Acrimed <mensuel@acrimed.org>
ven. 10 juin
Chères lectrices, chers lecteurs,
Le rassemblement de gauche Nupes (LFI-PS-EELV-PCF) pour les élections législatives a déclenché, dès ses débuts, une vaste séquence médiatique de dénigrement. « Mépriser, délégitimer » fut le premier acte des chefferies éditoriales, auquel s’est ajoutée une campagne de stigmatisation, les commentateurs les plus en vue n’ayant eu de cesse d’affubler la Nupes de l’estampille saugrenue d’« islamo-gauchiste ». Troisième acte : la traque et les procès en « reniement » contre les « déviants » de la social-démocratie, lancés par les grands médias, étincelants dans leur rôle… d’acteurs politiques.
(Re)lire notre article « Anatomie d’une campagne médiatique contre la gauche », en trois parties :
1/3 : « Mépriser, moquer, délégitimer : les chiens de garde sont lâchés »
2/3 : « Stigmatiser : haro sur les « islamogauchistes » et les « wokes » »
3/3 : « Traquer : sus aux « déviants » de la social-démocratie ! »
Concentration des médias, cabotinage en boucle, journalisme de préfecture, précarisation des conditions de travail des journalistes… Ces phénomènes, et bien d’autres, l’association Acrimed les critique depuis 1996. Pour continuer à déconstruire les cadrages médiatiques et à élaborer des propositions de transformation des médias, nous avons lancé, comme chaque printemps, un appel à dons.
Rappelons aussi que le Médiacritiques n°42 est sorti fin mai. Vous pouvez toujours le commander sur notre site ou le retrouver en librairie.
Enfin, vous trouverez ci-dessous un bref récapitulatif des autres publications récentes sur le site d’Acrimed. Et comme toujours : en accès libre et gratuit. N’hésitez pas à partager ce courriel.
Bonne lecture !
L’éducation aux médias et à l’information : « grande cause nationale » ? (09/06)
L’éducation aux médias, qui reste un objet à inventer dans sa traduction en termes de politique publique, donne lieu aujourd’hui à de grands effets d’annonce. Nombreux sont ceux qui veulent faire de l’éducation aux médias et à l’information (EMI) un chantier prioritaire, voire même une « grande cause nationale ». Louable dessein… qui a toutes les chances de rester un vœu pieu si, dans un contexte de sous-investissement chronique dans le secteur (notamment !) éducatif, de véritables moyens ne sont pas alloués à sa mise en œuvre. Par ailleurs, l’EMI est aujourd’hui un champ de lutte, où des tensions peuvent apparaître entre les professeurs documentalistes – pionniers des apprentissages infodocumentaires à l’école –, leur ministère de tutelle (Éducation nationale) et d’autres organisations, parmi lesquelles des associations de journalistes qui semblent escompter que ce même champ poursuive sa mue en un vaste marché à investir…
Rareté, récence et réticence : sur la médiatisation de la « délinquance environnementale » (07/06)
Entretien avec le chercheur en sciences sociales Grégory Salle, auteur de Qu’est-ce que le crime environnemental ?, Seuil, 2022.
Brice Couturier et l’obsession du « sabotage par la Russie » (02/06)
« Stade de France : la piste du sabotage par la Russie est à prendre en considération ».
Maux médiatiques : « Extrêmes » (30/05)
Cet article est tiré du Médiacritiques n°42, à commander sur notre boutique en ligne ou à retrouver en librairie.
Bataille rangée dans le groupe Infopro Digital (27/05)
Infopro Digital est un groupe de presse professionnelle, qui détient des titres comme L’Usine Nouvelle, La Gazette des communes, le Moniteur des travaux publics et du bâtiment. Détenu par un fonds d’investissement anglo-américain, le groupe s’apprête à être revendu pour un montant d’environ 2 milliards d’euros. Secrétaire du syndicat CGT Groupe Moniteur, et élu au sein du CSE, Pablo Aiquel dénonce un climat social tendu au sein de l’entreprise, au détriment des conditions de travail et de la qualité de l’information. Entretien.
Le programme du SNJ pour l’information et le journalisme (19/05)
Afin de nourrir la réflexion sur la question de la transformation des médias, et même si nous ne les partageons pas toutes, nous relayons les propositions formulées par la plateforme du Syndical national des journalistes (SNJ) le 20 février 2022.
« Les héros du nettoyage » (M6) : souriez, vous êtes filmés ! (18/05)
La chaîne W9 (groupe M6) a diffusé ce printemps une série de six reportages – « Les héros du nettoyage : Mission propreté » – produite par la Warner Bros. Cette série présente plusieurs métiers (éboueurs, égoutiers, nettoyeurs de l’extrême, assainisseurs, patrouilleurs sur les autoroutes) à travers des portraits de travailleurs que la caméra accompagne sur le terrain. Si elle a le mérite de montrer leurs quotidiens et de leur donner la parole, cette série n’échappe pas à la dépolitisation des questions liées aux conditions de travail, biais toujours aussi persistant dans le traitement médiatique du travail en général, et des ouvriers en particulier.
« Voter blanc c’est voter brun » : cabale contre l’abstention et le vote blanc (10/05)
Comme un air de déjà-vu. Au lendemain du 21 avril 2002, les médias étaient unanimes : il fallait faire barrage à l’extrême droite et voter pour Jacques Chirac, toute autre option étant inconcevable. En 2017 : il fallait voter Emmanuel Macron pour faire barrage à Marine Le Pen, toute autre option étant inconcevable (bis). Et cette année, encore une fois, les prescripteurs sortent l’artillerie lourde : il faut voter Macron, toute autre option étant inconcevable (ter). Ainsi vont les dissonances médiatiques : grandes banalisatrices de l’extrême droite en temps normal, les chefferies éditoriales se réveillent tous les cinq ans pour appeler à « bien voter » et culpabiliser les abstentionnistes.
Ukraine : quand les médias s’intéressent enfin aux civils (03/05)
Traduction d’un article paru le 18 mars sur le site de FAIR, observatoire des médias étatsuniens. Au moment où tous les médias mettent la guerre en Ukraine à la Une, FAIR compare le traitement de ce conflit avec d’autres impliquant les États-Unis et leurs alliés, notamment en Irak.
Poster un Commentaire