Les organisateurs de la mobilisation contre le projet de bassine d’irrigation annoncent avoir sectionné dimanche l’une des canalisations de la future réserve d’eau.
Le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, a affirmé, dimanche 30 octobre dans la soirée, sa « volonté qu’aucune ZAD [pour « zone à défendre »] ne s’installe dans les Deux-Sèvres », en annonçant le maintien sur le site de la mégabassine de Sainte-Soline de « plus de 1 000 gendarmes ». Le ministre a aussi dénoncé « l’écoterrorisme » dont ont fait preuve, à ses yeux, une partie des manifestants – « une quarantaine de “fichés S” de l’ultragauche radicalisée (…) qui veulent le désordre et le chaos », a précisé M. Darmanin.
Au lendemain du rassemblement à Sainte-Soline, organisé contre un projet de mégabassine destinée à l’irrigation agricole et qui s’est terminé par de violents affrontements entre manifestants et forces de l’ordre, la mobilisation s’est poursuivie dimanche.
Dans l’après-midi, des militants cagoulés, équipés d’une meuleuse, de pelles et de pioches, auraient sectionné l’une des canalisations censées alimenter la future réserve. « Nous venons de faire tomber un des six bras de la pieuvre », s’est félicité Julien Le Guet, porte-parole du collectif Bassines non merci, désignant ainsi le bassin d’eau et son réseau de canalisations. Plus tôt dans la journée, le militant avait annoncé « une action surprise qui impactera physiquement, de manière irrémédiable et pacifiste » le projet.
💬"On va mener une action surprise à 14 heures"
Julien Le Guet, le porte-parole du collectif "Bassines non merci !" sur le site de Sainte-Soline ⬇️ pic.twitter.com/jsOVOY99kS
— BFMTV (@BFMTV) October 30, 2022
« Il reste environ 2 000 personnes sur le site, je rappelle que la manifestation demeure interdite, donc que tout acte visant à tenter à nouveau d’entrer sur le site de la réserve sera à nouveau écarté », avait déclaré dans la matinée sur Franceinfo la préfète du département, Emmanuelle Dubée. Un hélicoptère de la gendarmerie a survolé la zone. Toutefois, les forces de l’ordre ne sont pas intervenues.
Six interpellations samedi
La veille, les heurts entre manifestants et forces de l’ordre auraient fait des dizaines de blessés, des deux côtés. « Soixante et un gendarmes ont été blessés, dont vingt-deux sérieusement », a tweeté M. Darmanin, pour qui « ce chiffre démontre que ce n’était pas une manifestation pacifique mais un rassemblement très violent ». « J’espère que toutes les forces politiques républicaines condamneront ces violences », a ajouté le ministre.
Mme Dubée a également fait état, samedi soir, de six interpellations à l’issue de ce rassemblement ayant réuni 4 000 personnes, selon elle (10 000, selon les organisateurs). Elle a dénoncé la présence de « 400 profils black blocs et activistes très violents », ainsi que des « jets de cocktail Molotov, des tirs de mortier, des explosifs puissants, des projectiles ».
Avec une surface à couvrir de plusieurs hectares à travers des champs céréaliers, les 1 500 gendarmes mobilisés ont eu du mal à contenir la foule, dans laquelle des centaines de militants masqués ou cagoulés côtoyaient des familles et de nombreux retraités.
Ces réserves sont des cratères à ciel ouvert, recouverts d’une bâche en plastique et remplis grâce au pompage de l’eau des nappes phréatiques superficielles l’hiver. ElIes peuvent stocker jusqu’à 650 000 mètres cubes d’eau (soit 260 piscines olympiques) pour irriguer pendant l’été.
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