Le résultat des présidentielles aurait du provoquer dans les états majors de la gauche un séisme. (J’en exclue le PS qui a trahi le mouvement ouvrier irréversiblement le 4 août 1914 et n’a cessé depuis de collaborer avec les capitalistes). Non seulement il s’agissait d’affronter la cinquième défaite électorale consécutive de notre camp depuis 2012 mais aussi de se confronter à l’installation d’une extrême droite à un niveau inédit depuis Pétain.
Cette catastrophe n’a pas été un coup de tonnerre dans le ciel serein des gauches divisées façon puzzle en France et dans le monde.
Tous ces gens mobilisés depuis des mois voire des années en France, atterrés des résultats, attendaient des dirigeants de fortes paroles en mesure de répondre à de telles circonstances historiques, à cette nouvelle période qui s’ouvre sur les ruines de l’ancienne. Pour éviter la généralisation du désespoir, JLM en tant que leader confirmé de cette gauche, avait pour tâche de présenter les prémices d’un « aggiornamento » et promettre une nécessaire révolution culturelle de grande ampleur, pour arrêter cette marche vers l’abyme, en réunissant dans l’urgence toutes nos forces.
Rêvons un peu !
Imaginons un appel solennel de JLM de rencontrer dans la semaine tous les responsables politiques, mais aussi syndicaux, associatifs et des personnalités reconnus dans les mouvements sociaux qui tiennent le haut du pavé depuis des années, autour du programme de l’Union Populaire. Le nom est joli.
Que cet appel soit relayé par une multitude d’appels à des réunions du même type dans les régions, les villes et les villages, les quartiers, les lieux de travail et les cages d’escaliers. Pour « Que cent fleurs s’épanouissent, que cent écoles rivalisent ! » Le mouvement des gilets jaunes comme celui contre le passe sanitaire ont formé des milliers d’activistes à l’action politique, à l’auto-organisation, et qui cherchent à se structurer, comme on le voit dans le 04 et à Forcalquier.
Que ces « comités pour l’Union Populaire » se réunissent partout pour discuter du programme et se coordonner au niveau des circonscriptions pour la prochaine échéance tactique: les élections législatives.
Alors oui il y avait un besoin de discuter, de se rencontrer, à tous les niveaux, du cotés des partis politiques comme du côté des organisations du mouvement social, syndicats, associations et collectifs. Tous ensemble comme on dit depuis des années !
Que soient convoquées, les « assemblées des assemblées » à la manière des gilets jaunes qui ont su organiser et mobiliser un mouvement de masse en évitant les clivages et les classifications d’entomologistes pointilleux, au profit de la dynamique propre à tous les mouvements sociaux.
C’est dans ce cadre que devrait être désigné le ou la représentante du mouvement car au-delà de l’échéance électorale accessoire, il ou elle contribuera à construire le creuset dans lequel devra se fondre toutes les luttes, les révoltes, les résistances et les tentatives alternatives pour construire des solidarités devenues vitales.
Répéter les mêmes comportements en s’attendant à un résultat différent est folie.
Prétendre, que l’élection d’un nombre important de députés de cette gauche pourrait entraîner une dynamique de mobilisations relève de la méthode Coué. Cela ne s’est plus produit depuis 36 dans des conditions historiques et internationales toutes autres.
Du reste, même en plein désastre, la « realpolitik » a repris ses droits. Puisque les sondés veulent « l’unité » et effectivement JLM a compris que l’exigence d’unité est très forte, il la remet sur le tapis à sa façon, après l’avoir oubliée pendant 5 ans, d’où la catastrophe.
Ce faisant, il subit le chantage au départ des minoritaires dont il porterait en tant qu’organisateur, la responsabilité.
Suivre l’argent !
Toutes les combinazione des partis auxquelles nous assistons, ont pour objectif essentiel, bien loin des « programmes », de toucher les prébendes étatiques en alignant, comme c’est la loi, au minimum 50 candidats bénéficiant au moins de 1 % des voix. C’était donc très méchant de ne proposer au PCF que 40 circonscriptions.
Dans ces conditions, 1,42 euros par voix recueillie au premier tour des législatives, est versé par parti et par an. Soit une dotation annuelle depuis 2017 de 615 000 euros environ pour le PCF, 1 million pour EELV (sans un seul élu), quand la FI percevait 3,55 millions par an pendant 5 ans.
JLM promettait de l’or dans les mains au sens propre du terme à ses ralliés d’Ensemble.
Ce sont les voix du premier tour qui sont prises en compte pour calculer ces montants et il faut donc éviter une concurrence à gauche. Concéder la 2ème circonscription du 04 pour la FI, c’est un manque à gagner d’environ 20 000 euros par an pour le parti cédant au profit du parti cessionnaire, X fois plus dans une circonscription avec un bon potentiel de suffrages de gauche.
Les divergences sur les programmes amusent la galerie, on verra bien combien de circonscriptions lâchera JLM à ses rivaux honnis. 100 circonscriptions à EELV, quand une circonscription peut rapporter 20 000 euros c’est un butin annuel de 2 millions d’euros escompté chaque année pendant 5 ans. Pas mal pour un parti ruiné ! De quoi payer des permanents et des communicants: Un appareil.
25 000 personnes vivaient de la politique et non pour la politique au sein d’un PS occupé à effacer toute différence entre lui et la droite avec les ravages qui ont suivi.
Il faut être bien naïf, pour penser que le conformisme, l’opportunisme, la collaboration de classe n’ont que des bases politiques et idéologiques. La bureaucratie « ouvrière » à un fondement bien matériel : la corruption par l’argent du financement politique généreusement distribué à dessein, par les Etats bourgeois.
C’est à cette noble tâche d’additionner les circonscriptions, que se sont attelés FI, EELV, PCF, PS, mais qui n’intéressent plus ceux qui sont prêts à rallier Macron, Jadot et bien d’autres.
C’est la raison pour laquelle JLM et ses amis nous servent cette fausse « Union Populaire » traficotée en cartel des partis de gauche, sans formes démocratiques: Un ersatz bien peu attractif.
Le rêve de la députation
Les scandales permanents concernant les détournements de fonds alloués aux député.e.s démontrent assez que la soupe est bonne et même très bonne et que les places seront défendues avec acharnement.
10 000 euros pour les collaborateurs, 5 000 pour la permanence, 7 000 pour le ou la députée et biens d’autres avantages.
Les élections législatives renvoyées après les présidentielles par le sinistre Jospin sont vécues comme une ratification de l’élection du président et une hystérisation du régime présidentiel – adoré par Mitterrand et ses admirateurs – sans égal parmi les démocraties.
Elle amène naturellement à la confrontation directe entre le monarque républicain y compris dans la rue.
Emmanuel Macron en 2017 a bénéficié aux élections législatives de 2017, d’un raz de marée parlementaire venu de partout et de nulle part, qui a permis l’installation du Jupiterisme autoritaire et violent.
Parmi les 577 députés qui composent l’Assemblée Nationale, la France insoumise en compte 17, le Parti communiste français 11, les écologistes 0, quand les socialistes conservaient 30 sièges, belle résistance.
Le « programme » ne sert que quand on est majoritaire pour tenter de l’appliquer, du jamais vu. Minoritaires à l’assemblée, il ne reste que les « numéros de pupitres » dont les bons sont retransmis sur You Tube pour égayer les troupes, sans rien apporter aux populations qui vont voir ailleurs.
Dans cette élection dite « législative », on nage dans la politique concrète, l’accès à l’argent, à des marchés, à des crédits, à des subventions, à des investissements, à des postes, le ou la député.e et ses compères élus ou cadres étatiques, se déploie dans un entrelacs de relations politiques et économiques auxquelles sont soumis des milliers d’agents et leurs familles. Cela explique la longévité de ces caciques de tous bords, confortablement installés au cœur des réseaux capitalistes et par voie de conséquence la difficulté pour les dé-nicher électoralement, car leurs affidés ne s’abstiennent pas. Ils tiennent à ce que leurs affaires prospèrent en bénéficiant des mêmes privilèges acquis.
Du fond du trou, la mise en scène des « accords historiques » pour l’Union Populaire
Ainsi, ces partis de gauche qui ont raté les derniers grands mouvements sociaux, « gilets jaunes » et « anti passe » se livrent à cette mascarade médiatique et à ce faux suspense qui n’intéressent que les journalistes toujours avides de dépolitiser la politique.
Les noms des candidat.e.s à la députation qui sortiront de ce chapeau là, ne mobiliseront pas les foules qui s’abstiennent à juste titre, quand elles considèrent que les élections ne répondent pas à leurs problèmes.
C’est là tout le piège du système politique bourgeois qui consiste à substituer le combat électoral toujours vérolé, au combat social, au combat de classe.
La votation convoque le pauvre hère dans l’isoloir, comme une créature qui souffre et qui espère un monde, juste plus confortable pour lui, mais sans que sa situation personnelle n’en soit bouleversée, c’est l’opium du peuple.
LF le 03 05
jacques chastaing
13:07 (il y a 4 heures)
À moi
Oui, une vraie union populaire comme tu dis. Juste un détail, en 1936, la grève générale s’est faite tout à la fois pour et contre le Front Populaire. « Pour », comme en a témoigné le vote en sa faveur mais accompagné en même temps de suffisamment de méfiance pour a amener la grève générale « contre », en fait pour que le Front Populaire applique ce qu’il avait promis. On est à mon avis dans une situation qui y ressemble avec beaucoup de luttes, GJ, Anti Pass mais aussi grèves salaires, et les même qui vont voter la nouvelle union de la gauche mais avec une certaine méfiance. C’est la situation idéale pour le NPA pour mener la vieille tactique du Front Unique : ok pour l’union populaire, mais une vraie donc qui s’appuie sur les luttes, indispensables face au mur de l’argent et donc qui appelle dés maintenant avant les élections à une mobilisation générale contre la hausse des prix, pour associer luttes et urnes. Hélas, le NPA est divisé entre ceux qui s’alignent et ceux qui font de la propagande générale, mais jamais une politique qui s’appuie sur la conscience des classes populaires
Mais comment vous ne croyez pas à la gôôôche ressuscitée ????
Boîte de réception
Jean-François P
Salut Ludo & Colette,
Après les hologrammes, voici le temps de la réincarnation: « la méluche » en …….. Mitterrand. La trahison permanente (et non pas le coup d’état permanent) du PS est en route à nouveau avec « la méluche » à « la schlag ».
Mais QUELLE GUIGNOLADE, QUELLE MISÈRE et QUELLES NOUVELLES CATASTROPHES POUR LE PEUPLE.
Avec cette GÔÔÔCHE RESSUSCITÉE cette fois-ci je pense qu’on touche le fond. Mais UN ESPOIR. Avec la disparition de « la méluche » des écrans radars (car il ne sera pas le castex II dont rêve la France) et son retrait (les oreilles basses) dans sa fondation et/ou son « think-tank » sur la politique, il va enfin nous foutre la paix et nous permettre de RECONSTRUIRE UNE GAUCHE AUTHENTIQUE et non pas une GÔÔÔCHE REVISITÉE (à la manière des cuistots étoilés) avec toujours les mêmes « ingrédients » ultralibéraux.
Bon, on va finir par les avoir ces salopards.
Bises à tous les deux. JF