Il parle comme un vieux réac de droite

Il parle comme un vieux réac de droite. Il a toute sa place aux « Grandes Gueules » aux côtés de ceux qui essaient de diviser les pauvres entre eux pour qu’ils ne fassent pas front contre les milliardaires, les premiers assistés de France
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A la fête de l’Huma, la Nupes met en minorité Roussel sur « la gauche des allocs »

Jean-Luc Mélenchon lors de son discours à la fête de l’Humanité à La Base 217 à Bretigny-sur-Orge dans l’Essonne le 10 septembre 2022
© AFP, Thomas SAMSON

AFP, publié le samedi 10 septembre 2022 à 18h53

De l’Insoumis Jean-Luc Mélenchon à l’écologiste Julien Bayou en passant par le socialiste Olivier Faure: la Nupes a mis en minorité, samedi à la Fête de l’Huma en Essonne, le communiste Fabien Roussel sur sa critique d’une « gauche des allocs » qui ne parlerait pas aux classes populaires rurales.

En fin d’après-midi sur la plus grande scène de débat de la Fête, à Brétigny-sur-Orge, l’échange entre les patrons des partis composant la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) a été courtois mais ferme.

La cheffe des députées Mathilde Panot a « fraternellement » confronté Fabien Roussel à ses déclarations de la veille, quand il a prôné une « gauche du travail et pas des allocs » pour parler aux ruraux.

« Nous ne pouvons combattre la droite et l’extrême droite en reprenant leurs mots. L’Assurance-chômage et le RSA vont être une grosse bataille de la rentrée » avec un projet de loi du gouvernement pour réformer la première, a souligné Mme Panot, très applaudie.

Elle a glissé, malicieuse: « Ce sont des conquêtes sociales que nous devons à notre camp, et notamment aux communistes et à la CGT ».

Fabien Roussel a aussitôt réagi: « C’est par le travail, le salaire que chacun retrouve sa dignité et la fierté de partager avec ses enfants ce qu’il a fait » en rentrant le soir.

Et il a assuré que son expression contre les « allocs » concernait le long terme: « Je le redis: je souhaite une société où il n’y a plus d’allocations, de primes, mais des salaires » qui permettent de vivre.

 

 

« On peut développer une société où il y a du travail sans reprendre les mots de l’adversaire », l’a repris de volée – avec le sourire – le secrétaire national d’EELV Julien Bayou. Qui a même avancé une idée inverse chère aux écologistes, une « société où l’on peut s’émanciper du travail », via par exemple le revenu universel.Le premier secrétaire du PS Olivier Faure a mis ensuite en garde, dans une allusion transparente à M. Roussel, ceux qui au sein de la Nupes « ont une expression cherchant à faire trébucher le voisin ».

– « Jérémiades » –

A la sortie du débat, Anouk et Thomas, tous les deux étudiants en sciences politiques de 22 ans, ont confié à l’AFP avoir mal vécu les propos de Fabien Roussel. « Avec le mot +alloc+, on entend tous les mots et représentations de la droite: les allocations fabriquent des privilégiés, et il y a des fraudeurs de la CAF… »

Anouk, dont le grand-père était militant communiste mais qui a voté Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle, a estimé que M. Roussel avait certains « bons constats ». Mais en cherchant un « coup médiatique », « il a un vocabulaire qui fait perdre un temps monstre », a-t-elle regretté.

Dans la matinée, c’est Jean-Luc Mélenchon qui avait mis les points sur les « i », en profitant pour répondre aux réserves de Fabien Roussel, mais aussi de l’Insoumis François Ruffin, sur la Nupes.

« Je demande qu’on arrête les jérémiades, (…) nous avons avancé et marqué des points », a tonné l’ancien candidat à la présidentielle (22%).

« Nous sommes devenus le premier parti des chômeurs, précaires, jeunes de moins de 35 ans, des centres urbains, nous sommes le peuple des humiliés et opprimés », a-t-il ajouté.

François Ruffin, qui avait pourtant lancé le débat en rapportant avoir entendu sur sa circonscription de la Somme des critiques sur une gauche perçue comme soutien des « assistés », a lui aussi critiqué Fabien Roussel.

« Opposer +la France qui bosse+ à +la France des allocs+, ce n’est pas le combat de la gauche, ce ne sont pas mes mots », a-t-il tweeté. « Cette fracture existe dans une partie des classes populaires: il ne faut pas y être sourd. Mais c’est pour la combattre. Que les gens dans les campagnes, dans les bourgs, dans les quartiers, ne se comparent plus à leur voisin, leur cousin, mais à ceux qui se gavent sur leur dos ».

Vendredi, Fabien Roussel a en tout cas prévenu qu’il « continuera à porter une voix singulière ».

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