Près de la moitié des 31 milliards de mètres cubes d’eau prélevée en France chaque année sont utilisés pour le refroidissement des centrales électriques, essentiellement nucléaires.
( AFP / NICOLAS TUCAT )
Après un nouveau record de 32 jours sans pluie et un hiver très sec qui ont mis en péril le rechargement des nappes phréatiques, déjà épuisées par la sécheresse historique de 2022, la France pourrait connaître de nombreuses restrictions d’eau dès le mois de mars, inédites si tôt dans l’année . « La France est en état d’alerte » et « on a environ 2 mois de retard de remplissage » des nappes, a reconnu mercredi 22 février sur franceinfo Christophe Béchu, le ministre de la Transition écologique.
La France prélève quelque 31 milliards de mètres cubes d’eau par an sur les près de 208 milliards disponibles en moyenne dans la nature , mais cette abondance n’est qu’apparente, l’essentiel de la ressource devant impérativement rester dans les cours d’eau, les lacs ou les nappes pour préserver un équilibre satisfaisant.
Le renouvellement est par ailleurs soumis à de fortes variations annuelles. En 2019, seuls 142 milliards de m3 étaient disponibles contre 208 en moyenne sur la période 1990-2019, selon le ministère de la Transition écologique. Une situation appelée à se répéter en raison du réchauffement climatique , selon les prévisions des experts de l’ONU, comme l’illustrent la sécheresse historique en 2022 et l’absence de pluie record dans la période actuelle.
De plus, les plus forts prélèvements ont lieu en été lorsque le niveau des nappes et des rivières est au plus bas, provoquant de fortes tensions sur l’approvisionnement, voire des pénuries temporaires.
Les prélèvements dans le milieu naturel en France (hors hydroélectricité) se répartissaient en 2019, derniers chiffres connus, de la manière suivante :
– 15,3 milliards de mètres cubes d’eau douce utilisés pour le refroidissement des centrales électriques, essentiellement nucléaires .
– 5,3 milliards dédiés à la production d’eau potable
– 5,2 milliards utilisés pour l’alimentation des canaux
– 3,2 milliards dévolus à des usages principalement agricoles
– 2,4 milliards de mètres cubes prélevés pour les besoins industriels.
Les volumes d’eau prélevés doivent être distingués de ceux consommés, c’est-à-dire non restitués aux milieux aquatiques.
En moyenne, entre 2008 et 2019, le volume annuel d’eau consommé était estimé à 5,4 milliards de mètres cubes en France métropolitaine, soit 82 mètres cubes par habitant , toujours selon le ministère de la Transition écologique.
Sur cette période et pour les mois de juin à août, les consommations en eau représentaient « environ 60 % du total annuel ».
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