« Ce qui caractérise l’époque du capitalisme global, c’est une subordination du politique à l’économique.
Macron est une incarnation de ce capitalisme, mais cette tendance est bien visible à l’échelle européenne.
En Italie, nous avons connu, à dix ans d’intervalle, des gouvernements dits d’union nationale dirigés par des banquiers : d’abord Mario Monti, puis Mario Draghi. Le politique a admis sa subalternité à des pouvoirs extérieurs.
Cette évolution a des implications stratégiques. Il ne suffit pas de conquérir le pouvoir politique par la voie électorale, car, une fois parvenue au pouvoir, la gauche risquerait d’être paralysée par des pouvoirs extérieurs tels que la BCE, le FMI ou la Banque mondiale.
Ces pouvoirs extérieurs sont la source d’une impressionnante production normative qui s’impose aux exécutifs nationaux. Cela veut dire qu’un processus de transformation sociale et politique profonde ne pourra pas s’accomplir dans le cadre des institutions démocratiques existantes ; il faudra inventer de nouvelles formes de délibération démocratique et de souveraineté supranationale. »
Enzo Traverso
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