Le gouvernement, ses sbires, les prédateurs, détruisent tout. Et pour nous, le peuple, les conséquences sont nombreuses et très souvent dramatiques. Ma chère femme va mourir, voici mon témoignage, personnel, actuel, insupportable, très douloureux.
Nous habitons, ma femme et moi, à côté de Sisteron, dont l’hôpital a été au fil des années, vidé de sa substance, jusqu’à même fermer les urgences de nuit pendant de longs mois, alors que les autres services d’urgence, en difficulté également, sont à 1h de route. Finis depuis longtemps la cardiologie, la maternité…
Le vendredi 30 septembre matin, ma femme s’est présentée à l’hôpital de Gap, à 1h de chez nous, pour une ablation de la vésicule biliaire programmée. Et sans situation d’urgence.
Des complications, « bénignes » selon les médecins, sont survenues, qui ont nécessité la pose d’un drain et son maintien à l’hôpital.
Pour je ne sais quelle raison, elle est restée dans un très inconfortable lit du service en question, et non dans la chambre prévue.
Le dimanche matin, vers 7h30, je lui parle au téléphone, elle me dit qu’elle a très mal dormi, beaucoup de bruit, mal installée, et le tensiomètre qui se met en route régulièrement.
A 11h45, je suis appelé par ce service pour me dire qu’elle vient de faire une rupture d’anévrisme au cerveau, on me dit à 10h.
On me dit qu’elle est en transfert par hélicoptère pour l’hôpital de La Timone à Marseille.
Apparemment, cet hélicoptère est arrivé à 14h.
Un geste technique important est réalisé à 16h.
Soit 6h après.
Ce geste technique, qui doit être fait au plus vite, et fait par un neurochirurgien je crois, consiste à ouvrir la boite crânienne pour faire baisser la pression sanguine due à l’hémorragie cérébrale. Et ce geste est primordial.
Une nouvelle opération est réalisée le lendemain pour « emboliser » l’anévrisme. Soit 28h après
Depuis, ma femme est dans le coma. Les médecins ont pris la décision d’arrêter son maintien en vie dans les jours qui viennent,
Je ne mets pas en cause l’opération initiale, ni son utilité.
Je suis conscient que ma femme avait un anévrisme qui pouvait se rompre un jour ou l’autre.
Mais je ne peux m’empêcher de penser que cette rupture a été provoquée par la nuit qu’elle a passée.
Et beaucoup plus grave, les 6h d’attente avant le geste chirurgical nécessaire et urgent, sont très certainement responsables de la gravité de son état.
On me dit qu’il ne peut pas y avoir de service de neurochirurgie partout, soit.
Je ne sais pas s’il y a eu un service de neurochirurgie entre Grenoble et Marseille auparavant, si la situation actuelle est vraiment due à une coupe budgétaire. Mais je pense qu’il y a un grave problème concernant le 15 et le transport d’urgence.
Il est maintenant habituel de dire que les économies nécessaires obligent nos dirigeants à fermer le plus de services possibles.
Tout ce qui existait auparavant, était financé. Aujourd’hui dans un des pays les plus riches du monde, on ne peut plus financer.
Ni maternité, ni cardiologie, ni services d’urgences, dans les déserts médicaux.
Donc, encore moins une neurochirurgie à Gap par exemple. Cependant, avec notamment les sports d’hiver, les traumatismes crâniens sont nombreux.
S’empêcher de l’envisager (neurochirurgie) ce n’est pas de la politique de santé, c’est de la politique comptable.
J’aimerais qu’un spécialiste puisse m’affirmer que ce premier geste qui consiste à faire baisser la pression sanguine rapidement ne pouvait pas être fait plus rapidement et / ou ailleurs qu’à la Timone.
Volonté de santé publique? Volonté de soigner le bas peuple à moindre coût? Quand un problème sanitaire est massivement médiatisé, alors là le gouvernement adopte une posture de « chaque vie compte », en insistant dans ses discours sur la solidarité. Mais le reste du temps, quand la population ne regarde pas (trop), on peut couper dans les budgets de santé, et tant pis pour ceux qui paient cette politique avec leur vie.
Je suis persuadé que si c’était arrivé à un édile, ou un sportif etc… Il n’y aurait pas eu ces 6h d’attente.
Il me reste en ce moment l’attente insupportable, la détresse, et une colère qui monte.
Et je ne parle pas des aspects logistiques. Évidemment nous sommes allés à Gap par nos propres moyens. A Marseille, où je loge maintenant depuis plus d’un mois, pour être près de ma femme, personne ne s’émeut de mes possibilités. La route, le logement, le parking, les frais, c’est aussi tout ça le désert médical.
Qui parle honnêtement de santé publique aujourd’hui? de prévention? de progrès? De progrès pour tous je veux dire.
Les solutions existent, elles sont proposées, elles sont finançables, il suffit de vouloir les réaliser.
Pour compléter, ma femme est à la Timone au 2ème étage dans le box 10 du service de réanimation polyvalente.
Depuis 3 semaines, la porte du box ne fonctionne plus, et elle est « exposée » à la vue de tous dans son état de souffrance.
Le soleil chauffe particulièrement depuis le début du mois d’octobre, et un des stores occultant ne fonctionne pas.
Il n’a plus de distributeur de solution hydroalcoolique à l’entrée de son box depuis 3 semaines
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