale, elles porteront donc en elles-mêmes un peu plus un projet de société et d’auto-organisation. Or c’est ce que craignent justement les bourgeois qui ne cessent de diviser les luttes des travailleurs en deux, les luttes économiques d’un côté par la grève et les manifestations les luttes politiques de l’autre par les élections. Cette élection, c’est ainsi un pas de plus vers la fin de cet outil de division, un pas de plus vers la conscience de la nécessité de la construction de la grève générale politique, un pas de plus vers l’espoir d’un nouveau mai 1968.
C’est cela que nous devons afficher, et construire. Ce sont ces leçons que nous devons tirer et montrer du résultat de ce scrutin. Nous ne devons pas rester spectateurs passifs d’un désastre à venir. Nous pouvons effacer ce résultat électoral du 10 avril et celui à venir du 24 avril par nos mobilisations. Nous sommes une force et contrairement aux élections où nous étions divisés entre électeurs de tels ou tels ou encore abstentionnistes, nous pouvons être tous unis, tous ensemble dans la rue, en commençant les week-end du 16 et 17 avril et des 23 et 24 avril pour que ces cinq années à venir ne soient pas les plus dures que nous aurons à traverser mais le cauchemar du futur élu.
Jacques Chastaing, 11 avril 2022
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