SOUTIEN AUX GREVISTES TOTAL ET EXXON
Trois semaines de grève chez Exxon, deux semaines chez Total. Voilà qui semble suffisant pour faire trembler le système et que du côté du pouvoir ça commence à traiter les grévistes de preneurs d’otage et d’égoïstes, puisque la pénurie de carburant commence à devenir une réalité dans plusieurs régions.
On pourrait trouver étrange de soutenir des salariés d’une des sociétés les plus climaticides de France. Sauf que leur combat et leur intérêts sont plus proches de ceux de la plupart des citoyens à bas et moyens revenus que de ceux de leurs dirigeants.
Tout a commencé par des négociations salariales chez Exxon, où les salariés demandaient une hausse de 7,5%, légèrement au dessus de l’inflation. La direction a proposé 5%. Résultat, une grève immédiate et spontanée. Qui dure depuis 3 semaines.
Situation assez proche chez Total, où, à l’initiative de la CGT, une grève de trois jours a été lancée fin septembre pour demander 10% d’augmentation. Là encore, la grève a été reconduite et s’amplifie.
Si ces travailleurs se sentent légitimes à demander de telles hausses, c’est en partie parce que ces entreprises profitent de façon indécente de la crise de l’énergie. Mais ce que craint le patronat, et le gouvernement, c’est que ces revendications de hausses massives des salaires (au final assez minimes si on les compare à l’énorme inflation) s’élargissent à tous les secteurs (privé comme public).
C’est en cela que la lutte des salariés de Total et Exxon doit être soutenue, encouragée et amplifiée. Car une victoire des grévistes de ces sociétés ferait forcément tâche d’huile et pourrait se propager un peu partout dans le monde du travail. Surtout si en sus de la revendication salariale, les grévistes avaient l’idée de demander une baisse du coût exorbitant du carburant pour la population. Cela serait un levier intéressant pour unifier cette lutte, et l’étendre à tout le pays…
Car c’est l’autre aspect important de cette lutte. Elle pourrait être le déclencheur d’un vaste blocage du pays. Alors que les manifestations syndicales semblent toujours aussi ignorées par le pouvoir, que les révoltes offensives sont totalement empêchées par une « répression préventive », le blocage du système économique, logistique, et financier semble être l’une des seule options pour faire dérailler le système.
Tout le monde voit le mur dans lequel nous fonçons. Et tout le monde sait que sont les plus pauvres qui se fracasseront le crâne sur ce mur. Les plus riches étant tranquillement assis au fond du bus avec ceinture, airbag et cocktail. Il faut donc de toute urgence arrêter le bus, et en sortir. Pour cela, une pénurie de carburant peut être une option parfaitement réjouissante…
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