La complexité du social étant une constante historique, l’indignation individuelle ne sert pas à grand-chose si à un moment ou un autre elle ne débouche pas sur un engagement direct, sur un ferment de révolte, visant à s’opposer ouvertement aux causes qui l’ont motivée.
Dénoncer les injustices du système, en occupant les ronds-points, en éructant sur Facebook et en signant des pétitions sur le RIC afin de « changer le monde », n’est que d’une utilité politique limitée si vous n’avez pas le souci de penser par vous-même, d’être critique par
rapport à ce qu’on vous dit ou ce qu’on vous donne à voir.
Activiste des droits de l’Homme et ayant toujours refusé de parvenir, je réponds toujours à ce qui m’interpelle :
- Ainsi, par exemple, comment, à partir de soi, concourir à faire changer les choses dans une société sexiste où les atteints à la liberté sont les premiers pas vers la dictature….
De même qu’il y a un roman familial qui permet au névrosé de pallier ses intimes frustrations, en particulier sur les « réseaux sociaux », il existe un roman national qui unifie dans une histoire hallucinée les lambeaux épars d’une nation chimérique, plus particulièrement chrétienne.
Considérons que leur névrose est réactionnelle, mais à quoi ?
Comme le roman familial, le roman national est une abstraction, une totale vacuité, mais qui, sans guère se soucier de la vérité (en tant que conformité aux faits), s’est élaborée à partir de phénomènes concrètement humains, mais parcellaires et historiques : immigration, chômage, insécurité, décadence. Cette bulle chimérique a progressivement perverti la réalité concrète et s’est substituée à elle.
Avec la loi « Sécurité globale », qu’aucun Gilet Jaune peut cautionner, les caciques du Front National (adepte du bâton-identitaire) ont enlevé le masque du Rassemblement National. En votant en faveur du texte liberticide, Marine Le Pen a précisé que la loi est insuffisante. Pour Jordan Bardella, député européen, elle était « dérisoire » ; pour Sébastien Chenu, député, c’était une « toute petite loi ».
En soutenant l’appel à un putsch fasciste « Pour un retour à l’honneur de nos gouvernants », signé par des militaires psychologiquement désorientés, ce parti völkisch 1 confirme ainsi que le chien retourne toujours à son dégueulis 2 .
Leur ligne patriotique est du « pur porc » pour qui une ligne de vertu ne fonctionne qu’au son du tambour…. et du pipeau du national-capitalisme.
En faisant silence sur celles et ceux qui alimentent le fascisme rampant de l’extrême droite, nous activons doucement, mais inéluctablement, le pêne de la serrure d’une porte ouvrant sur un cauchemar ! Soyons assurés que notre avenir ne sera même plus un rêve.
Daniel Adam-Salamon
Activiste libertaire des droits de l’Homme.
1 Dans la pensée völkisch, chacun est enfermé dans son peuple comme dans la baraque d’un camp.
2 Pour PASTOUREAU Michel, dans Bestiaires du Moyen Age, Paris, p. 123le, le chien était considéré comme un animal immonde parcourant les rues à la recherche de nourriture.
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