Guerre en Ukraine : le bilan de la frappe sur une position russe à Makiïvka monte à 89 morts, reconnaît Moscou
Un premier bilan faisait état de 63 soldats tués après un bombardement ukrainien sur cette ville de l’est de l’Ukraine, les plus lourdes pertes militaires en une seule attaque reconnues par Moscou. Des rassemblements ont eu lieu, mardi en Russie, pour rendre hommage aux morts.
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Des combats âpres à Bakhmout
Alors que, sur le terrain, les combats les plus âpres se déroulent autour de la ville de Bakhmout, dans l’est de l’Ukraine, le chef de l’organisation Wagner – le groupe de mercenaires qui épaulent l’armée russe – a reconnu que la situation était difficile.
Parfois, les hommes se battent « pendant des semaines pour [prendre] une maison », a déclaré Evgueni Prigojine, l’homme d’affaires proche de Vladimir Poutine, dans un entretien avec l’agence de presse russe Ria-Novosti publié mardi.
Frappe sur Makiïvka : Moscou reconnaît un bilan de 89 morts
Après avoir énoncé un premier bilan de 63 morts dans le bombardement ukrainien, le 31 décembre, de l’université de Makiivka qui accueillait des mobilisés russes dans l’est de l’Ukrainie, le ministère russe de la défense a actualisé ce mardi soir le nombre de victimes en reconnaissant 89 soldats tués. De nouveaux corps ont été découverts dans les ruines, a expliqué le général Sergueï Sevrioukov dans un communiqué vidéo.
« A l’heure actuelle, une commission mène l’enquête sur les circonstances » de l’attaque, a-t-il précisé « Mais il est déjà évident que la cause principale (…) est l’allumage et l’utilisation massive par le personnel de téléphones portables à portée des armes ennemies, contrairement à l’interdiction », a ajouté le général.
Différentes sources expliquaient en effet que ce sont les émissions des téléphones portables des soldats russes, arrivés récemment dans le Donbass et souhaitant donner de leurs nouvelles à leurs familles, qui auraient permis aux artilleurs ukrainiens de détecter leur présence.
Le soutien à l’Ukraine, deuxième poste de dépense pour les filiales de la Banque mondiale consacrées au développement
La Banque internationale pour la reconstruction et le développement et l’Association internationale de développement, toutes deux filiales de la Banque mondiale, ont apporté aux Etats une aide sans précédent en 2022, selon un courrier du président de la Banque mondiale, David Malpass, consulté mardi par l’Agence France-Presse. M. Malpass a estimé à 75 milliards de dollars l’aide apportée par les deux filiales.
Après l’adaptation au réchauffement climatique (31,7 milliards de dollars), le soutien à l’Ukraine est le deuxième poste de financement, à hauteur de 18 milliards de dollars, destiné à permettre au pays de subvenir à ses besoins urgents, alors que les conséquences de la guerre pour le reste du monde, à commencer par la crise alimentaire provoquée par la hausse des prix des aliments et des engrais, représentent une aide de 10 milliards de dollars.
20:20 Sur le terrain
19:37
Bonjour OtanPourMoi,
Vous avez raison : à l’image de la Turquie, la Hongrie n’a pas ratifié l’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’Alliance atlantique. Le pouvoir de Viktor Orban maintient des liens avec Moscou et s’oppose à de nouvelles sanctions contre la Russie. Cette position fait partie des nombreux motifs de friction entre Budapest et ses partenaires européens.
Lire aussi : En Hongrie, Viktor Orban défend la cause de Moscou contre « les sanctions de Bruxelles »
Pourquoi le gaz en Europe vaut cinq fois moins cher qu’en août 2022
Le prix de gros du gaz naturel en Europe est tombé à son plus bas niveau depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Celui de référence – le Title Transfer Facility (TTF) – oscillait, lundi 2 janvier, autour de 73 euros ; il a perdu près de 50 % en un mois et est largement redescendu depuis les pics estivaux – en août 2022, il avait culminé à 342 euros.
Plus de détails dans notre décryptage :
Lire aussi : Le gaz en Europe vaut cinq fois moins cher qu’en août
17:29
Jens Stoltenberg annonce des discussions sur la participation financière des membres de l’OTAN
Les pays membres de l’OTAN vont discuter dans les mois à venir de l’objectif de dépenses militaires fixé par l’Alliance, alors que certains d’entre eux appellent à ce que la cible des 2 % du produit intérieur brut (PIB) devienne un véritable plancher, a déclaré le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, dans un entretien avec l’agence de presse allemande DPA rendu public mardi.
Jens Stoltenberg compte parvenir à un accord d’ici au prochain sommet des chefs d’Etat et de gouvernement des pays de l’Alliance, prévu dans la capitale lituanienne Vilnius les 11 et 12 juillet.
Des rassemblements se sont déroulés mardi en Russie pour rendre hommage aux dizaines de militaires tués par une frappe dans l’est de l’Ukraine, un choc qui a déclenché une vague de critiques contre l’armée. Environ 200 personnes se sont ainsi réunies avec l’aval des autorités à Samara (centre), d’où étaient originaires certains des soldats tués.
Certaines ont déposé des fleurs devant une flamme éternelle sur l’une des principales places de la ville, avant de s’incliner respectueusement, a vu un correspondant de l’Agence France-Presse. Selon des médias locaux, des rassemblements avaient aussi lieu dans d’autres cités de la région, notamment à Togliatti et Syzran.
Le président russe n’a pas encore réagi à l’attaque à Makiïvka, annoncée en pleine semaine fériée du Noël orthodoxe, une période traditionnellement joyeuse où les Russes se retrouvent en famille. Le Kremlin a seulement fait savoir mardi qu’il avait demandé un rapport au ministre de la défense, Sergueï Choïgou, sur l’état des équipements fournis aux troupes russes en Ukraine et sur les « mesures » à prendre pour les renforcer.
Cette hécatombe a suscité un nouveau pic de colère et des appels à châtier les responsables. Plusieurs commentateurs partisans de l’intervention militaire, très suivis sur les réseaux sociaux, se sont notamment insurgés contre la possibilité que des munitions aient été entreposées dans le bâtiment ayant servi à héberger les soldats. D’autres ont souligné que les militaires avaient été installés dans un bâtiment ordinaire, non protégé.
Poutine ordonne la projection de documentaires sur l’offensive russe en Ukraine
Vladimir Poutine a ordonné mardi à son gouvernement d’organiser d’ici au mois de février la projection au cinéma de « films documentaires » sur l’offensive des forces de Moscou en Ukraine.
« Au ministère de la culture de soumettre des propositions pour assurer la projection de films documentaires nationaux dans les réseaux de cinémas sur des sujets liés à l’opération militaire spéciale, la lutte contre la propagation de l’idéologie néonazie et néofasciste », peut-on lire dans un message publié sur le site du Kremlin.
La Russie a justifié son offensive en Ukraine notamment par une volonté de « dénazifier » le pays, le Kremlin accusant le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, et les autorités de Kiev de connivence avec les milieux ultranationalistes.
La Russie a déjà adopté de multiples lois pour contrôler le discours autour de son « opération militaire spéciale », le nom qu’elle donne au conflit. La loi punit notamment sévèrement tous ceux qui diffusent ce que la justice considère comme des « mensonges » sur les forces armées.
Bonjour, qu’illustre la photo choisie pour ce live où l’on voit des grues et des gravats ?
Bonjour Vincent H,
Dans nos directs, vous pouvez trouver cette information dans le bloc « Le contexte ». Il s’agit d’opérations de déblaiement menées à la suite de la frappe ukrainienne sur la ville de Makiïvka, dans l’oblast de Donetsk (est de l’Ukraine), le 3 janvier.
Bonjour, où en est la procédure d’adhésion à l’OTAN de la Suède et la Finlande ?
Bonjour Brico,
La Turquie continue de bloquer la ratification des candidatures suédoise et finlandaise à l’OTAN. En novembre, le premier ministre suédois, Ulf Kristersson, avait pourtant fait le déplacement à Ankara pour plaider sa cause.
Pour le président turc, Recep Tayyip Erdogan, ces deux pays ne tiennent pas assez compte des demandes sécuritaires de la Turquie. A ses yeux, Stockholm et Helsinki doivent d’abord cesser de défendre les militants kurdes réfugiés sur leurs territoires. Du point de vue turc, ceux-ci sont affiliés au Parti des travailleurs du Kurdistan, organisation classée terroriste par l’Union européenne et par les Etats-Unis, et en conflit avec l’Etat turc de longue date.
Autre exigence d’Ankara : que soient levées les interdictions de vendre certaines armes à la Turquie, une mesure décidée par Stockholm au moment de l’intervention militaire turque contre les forces kurdes dans le nord de la Syrie, en 2019. Cette demande est pourtant satisfaite depuis octobre 2022, selon le gouvernement suédois.
Plus de détails dans cet article de Nicolas Bourcier, notre correspondant à Istanbul :
Lire aussi : Le président turc Erdogan repousse une nouvelle fois la ratification des candidatures de la Suède et de la Finlande à l’OTAN
Ce que l’on sait de la frappe meurtrière de Makiïvka en Ukraine
La Russie a reconnu hier ses plus lourdes pertes militaires en une seule attaque en Ukraine avec la mort d’au moins 63 soldats dans une frappe sur Makiïvka, dans l’Est. Voici ce que l’on sait de ce bombardement, revendiqué par l’armée ukrainienne.
- Que s’est-il passé à Makiïvka ?
Lundi en début d’après-midi, le ministère de la défense russe a annoncé que 63 de ses soldats avaient été tués dans une frappe conduite à l’aide d’un système lance-missile Himars, une arme fournie par les Etats-Unis à l’Ukraine, qui permet des bombardements en profondeur, loin derrière les lignes ennemies. Ce bombardement a touché Makiïvka, une ville située en territoire occupé de longue date par Moscou, à l’est de la zone de Donetsk, l’un des bastions aux mains des séparatistes prorusses.
Cette annonce est exceptionnelle : il s’agit non seulement du plus lourd bilan en une seule attaque admis par Moscou depuis le début de son invasion en février 2022, mais c’est aussi la première communication sur des pertes militaires depuis septembre 2022, lorsque le ministre de la défense, Sergueï Choïgou, avait évoqué 5 937 morts dans les rangs de l’armée russe.
- Que disent les Ukrainiens ?
L’Ukraine, qui a reconnu avoir mené cette frappe en donnant la date du 31 décembre, a avancé des informations contradictoires sur les pertes de l’armée russe à Makiïvka. Le département des communications stratégiques de l’armée a évoqué, sur Telegram, 400 morts et plus de 300 blessés. L’état-major a signalé de son côté ne pas avoir d’informations définitives sur le nombre de victimes russes, chiffrant par ailleurs « jusqu’à dix » le nombre de véhicules militaires « de tous types » détruits dans ce bombardement.
- Pourquoi autant de morts ?
Les forces ukrainiennes ont évoqué une « zone de concentration » de soldats à Makiïvka. Selon la chaîne Telegram Rybar, l’une des principales sources prorusses sur la guerre en Ukraine, le bâtiment abritait 600 personnes. Dimanche, des médias russes et ukrainiens ont affirmé que le bâtiment touché accueillait des mobilisés russes, donc des soldats non professionnels.
Une source au sein des autorités séparatistes locales a indiqué à l’agence de presse publique russe TASS que ce bombardement a été rendu possible du fait d’une « utilisation importante par les militaires qui venaient d’arriver de leurs téléphones portables », ce qui aurait permis leur géolocalisation par l’armée ukrainienne.
Selon l’ancien commandant séparatiste Igor Strelkov, très au fait de la situation sur le terrain, le bâtiment a été entièrement détruit par la frappe car des munitions y étaient stockées. Il a estimé sur Telegram le nombre de victimes à « plusieurs centaines ».
- Quelles réactions en Russie ?
L’annonce de ces pertes a provoqué un choc en Russie, mais aussi des critiques envers le commandement militaire russe, déjà embarrassé par une série d’humiliantes défaites ces derniers mois.
« Malgré plusieurs mois de guerre, certaines conclusions n’ont toujours pas été tirées », constate ainsi le blogueur Boris Rojine, proche des milieux séparatistes prorusses ukrainiens, fustigeant « l’incompétence » des hauts gradés de l’armée russe.
« Pourquoi continuons-nous à installer [les mobilisés] dans des hôtels, des auberges et des écoles professionnelles ? », s’interroge de son côté le correspondant de guerre russe Alexander Kots.
Gaz : après avoir coupé les ponts avec la Russie, la Bulgarie se tourne vers la Turquie
La Bulgarie va accéder aux infrastructures gazières de son voisin turc, selon un accord signé mardi à Sofia visant à diversifier son approvisionnement à la suite de l’arrêt des livraisons par la Russie après l’invasion de l’Ukraine.
« Nous pourrons ainsi acheter du gaz à tous les producteurs internationaux et le décharger en Turquie, là où cela nous convient le mieux sur le plan logistique », a déclaré le ministre bulgare de l’énergie par intérim, Rossen Hristov.
Selon le ministre turc de l’énergie, Fatih Dönmez, le contrat couvre les treize prochaines années et pourra concerner jusqu’à 1,5 milliard de mètres cubes de gaz naturel liquéfié (GNL) transportés par an, soit la moitié des besoins bulgares.
L’accord entre l’opérateur gazier public bulgare Bulgargaz et la société gazière publique turque Botas donne accès aux terminaux comme aux réseaux de transit turc et va en outre « accroître la sécurité des livraisons » dans toute la région des Balkans, a-t-il ajouté.
Avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février, Moscou assurait presque la totalité des besoins de la Bulgarie, membre de l’Union européenne et de l’OTAN, soit environ 3 milliards de mètres cubes de gaz par an. Mais le fournisseur a suspendu ses livraisons en avril, Sofia faisant partie des clients ayant refusé de payer en roubles comme l’a exigé la Russie en mesure de représailles aux sanctions européennes.
Actuellement, la Bulgarie importe environ un milliard de mètres cubes de gaz naturel d’Azerbaïdjan. Elle a inauguré en juillet un nouveau gazoduc la reliant à la Grèce et lui procurant du GNL américain.
La France et la Suède réaffirment leur soutien à l’Ukraine
Emmanuel Macron et le premier ministre suédois, Ulf Kristersson, ont réaffirmé, mardi, leur soutien à l’Ukraine. Le chef du gouvernement suédois effectuait à Paris son premier déplacement depuis que la Suède a pris les rênes – le 1er janvier et pour six mois – de la présidence tournante de l’Union européenne (UE).
« Nous évoquerons notre détermination à continuer à répondre à l’agression de l’Ukraine par la Russie alors que l’hiver s’installe et que les Ukrainiens ont plus que jamais besoin de notre soutien », a dit M. Macron dans la cour de l’Elysée avant un déjeuner de travail avec le dirigeant suédois.
« La victoire de l’Ukraine est existentielle pour l’Europe et pour le monde entier », a déclaré M. Kristersson, qui a évoqué l’importance, pour l’UE, de répondre à la crise énergétique provoquée par le conflit ukrainien.
Stockholm est au défi de maintenir l’unité des Vingt-Sept face au conflit en Ukraine qui dure depuis plus de dix mois. Lundi, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a évoqué dans un discours la tenue d’un sommet Ukraine-UE le 3 février à Kiev.
La Suède, comme sa voisine la Finlande, a demandé à adhérer à l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) pour assurer sa sécurité face à la menace russe. Dans la cour de l’Elysée, M. Macron a dit son souhait de voir aboutir ces deux demandes « le plus tôt possible ».
Bonjour, concernant la frappe a Makiïvka, pourquoi accorder votre confiance au gouvernement russe en reprenant leur déclaration plutôt qu’au gouvernement ukrainien, qui déclare plusieurs centaines de mort ? Les officiels russes n’ont-ils pas suffisamment montré leur capacité a mentir continuellement depuis le début de ce conflit ? Avec deux déclarations disponibles, pourquoi encore accorder du crédit a la Russie en publiant la leur ? Désolé pour ce ton qui peut sembler agressif mais je suis très surpris. Merci
Bonjour Pout’Out,
Comme depuis le début de la guerre en Ukraine, nous accueillons avec beaucoup de prudence les déclarations de la Russie quant à ses pertes militaires. En revanche, le seul fait que Moscou présente un bilan humain d’une attaque contre ses soldats est un fait notable en soi, car le Kremlin a pour habitude de ne tout simplement pas évoquer ses pertes. De plus, même dans l’hypothèse où il serait cruellement sous-évalué, le chiffre de soixante-trois soldats morts reconnus par Moscou illustre déjà un revers sérieux pour la Russie.
Comme vous, nous gardons à l’esprit que la communication sur les pertes est un élément crucial de la propagande des deux belligérants.
L’Ukraine affirme avoir abattu 500 drones russes depuis septembre
Les forces de défense aérienne ukrainiennes affirment avoir détruit les 84 drones lancés par la Russie lors de la dernière attaque massive lancée pendant les fêtes du Nouvel An. Selon Iouri Ihnat, porte-parole du commandement de l’armée de l’air des forces armées ukrainiennes, l’Ukraine a abattu près de 500 drones russes depuis septembre 2022. Il rappelle cependant que la Russie pourrait recevoir une prochaine livraison de drones iraniens.
Lire aussi : Guerre en Ukraine : face aux missiles et drones russes, quels équipements antiaériens réclame Kiev ?
11:32
La hiérarchie militaire russe critiquée à la suite de la frappe sur Makiïvka
Le commandement militaire russe essuie des critiques après la mort de 63 soldats en Ukraine, tués dans une frappe ukrainienne. L’ancien responsable séparatiste Igor Strelkov, très au fait de la situation sur le terrain, accuse l’armée d’avoir entreposé des munitions dans ce bâtiment non protégé. D’autres rappellent que « ce sont les erreurs du printemps-été 2022. Nous sommes en guerre pour le 11e mois ! Il faut s’installer en petits groupes – tout le monde le sait. Les mobilisés ne le savent peut-être pas, mais les autorités doivent savoir ! »
« Dix mois après le début de la guerre, il est dangereux et criminel de considérer l’ennemi comme un imbécile qui ne voit rien », a déclaré Andreï Medvedev, vice-président de l’assemblée législative de la ville de Moscou.
Lire aussi : Guerre en Ukraine : à Makiïvka, dans le Donbass, des dizaines de soldats russes tués dans le bombardement de leur base
11:22
Bonjour. A la suite de l’affaire Bonduelle, pourriez vous refaire un point sur ces entreprises françaises qui continuent de commercer en Russie. Je trouve étonnant d’encore trouver des produits « made in Russia » (bois principalement) dans les rayons des Leroy Merlin…
Bonjour Nicolas,
Pour la liste complète, vous pouvez vous reporter au site de la Yale School of Management, laquelle répertorie 227 entreprises occidentales encore présentes en Russie.
Pour ce qui est des sociétés françaises, il s’agit d’Auchan-Retail, Babolat, Bonduelle, Camille Albane, Clarins, Dessange International, Etam, Eutelsat, Faurecia, Foraco, Groupe Le Duff, Groupe Savencia, Heliski Russia, Jean Cacharel, La Redoute, Lacoste, Lactalis, Mod’s Hair, Orano, Provalliance Group (Jean Louis David), Société Bic, Valéo, Veolia et Vinci.
En revanche, la société française GTT, spécialisée dans l’élaboration de systèmes de confinement destinés au transport et au stockage de gaz liquéfié, a annoncé lundi son retrait de Russie, où elle était, entre autres, engagée dans la conception des cuves de quinze méthaniers brise-glace. « A la suite d’une analyse approfondie des trains de sanctions européens numéro 8 et numéro 9 » édictés en octobre et en décembre 2022, « interdisant notamment les prestations d’ingénierie au bénéfice de sociétés russes », le groupe annonce, dans un communiqué publié lundi soir « qu’il arrête ses activités en Russie ».
GTT était engagé dans la conception des cuves de quinze méthaniers brise-glace en cours de construction par le chantier naval russe Zvezda Shipbuilding Complex ainsi que dans la conception des cuves de trois réservoirs sous-marins en béton pour stocker du gaz (appelés « GBS » pour Gravity Based Storage Unit) pour le compte de Saren B.V., joint venture entre la société italienne de recherche et forage pétrolier Saipem et la holding turque de sous-traitance Rönesans. A compter du 8 janvier, le contrat avec Zvezda « sera suspendu » et les interventions de GTT « se limiteront, sur les deux méthaniers les plus avancés, à assurer la sécurité des projets et l’intégrité de la technologie dans le respect des sanctions internationales en vigueur », précise le communiqué.
Bonjour, les russes ayant le contrôle total de l’espace aérien ukrainien, comment la coalition fait elle pour livrer autant d’armes sans problèmes?
Bonjour Venividi13,
L’aviation russe ne s’aventure plus au-dessus des troupes ukrainiennes qui sont équipées de missiles antiaériens. Mais l’aviation russe n’est pas la seule concernée. En mai 2022, l’état-major ukrainien a annoncé qu’une unité de défense antiaérienne avait abattu un avion d’attaque russe Soukhoï Su-25, dans la région de Louhansk. L’appareil était piloté par le général de division à la retraite Kanamat Botachev, âgé de 63 ans, qui avait repris du service pour le Groupe Wagner. Son appareil aurait été abattu par un missile Stinger et sa mort a été confirmée à la BBC par un ancien pilote russe et dans des discussions sur Telegram. Un mois plus tard, des soldats ukrainiens avaient abattu un autre Su-25 et capturé son pilote, Andreï Fedortchoukov, lequel a déclaré avoir un contrat pour le compte du Groupe Wagner. Au début du mois de décembre, les Ukrainiens ont abattu un Su-24 dans la région de Bakhmout. Sachant leur appareil touché, Alexandre Antonov et Vladimir Nikichine, les deux pilotes du Groupe Wagner, l’ont précipité contre des blindés ukrainiens, rapporte un média russe.
Pour ce qui est du nombre d’appareils dont la destruction est confirmée, documentée, vous pouvez vous reporter à la liste du site Oryx.
Bonduelle dément avoir envoyé des colis alimentaires aux soldats russes
Le groupe français Bonduelle a formellement démenti lundi auprès de l’Agence France-Presse (AFP) avoir distribué des colis alimentaires aux soldats russes accompagnés d’un message pour leur souhaiter une « victoire rapide » en Ukraine. « On ne distribue pas de colis aux soldats », a assuré le groupe français lundi auprès de l’AFP, évoquant « un fake ».
Dès samedi le groupe avait assuré dans un communiqué que « ces informations ainsi que les déclarations attribuées à la société Bonduelle et à sa direction [étaient] totalement fausses ». « Le groupe Bonduelle poursuit ses activités en Russie avec pour seul objectif d’assurer l’accès de la population aux denrées alimentaires en Russie et dans les pays voisins », a-t-il réaffirmé samedi. Il avait toutefois annoncé dès mars la suspension de « tout projet d’investissement » dans le pays.
Sur Twitter, des internautes ont appelé ce week-end à boycotter les produits du spécialiste des légumes en conserve et surgelés, après la diffusion sur le principal réseau social russe, VKontakte, de deux photos montrant des colis portant le logo Bonduelle. Sur ces images une personne en uniforme tient un carton de boîtes de conserve de la marque, accompagné d’une carte de vœux et de ce message en russe : « Cher soldat, bonne année ! Nous vous souhaitons le meilleur et une victoire rapide ! »
Le groupe a, en revanche, confirmé sa participation à l’opération « paniers de bienveillance ». Organisée par la banque alimentaire russe, elle vise à collecter des produits pour les plus démunis et « n’a pas de lien avec l’armée », selon une porte-parole de Bonduelle. Une publication sur le compte VKontakte de la ville russe de Iartsevo, supprimée entre-temps, affirmait que 10 000 colis avaient été envoyés aux soldats.
Bonduelle dément également les propos attribués dans cette publication à sa directrice générale en Russie, Ekaterina Eliseeva, qui aurait elle aussi fait part de son souhait d’une « victoire rapide » en Ukraine. S’appuyant sur un article de l’édition russe de Forbes, certains internautes l’accusent d’avoir des liens avec le FSB, le service de sécurité russe, auprès duquel, selon le magazine, elle a suivi une formation de traductrice dans les années 1990.
Bonduelle fait partie des rares entreprises françaises qui ont poursuivi leurs activités en Russie après l’invasion de l’Ukraine, comme Leroy-Merlin et Auchan, ou encore Lactalis. Le groupe français réalise 5 % de son chiffre d’affaires annuel (150 millions d’euros) en Russie, où il compte trois usines et emploie 1 000 personnes, ainsi que dans les pays limitrophes, comme la Géorgie ou l’Arménie.
Selon la liste établie par la Yale School of Management, il reste une vingtaine d’entreprises françaises en Russie.
Epuisement de l’offensive russe sur Bakhmout, selon les services britanniques
Dans son point de situation, mardi 3 janvier, le ministère de la défense britannique relève que, depuis la mi-décembre, l’armée russe et les forces du Groupe Wagner ont augmenté la fréquence de leurs assauts autour de la ville de Bakhmout. Mais, explique le ministère, « un bon nombre de ces opérations ont été mal soutenues ». Dans le même temps, « au cours des dix derniers jours, l’Ukraine a engagé des renforts importants pour défendre ce secteur, et la fréquence des assauts russes a probablement diminué par rapport au pic de la mi-décembre. Les deux camps ont subi de nombreuses pertes ». Selon les services britanniques, « les opérations offensives russes dans la zone sont désormais probablement menées par des pelotons ou des sections [d’infanterie]. Il est peu probable que la Russie réalise une percée significative près de Bakhmout dans les semaines à venir ».
Aucun des deux camps ne communique régulièrement sur le nombre de ses pertes.
L’Ukraine et l’Union européenne prendront part à un sommet le 3 février à Kiev
L’Ukraine et l’Union européenne tiendront un sommet à Kiev le 3 février pour discuter du soutien financier et militaire européen, a déclaré lundi le bureau du président Volodymyr Zelensky dans un communiqué.
M. Zelensky a échangé sur les détails de cette réunion de haut niveau lors d’un entretien téléphonique avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.
Selon le communiqué, ils ont évoqué la livraison d’armes « appropriées » et le lancement du nouveau programme d’aide financière pour l’Ukraine de 18 milliards d’euros adopté en décembre par le Parlement européen. Kiev a insisté pour qu’un premier apport soit versé à son pays en janvier.
Dans le Donbass, des dizaines de soldats russes tués dans le bombardement de leur base
Le fait est suffisamment rare pour être souligné. Habituellement réticent à fournir des éléments sur le niveau de ses pertes, le ministère de la défense russe a reconnu, lundi, la mort de 63 soldats lors d’un bombardement mené par l’armée ukrainienne à Makiïvka, une ville industrielle située dans l’oblast de Donetsk occupée par Moscou et se trouvant à une quinzaine de kilomètres du front.
Selon des sources proches des autorités ukrainiennes, le bilan s’élèverait même à 400 morts et 300 blessés, des chiffres impossibles à vérifier.
Lire aussi : Guerre en Ukraine : à Makiïvka, dans le Donbass, des dizaines de soldats russes tués dans le bombardement de leur base
Les points importants à connaître à l’aube de ce mardi 3 janvier
- L’Ukraine et l’Union européenne tiendront un sommet à Kiev le 3 février pour discuter du soutien européen, a déclaré lundi le bureau de la présidence ukrainienne dans un communiqué. Les dirigeants ont ensemble évoqué la livraison d’armes « appropriées » et le lancement du nouveau programme d’aide financière pour l’Ukraine de 18 milliards d’euros, adopté en décembre par le Parlement européen.
- D’après Volodymyr Zelensky, plus de 80 drones russes ont été abattus depuis le début de l’année 2023. « Ce nombre pourrait augmenter dans un proche avenir », a prévenu, lundi soir, le président ukrainien qui dit disposer d’informations « selon lesquelles la Russie prévoit une campagne prolongée d’attaques avec des Shahed », le nom de ces drones fournis par l’Iran et utilisés par Moscou.
- La Russie a reconnu, lundi, la mort de plus de 63 soldats en Ukraine, dans un bombardement mené par l’armée ukrainienne ayant touché un bâtiment de l’université de Makiïvka, une ville située dans la région de Donetsk, occupée par Moscou. Selon des sources proches des autorités ukrainiennes, le bilan s’élèverait même à 400 morts et 300 blessés, des chiffres impossibles à vérifier.
- L’annonce de cette frappe intervient après un Nouvel An marqué par des bombardements russes sur Kiev et d’autres villes samedi, dimanche et lundi, qui ont fait cinq morts et des dizaines de blessés.
- Le chef d’état-major ukrainien, Valeri Zaloujny, a déclaré que l’armée avait jusqu’à présent libéré « 40 % des territoires occupés après le 24 février ».
Bonjour à toutes et tous
Bienvenue dans ce nouveau direct consacré à la guerre en Ukraine.
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