Le chef de l’Etat avait fui sa résidence officielle vendredi, avant qu’elle ne soit prise d’assaut par des manifestants. Le premier ministre, qui a également démissionné, a vu sa maison en partie incendiée.
le 09 07 2021
Le président du Sri Lanka, Gotabaya Rajapaksa, qui a fui samedi 9 juillet son palais de Colombo, a fait savoir qu’il démissionnera la semaine prochaine, selon les propos rapportés par le président du Parlement, Mahinda Abeywardana. « Pour assurer une transition pacifique, le président a dit qu’il allait démissionner le 13 juillet », a-t-il déclaré à la télévision.
Accusé d’être le responsable de la crise économique sans précédent à laquelle le pays est confronté, le chef de l’Etat avait dû fuir son palais avant qu’il ne soit pris d’assaut par des centaines de manifestants. Plus tard, la foule s’en est prise à la résidence du premier ministre, qu’elle a en partie incendiée.
Dans la journée, le premier ministre, Ranil Wickremesinga, a convoqué une réunion d’urgence du gouvernement ouverte aux dirigeants des partis politiques, pour discuter d’une « résolution rapide » de la crise politique en cours. Il avait fini par faire savoir qu’il était prêt à démissionner pour ouvrir la voie à un gouvernement d’union nationale.
Echec du couvre-feu
Les chaînes de télévision locales ont montré des images de centaines de personnes, drapeau national à la main, renversant plusieurs barrages de police et escaladant les grilles du palais présidentiel, au cœur de la capitale économique. Certains manifestants ont diffusé en direct sur les réseaux sociaux des vidéos où l’on peut voir une foule déambulant à l’intérieur du palais, s’introduisant dans les bureaux, les chambres à coucher et la piscine de la résidence.
Cet assaut fait suite à une manifestation ayant rassemblé des dizaines de milliers de personnes qui exigeaient la démission de M. Rajapaksa. Les forces de l’ordre ont tenté de disperser l’immense foule rassemblée dans le quartier administratif de Colombo. Le principal hôpital de la ville a fait état de trois personnes blessées par balle et de trente-six autres souffrant de difficultés respiratoires à cause des gaz lacrymogènes massivement employés.
Mauvaise gestion économique
A court de devises étrangères en raison d’une mauvaise gestion économique et de l’impact de la crise provoquée par l’épidémie de Covid-19, ce pays insulaire rencontre des difficultés à importer, notamment les produits essentiels, ce qui provoque de graves pénuries de médicaments, de nourriture et de carburant. Les Nations unies estiment qu’environ 80 % de la population saute des repas pour faire face aux pénuries et à la flambée des prix. Les 22 millions d’habitants subissent également une inflation galopante et des coupures de courant prolongées depuis le début de l’année.
En avril, le Sri Lanka a fait défaut sur sa dette extérieure de 51 milliards de dollars et a entamé des négociations de sauvetage avec le Fonds monétaire international. Le mois suivant, de nombreuses manifestations avaient éclaté. Neuf personnes avaient été tuées et plusieurs centaines blessées lors de troubles dans le pays.
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