J’ai donné ma position sur les législatives dans un billet que j’ai presque aussitôt retiré par réaction de mauvaise humeur après une déclaration stupide (et très atlantiste) de Jean-Luc Mélenchon sur la situation en Ukraine. Je viens de remettre ce billet en ligne parce qu’évidemment, je ne peux QUE voter pour le candidat NUPES de ma circonscription le 12 juin, pour les (mauvaises) raisons listées dans ce texte.
Mais que cette campagne est pénible, que cette campagne est interminable, que cette campagne est exaspérante ! Dans un tract déposé dans ma boîte à lettres, le candidat NUPES de ma circonscription et sa suppléante concluent leur interminable catalogue de propositions sociales en le plaçant dans le cadre et « le respect de la solidarité européenne ». De fait il y a également dans le texte de l’accord conclu entre la France insoumise et EELV pour ces législatives, une phrase qui tue d’entrée le projet NUPES, en même temps qu’elle ravale l’union des gauches au rang de simple accord électoraliste de circonstances :
« Pays fondateur de l’Union européenne, la France ne peut avoir pour politique ni la sortie de l’Union, ni sa désagrégation, ni la fin de la monnaie unique. »
Tout se décidera (en bien ou en mal) dans la rue
Bien sûr, comme le souligne Frédéric Lordon dans une intervention lors d’un salon du livre politique à Paris le 22 mai, l’UE n’a nulle intention de laisser la NUPES mettre le début du quart de son programme en œuvre et fera donner l’artillerie lourde en cas de victoire au soir du 19 juin. Comme pour la Grèce de Syriza. Or, affirme Lordon en substance, et sur ce point nous sommes d’accord, les gens de la NUPES n’ont pas les reins assez solides (ni peut-être même la volonté) pour résister aux attaques de Bruxelles et de Francfort.
Mais alors pourquoi voter pour les candidats d’une formation aussi falote ? Là-dessus, Lordon partage la même analyse que celle de mon billet du 17 mai : les gens de la NUPES sont les plus susceptibles de se laisser “attendrir” par des mouvements populaires de protestation façon Gilets jaunes. Car tout se décidera au final dans la rue, en bien ou en mal.
Une grande nuance cependant entre Lordon et moi. Tout à sa réthorique révolutionnaire, Lordon en appelle à une conscientisation politique du peuple. Bien plus prosaïquement, je pense quant à moi que les évènements viendront surtout de l’insupportabilité de la situation vers laquelle nous nous dirigeons. Advienne alors que pourra, pour le meilleur ou pour le pire, tant nous voguons en eaux incertaines.
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