Le visage du chef suprême du régime iranien, l’ayatollah Khamenei, est apparu dans une cible, alors qu’il prenait la parole sur la télévision d’Etat. Un piratage revendiqué par un groupe de hackers actifs dans le pays.
Le Guide Suprême Ali Khamenei lors d’une cérémonie officielle, en octobre. (AP/SIPA)
La télévision d’Etat iranienne a été piratée alors que le guide suprême de l’Iran, Ali Khamenei, prenait la parole, samedi 8 juillet, peu après 21h30. Une photo du guide suprême s’est alors affichée sur les écrans avec une animation qui le mettait en train de brûler, avec une cible sur le front. Plus bas sur l’image, le visage de Mahsa Amini , morte trois jours après son arrestation par la police des moeurs pour non-respect du port du voile, et celui de trois autres victimes des protestations ont été affichées à l’écran. En rouge et en orange, sont apparus des phrases qui mettent en cause le régime ou appellent à la révolte, notamment « le sang de notre jeunesse est sur vos mains », et « rejoignez-nous et rebellez-vous ». En fond sonore, le slogan « Femmes, vie, liberté » est scandé.
L’interruption dure une dizaine de secondes seulement, avant le retour à l’antenne, d’un présentateur au visage crispé. Ces messages font explicitement écho aux manifestations d’ampleur qui agitent tout le pays depuis la mort de Mahsa Amini.
#BREAKING The Edalat-e Ali hacktivist group hacked the Iranian state TV's live news broadcast, displaying a photo of Khamenei with the verse "The Blood of Our Youths Is on Your Hands" along with photos of #MahsaAmini and three other girls killed in #IranProtests. pic.twitter.com/dYM7flUBQt
— Iran International English (@IranIntl_En) October 8, 2022
Un groupe de hackers actif en Iran
Le piratage a été revendiqué par le groupe de hackers Edalate Ali, qui au même moment sur Twitter a revendiqué ce geste et demandé à tous de le partager. « Le printemps arrive. Nous demandons à tous nos chers compatriotes de partager l’image piratée avec tous leurs amis et connaissances afin que nous puissions transmettre la bonne nouvelle du renversement du régime à tout le monde et inscrire leurs noms sur leurs pierres tombales », interpelle le groupe.
Depuis, une vague de contestation a saisi tout le pays mais ces soulèvements sont durement réprimés. L’ONG Iran Human Rights basée à Oslo a fait état dans un dernier bilan d’au moins 95 morts depuis le 16 septembre.
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