Ayelet Shaked, la haine et le fascisme revendiqué !
Le gouvernement sortant israélien n’a plus que quelques jours à vivre avant d’être remplacé par un gouvernement le plus extrémiste jamais formé après les élections du premier novembre dernier. Le gouvernement sortant ne gère donc que les affaires courantes avant le passer la main. Dans les ministres qui vont perdre leur place il y a comme ministre de l’intérieur, Ayelet Shaked. Elle est membre de Foyer Juif, un parti politique nationaliste, sioniste religieux, extrême droite.
Sous Netanyahou elle a été ministre de la justice (elle est informaticienne de métier ???) de 2015 à 2019. Depuis 2021, d’abord sous Naftali Benett puis Yair Lapid elle est ministre de l’intérieur dans le gouvernement qui aura vécu peu de temps. Ces gens là ne veulent pas entendre parler d’un Etat palestinien. Un des combats d’Ayelet Shaked : lutter contre l’existence même d’une Cour suprême israélienne. Démocratie ?
Elle va montrer pendant ses mandats de députée et de ministre une haine incroyable vis-à- vis des Palestiniens. La phrase qui suit a été publiée sur son site internet avant de finir par être supprimée, mais nous en avons gardé une copie. Parlant des Palestiniens elle écrit :
« Ce sont tous des combattants ennemis, et leur sang devrait leur retomber sur la tête. Cela inclut également les mères de martyrs, qui les envoient en enfer avec des fleurs et des baisers. Elles devraient suivre leurs fils, rien ne serait plus juste. Elles devraient partir, tout comme les maisons dans lesquelles elles ont élevé les serpents. Sinon, d’autres petits serpents y seront éduqués».
Provocatrice dans ses campagnes électorales elle ne montre aucune retenue. En 2021, filmée en noir et blanc, la jeune femme déambule dans une vaste demeure, langoureuse et sûre d’elle. Gros plans sur ses mains, ses lèvres et ses yeux turquoise. La voix off décline son bilan au ministère de la Justice : attaques contre de la Cour suprême, limitation de l’influence des ONG, nomination de nouveaux juges très à droite …
À la fin du clip, Ayelet Shaked saisit un flacon de parfum sur lequel est inscrit le mot Fascism, le hume et fixe la caméra en disant : « Moi, je trouve que ça sent plutôt la démocratie. »
La vidéo d’une minute est toujours disponible à l’adresse https://www.youtube.com/watch?v=Fpzrih1S6C0su
Pour certains journalistes israéliens rien n’est anormal : « ce clip est l’un des moments les plus honnêtes de la campagne, enfin une personne qui affiche ses idées, bravo ».
Le gouvernement sortant israélien n’a plus que quelques jours à vivre avant d’être remplacé par un gouvernement le plus à l’extrême droite jamais formé. Le gouvernement sortant ne gère donc que les affaires courantes avant le passer la main.
Ayelet Shaked a un unique objectif final qu’elle entend mener à bien et elle est très pressée : déporter Salah Hamouri, alors même qu’il devait comparaître devant une cour civile le premier janvier. Il est avocat, défenseur des droits humains en Palestine. Il est aussi français.
Communiqué de l’AFPS : « Israël a expulsé dimanche 18 décembre au petit matin Salah Hamouri, avocat franco-palestinien, détenu sans accusation formelle dans les geôles israéliennes depuis le mois de mars. Salah Hamouri a été conduit de force vers la France par décision de la ministre de l’Intérieur Ayelet Shaked, qui lui avait déjà retiré son statut de résident à Jérusalem « pour défaut d’allégeance à l’État d’Israël. »
Celle-ci s’est même félicitée de cette atteinte évidente aux droits humains les plus élémentaires en déclarant « C’est un formidable accomplissement d’avoir pu provoquer, juste avant la fin de mon mandat, son expulsion. » Le cynisme est total, de la part des représentant.e.s d’un gouvernement d’apartheid qui après des années et des années de harcèlement contre lui, voulaient absolument se débarrasser de ce militant acharné des droits humains. »
Pour la cinquième fois de jeune vie Salah Hamouri a été prisonnier de l’Etat d’Israël dont son troisième séjour entre 2005 et 2011 où on l’accuse d’avoir eu la volonté d’assassiner un rabbin extrémiste Ovadia yosef, misogyne (« marcher entre deux femmes, c’est marcher entre deux ânes »), raciste il appelle à l’« annihilation des Arabes ». En octobre 2010, il estime que « Les goyims [non juifs] n’ont de place dans le monde que pour servir le peuple d’Israël ». Une dernière phrase du rabbin extrémiste Ovadia Yosef, dont on parle plus haut : « Les six millions de malheureux juifs qu’ont tués les nazis ne l’ont pas été gratuitement. Ils étaient la réincarnation des âmes qui ont péché et ont fait des choses qu’il ne fallait pas faire ! »
Et après cela, bien sûr, c’est nous qui sommes accusés d’antisémitisme.
A l’accusation portée contre Salah Hamouri aucune preuve n’a été apportée.
Alors on l’accuse d’appartenance à un parti politique interdit en Israël, le FPLP, ce que Salah nie. On lui propose alors d’avouer et il aura une sentence de 7 années de prison, soit il n’avoue pas et ce sera le double. Mais avouer quoi ? Son avocate qui est israélienne et connait bien ce système appelé « plea bargain » le pousse à accepter. Beaucoup de prisonnier politiques palestiniens sont passés par là. Cette procédure se schématise par un accord entre un procureur et un mis en cause par lequel l’intéressé renonce à l’exercice de prérogatives constitutionnelles et plaide coupable d’une infraction de moindre importance.
Pour ces deux séjours suivants en 2017 et 2022, on accusera encore Salah d’appartenance au FPLP, que Salah réfute toujours. Sur quelles preuves : « Ah mais monsieur, c’est un secret qu’on ne peut révéler ni à l’accusé ni à ses défenseurs ! »
Pendant tout ce temps entre ces deux séjours en prison, le téléphone de Salah est espionné par le logiciel Pegasus de la société israélienne NSO. Même Emmanuel Macron a été espionné par ce logiciel. La société NSO déclare pour se dédouaner qu’elle ne vend son logiciel qu’à des Etats. C’est donc Israël qui espionne Salah. Celui-ci, comme il est français, a porté plainte au tribunal de Paris avec la FIDH et la LDH. Si cela ne s’appelle pas acharnement …
Et on nous rebat les oreilles avec Israël, seule démocratie du Proche et Moyen Orient !
La violence israélienne, incarnée ici par Ayelet Shaked, n’a aucune limite. Un jour, un ami m’a dit que cette violence est aussi une violence de toute la société israélienne t que c’est toute la société israélienne qui aura à en souffrir.
Pour la diplomatie française, le sort réservé à Salah Hamouri est clairement un camouflet et une défaite. Il est vrai que jamais Emmanuel Macron n’a prononcé le nom de Salah en public et dans les médias, sans doute trop occupé à organiser des exercices militaires avec Israël, par deux fois cette année, et il a d’ailleurs fallu des communiqué officiels d’Israël pour nous l’apprendre.
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