TCHAD : SANGLANTE RÉPRESSION DES MANIFESTATIONS POUR L’ORGANISATION D’ÉLECTIONS LIBRES, PLUS DE 60 MORTS
D’après plusieurs ONG, un premier bilan fait état de 61 morts et plus de 300 blessés après des manifestations contre le règne autoritaire de la junte militaire soutenue par la France.
Le premier ministre tchadien Saleh Kebzabo reconnaît une cinquantaine de morts, alors que l’opposition évoque plus de soixante-dix victimes.
C’est un véritable bain de sang qu’ont subi les manifestants tchadiens mobilisés pour l’organisation d’élections libres.
Un vent de soulèvement frappe actuellement le pays, las de la succession de plusieurs dictatures et de l’absence totale de perspectives politiques.
18 mois après le décès d’Idriss Déby qui a régné pendant plus de 30 ans sur le pays, la junte militaire menée par son fils Mahamat Idriss Déby semble vouloir conserver l’entièreté du pouvoir, malgré la promesse d’élections libres.
Des manifestations ont éclaté dans la plupart des grandes villes du pays, des barricades auraient été érigées, la police a répliqué par des gazs et en tirant à balles réelles dans la foule.
Une vidéo sur Twitter fait état d’une ambulance qui aurait été prise pour cibles par des tirs.
La mort du journaliste Orédjé Narcisse, touché d’une balle à l’abdomen, a suscité une vive émotion.
Les principales villes, N’Djamena, Moundou, Doba et Koumra sont dorénavant sous couvre-feu. Les partis de l’opposition tels que “Les transformateurs”, le Parti Socialiste sans Frontières ou la
plateforme citoyenniste Wakkit Tamma, ainsi que tous les partis politiques doivent dorénavant suspendre leurs activités.
Si la France a condamné timidement ces violences, il ne fait aucun doute que son appui favorisant la dynastie Déby porte une responsabilité directe, ne serait-ce que par son appui militaire.
Rappelons que le Tchad sert de base arrière pour la majorité des opérations militaires de la France en Afrique, par exemple l’opération Barkhane.
En pleine perte de vitesse face aux mercenaires russes de Wagner à qui elle fournit pourtant les meilleurs arguments, la France n’a jamais dénoncé le coup d’État après la mort de Déby père. Elle s’est même une fois de plus autoproclamée en tant que médiatrice au mépris du peuple tchadien, en veillant à ce que soi-disant Mahamat Idriss Déby Itno, respecte sa parole.
Force est de constater que le dialogue ne semble toujours pas d’actualité pour la junte militaire au pouvoir.
33 Relire notre précédent post :
Tchad, le déclin de la Françafrique continue
Crédit photo : © Christophe Petit Tesson / Pool photo via AP
Poster un Commentaire