Retraites, en direct…

Unionists gather at an entrance to the CETCO - Centre Technique Communautaire cleaning services center, during strike action, near Le Havre, northwestern France on March 20, 2023. French President Emmanuel Macron's government is set to face two no-confidence motions in parliament on March 20, 2023, over an unpopular pension reform that has sparked violent protests and political uproar. (Photo by Lou BENOIST / AFP)

https://www.lemonde.fr/politique/live/2023/03/21/retraites-en-direct-171-interpellations-a-paris-et-des-rassemblements-spontanes-partout-en-france-apres-le-rejet-des-deux-motions-de-censure_6166202_823448.html

Live terminé

 : 171 interpellations à Paris et des rassemblements spontanés partout en France après le rejet des deux motions de censure

Dans la capitale mais aussi à Lyon, Marseille, Strasbourg, Rennes, Nantes ou Bordeaux, des centaines de manifestants se sont réunis dans les rues en soirée, ce qui a donné lieu à des confrontations violentes avec la police et plusieurs interpellations.

Tout le live

02:53

Ce direct est maintenant terminé

Merci de l’avoir suivi.

02:14 Pour approfondir 

« Paris, debout, soulève-toi » : après l’adoption de la réforme des retraites, une soirée de tensions

L’alerte reçue sur les écrans des téléphones portables a servi de top départ. A 18 h 49, une fois partagée la nouvelle du rejet de la motion de censure, les manifestants parisiens massés sur la place Vauban, à quelques rues de l’Assemblée nationale, se sont mis tous ensemble à gronder. Ils avaient jusqu’alors les yeux rivés sur les débats du Palais-Bourbon voisin. Lycéens ou militants chevronnés, ils jaugeaient les prestations des orateurs et pariaient sur les décomptes attendus du vote du jour. Jusqu’à ce que, subitement, ce groupe se transforme en un cortège nerveux et se mette en marche vers une destination inconnue…

Lire aussi : « Paris, debout, soulève-toi » : après l’adoption de la réforme des retraites, une soirée de tensions

01:30

A Paris, 171 personnes interpellées

Peu après 0 heure 30, le bilan des interpellations à Paris s’élevait à 171 personnes, selon une source policière.

00:44

A Rennes, la manifestation tardive se termine

A Rennes, le rassemblement de ce lundi soir a mobilisé entre 300 et 500 personnes. Il a débuté vers 21 heures 30. Des feux ont été allumés par différents groupes de manifestants à travers le centre-ville, notamment sur la place Sainte-Anne et devant la mairie. Alors que le capitale bretonne avait été fortement dégradée la semaine passée, une forte présence policière a été déployée, ce lundi soir, dans les rues de la ville pour contenir la casse.

Vers minuit, la mobilisation semblait toucher à sa fin. La préfecture d’Ille-et-Vilaine a annoncé deux interpellations. Des appels au blocage ce mardi, dès 4 heures 40 des entrepôts des bus de l’agglomération circulent sur les réseaux sociaux. D’autres actions seraient aussi programmées à partir de 6 heures.

Benjamin Keltz (Rennes, correspondance)

00:15

A Lyon, le calme revient

Après quatre heures de troubles dans le centre-ville de Lyon, la situation semble sous contrôle.

Il y a eu 8 interpellations, selon le dernier bilan de la préfecture.

Richard Schittly (Lyon, correspondant)

00:00

Le bilan des interpellations à Paris passe à 142

Peu avant 23 h 30, 142 personnes avaient été interpellées à Paris, selon une source policière.

23:50
Lyon, des groupes violents disséminés dans la ville

Des groupes violents continuent de parcourir les rues de Lyon à un rythme effréné, en laissant sur leurs trajectoires des poubelles brûlées et du mobilier urbain dégradé, le tout ponctué de heurts avec les forces de l’ordre.

Après le rassemblement d’environ cinq cents personnes place Guichard, ces groupes se sont éclatés dans plusieurs secteurs de la ville, passant d’un arrondissement à l’autre. Un cortège a parcouru la presqu’île de Lyon, alors qu’un autre a rejoint le Vieux-Lyon, et qu’un troisième a atteint la place des Terreaux. Ce qui a occasionné des déplacements incessants de policiers.

La préfecture annonce huit interpellations et un blessé léger parmi les policiers.

A Saint-Etienne, la préfecture a recensé quatre interpellations et trois policiers blessés.

Richard Schittly (Lyon, correspondant)

La rue des Petits-Champs est encombrée de poubelles, certaines en flammes. Les CRS sont à pied à la poursuite des manifestants qui sont repartis vers l’avenue de l’Opéra où la circulation a été rétablie.

La rue des Petits-Champs, Paris le 20 mars 2023 à 22 h 18.

Pierre Bouvier

23:38

Réunion à l’Elysée mardi matin avec les ministres en première ligne

En plus de déjeuner avec Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher, respectivement présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat, Emmanuel Macron réunira mardi matin à 9 heures Elisabeth Borne et plusieurs ministres dans un format restreint, dont ceux en première ligne dans la réforme des retraites : Bruno Le Maire (économie), Olivier Dussopt (travail), Gabriel Attal (comptes publics), ainsi que le porte-parole du gouvernement Olivier Véran et le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin. Les chefs des partis et groupes parlementaires de la majorité et Yaël Braun-Pivet (Renaissance) seront aussi présents.

Mardi soir, le président de la République accueillera les députés et sénateurs de la majorité.

23:29

Tensions à Nantes et à Rennes

A Nantes la manifestation, qui a débuté dans le calme vers 18 heures, s’est tendue en milieu de soirée, et des bouteilles ont été jetées sur les forces de l’ordre, qui ont répliqué avec des tirs de gaz lacrymogènes.

Même tension à Rennes, déjà secouée par de violentes manifestations ces dernières semaines. Plusieurs centaines de jeunes – entre 300 et 500 selon la préfecture –, ont défilé dans le centre-ville aux cris notamment de « 49.3 on n’en veut pas », et des barricades improvisées ont été incendiées.

D’autres rassemblements ont eu lieu à Bordeaux, Limoges, Poitiers, ou encore à Rouen ou Brest.

23:19

Le LFI Bernalicis sanctionné pour un nouveau « live » dans l’Hémicycle

Le député « insoumis » Ugo Bernalicis a été sanctionné pour un nouveau « live » dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale sur la plate-forme Twitch, lors d’une séance dédiée aux JO-2024 mais crispée par les tensions autour des retraites.

Le président de séance, Sébastien Chenu (RN), a infligé au député du Nord un rappel à l’ordre avec inscription au procès-verbal, soit la privation, pendant un mois, du quart de son indemnité parlementaire. Il lui avait demandé une première fois de cesser ce direct.

Des élus « insoumis » avaient alors protesté durant plusieurs rappels au règlement. Le LFI Antoine Léaument avait invoqué « l’article 11 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen » sur la « libre communication des pensées et des opinions ». « Maintenant, ça va », a fini par dire Sébastien Chenu en sanctionnant M. Bernalicis.

Ugo Bernalicis avait déjà été épinglé pour avoir relayé en direct sur la plateforme Twitch le flux vidéo des séances publiques, en le commentant par écrit ou parfois en se filmant avec une webcam. Il expliquait défendre un « exercice d’éducation civique » qui « permet à des gens de s’intéresser à ce qui passe à l’Assemblée nationale, d’avoir des explications en direct et de se sentir partie prenante des débats ». « L’avenir nous dira si la partie est terminée ou non », avait-il réagi après l’interdiction que lui avait adressée le bureau de l’Assemblée nationale, sa plus haute instance collégiale.

22:42

A Paris, 101 interpellations après une soirée de tensions

Selon la police, 101 personnes ont été interpellées à Paris peu avant 22 h 30 après des tensions dans plusieurs artères du centre de la capitale.

22:08

Les manifestants et les CRS jouent au chat et à la souris à Paris

Rue du Louvre et dans le quartier du Palais-Royal à Paris, les manifestants et les CRS jouent au chat et à la souris. Des vélos électriques, des trottinettes, des poubelles sont éparpillés sur la chaussée. La manifestation s’est un peu dispersée.

Pierre Bouvier

21:59

Au moins 70 interpellations à Paris

Au moins 70 interpellations ont eu lieu à Paris à la suite de manifestations sauvages, selon les informations du Monde.

21:55

Des manifestants déambulent rue de Rivoli à Paris

A Paris, rapporte notre reporter, il est plus de 21 h 40, la manifestation sauvage remonte la rue de Rivoli vers Les Halles. Le cortège croise des consommateurs attablés, des touristes, repart vers la rue de Rivoli, au milieu de la circulation et les manifestants, pour la plupart très jeunes, scandent « Paris, debout, soulève-toi » avant de lancer : « Macron démission ».

Pierre Bouvier

21:34

Tensions dans différents endroits à Paris

Feux de poubelles, barricades, cortèges arpentant les rues : des points de tension sporadiques sont apparus dans certaines artères du centre de Paris lundi en début de soirée, juste après l’adoption de la réforme des retraites avec l’appui de l’article 49.3, selon des journalistes de l’Agence France-Presse (AFP) et notre reporter Pierre Bouvier.

Quelques centaines de personnes, rejointes par des députés de La France insoumise, se sont d’abord rassemblées Place Vauban (7arr.), avant d’être canalisées par les forces de l’ordre. Puis, des feux de poubelles et affrontements avec les forces de l’ordre ont été repérés dans le quartier de la gare Saint-Lazare (9arr.), autour de la place de l’Opéra, où de nombreux cars de CRS étaient stationnés.

Un cortège d’une centaine de personnes, des jeunes pour la plupart, a ensuite parcouru peu après 21 heures la rue Réaumur et la rue Montmartre, renversant les poubelles des commerçants. Ils étaient suivis par les policiers de la BRAV-M à moto.

Une centaine de personnes était également à Châtelet, non loin de l’Hôtel de Ville, selon une journaliste de l’AFP et notre reporter. Un cortège de plusieurs centaines de manifestants remonte la rue de Rivoli et se dirige vers Les Halles.

21:30 Urgent

Elisabeth Borne va saisir « directement » le Conseil constitutionnel pour un examen du texte « dans les meilleurs délais », d’après Matignon

21:25

Des heurts en cours avenue de l’Opéra à Paris

Il est 21 heures sur l’avenue de l’Opéra où des poubelles ont été enflammées. Les CRS suivent le parcours des manifestants jusqu’au Palais-Royal avant de repartir vers Les Halles.

Avenue de l’Opéra à Paris, lundi 20 mars 2023 au soir.

Pierre Bouvier

21:12

Bonjour. Est-ce déjà arrivé qu’une loi soit votée mais finalement pas promulguée?

isa

Bonjour Isa,

Une loi peut parfaitement être votée puis non promulguée. Elle peut même être promulguée puis suspendue. L’exemple du contrat de première embauche (CPE) de 2006 est souvent cité. Cette loi, qui créait un CDI spécial jeunes avec une période d’essai de deux ans, a été adoptée elle aussi avec l’utilisation du 49.3 par le premier ministre Dominique de Villepin, puis promulguée. Mais elle a été suspendue immédiatement, et supprimée par un nouveau vote.

Cette réaction exceptionnelle de l’exécutif a été la réponse à une situation d’extrême tension sociale et de très forte contestation : des blocages d’universités puis de lycées, jusqu’à trois millions de manifestants dans la rue, des événements émaillés de violents heurts entre participants et forces de l’ordre, et une opinion publique favorable aux manifestants.

Lire aussi : Quels scénarios possibles pour la réforme des retraites ? Motion de censure, « scénario CPE », censure constitutionnelle, référendum…

Le détail du vote de la motion de censure du Rassemblement national (RN)

Rejetée par l’Assemblée nationale de manière plus prévisible que celle du groupe LIOT (détail du vote ici), la motion de censure du Rassemblement national (RN) a recueilli seulement 94 voix sur les 287 nécessaires à son adoption. Voici le détail du vote, disponible sur le site de l’Assemblée :

  • RN : les 88 députés du groupe ont soutenu la motion.
  • LR : 3 députés Les Républicains ont voté « pour » la motion : Pierre Cordier, Maxime Minot et Fabien Di Filippo.
  • Groupe socialiste : 1 des 31 députés socialistes et apparentés a voté pour : Christian Baptiste.
  • Non-inscrits : 2 des 5 députés non inscrits (Véronique Besse, David Habib, Adrien Quatennens, Emmanuelle Ménard et Nicolas Dupont-Aignan) ont voté pour : Véronique Besse et Nicolas Dupont-Aignan.
21:04

Suis-je le seul à avoir vu des pancartes « rendez-vous dans la rue » fleurir à l’Assemblée Nationale pendant l’annonce des résultats ?

drab60

Bonjour,

Vous avez raison, des pancartes « Rendez-vous dans la rue » (ou « RDV dans la rue ») ont été brandies sur les bancs de la gauche à l’annonce du rejet de la motion de censure. Sur d’autres été inscrit : « On continue », « 64 ans c’est non », « retrait » ou « RIP » (pour référendum d’initiative partagée).

Les bancs de la gauche à l’Assemblée nationale, lundi 20 mars, au moment de l’annonce des résultats de la motion de censure.
21:03

Retour en images sur le rejet des deux motions de censure à l’Assemblée

20:57 Urgent

Laurent Berger (CFDT) appelle de nouveau le gouvernement à retirer la réforme des retraites et les Français à fortement se mobiliser jeudi

A son tour, le chef de file du syndicat réformiste de la CFDT, Laurent Berger, a de nouveau appelé le gouvernement à retirer sa réforme des retraites au micro de LCI lundi soir, alors que le gouvernement a presque été mis en échec par la motion de censure transpartisane déposée par LIOT et rejetée de peu par les députés (à neuf voix près). « Il faut que le président de la République parle pour repartir de zéro et que l’on refasse une réforme des retraites digne de ce nom », a avancé le secrétaire général du syndicat, ajoutant : « J’attends de lui qu’il retire cette loi, qu’il ne la promulgue pas. »

« On est en train de laisser la plus grande crise sociale de ces dix dernières années et la plus grande crise politique de ces trente dernières années » se dérouler, a regretté M. Berger, avant d’avancer :

« Cela va provoquer un profond ressentiment et une colère dans le monde du travail. Il y avait jusqu’alors une profonde détermination. Ce soir, le choix est de laisser la rue à la radicalité. C’est dangereux. »

« Oui, les violences m’inquiètent », a ajouté le leader syndical, en référence aux rassemblements spontanés et plus violents qui ont lieu partout en France depuis jeudi dernier et le déclenchement du 49.3 par le gouvernement. Il a souligné cependant que « ce n’est pas de la responsabilité des syndicats ». « Moi ce que je crains, c’est que le ressentiment soit durable », a avancé le leader syndical, se demandant comment il va s’exprimer aussi « [dans les] entreprises et dans les urnes ».

A l’approche de la neuvième journée d’action contre le report de l’âge légal à la retraite de 62 à 64 ans, organisée jeudi 23 mars par l’intersyndicale, M. Berger a ainsi lancé un appel à la mobilisation massive aux Françaises et Français.

20:56

A Lyon, rassemblement et tensions près du palais de justice

Des incidents ont très vite éclaté à Lyon, peu après le rassemblement d’environ cinq cents personnes place Guichard, dans le 3e arrondissement, signale notre correspondant. Du mobilier urbain a été dégradé notamment des panneaux. Un conteneur à verre a été renversé et des feux de poubelles allumés. Des groupes provoquent les forces de l’ordre dans les rues autour du palais de justice. Des slogans « anticapitalistes » alternent avec une musique de fanfare. Des militants radicaux profèrent des invectives contre la police. D’autres lancent : « Louis XVI on l’a décapité, Macron on peut recommencer.  » Des tirs de mortier ont explosé près des cordons policiers. Ce qui vient de déclencher une réplique des forces de l’ordre, avec usage de grenades lacrymogène. La manifestation s’est organisée à la suite de messages lancés sur les réseaux sociaux.

Richard Schittly (Lyon, correspondant)

20:54

Paris, des manifestants se dirigent vers la gare Saint-Lazare

Il est 20 h 30, l’ordre de dispersion est donné place Vauban. Le député La France insoumise (LFI) Louis Boyard a fait une apparition, la foule a chanté et a fini par se disperser, se donnant rendez-vous gare Saint-Lazare, où la rumeur dit qu’il se passe « quelque chose », et qui n’est qu’à neuf minutes par la ligne 13 du métro. Dans la station Saint-François-Xavier, des groupes de jeunes entrent en chantant « Macron, nous fait la guerre » et « On est là, on est là, même si Macron le veut pas…  », suivi de « Louis XVI, Louis XVI on l’a décapité, Macron, Macron, on va recommencer »

Une manifestante place Vauban à Paris, lundi 20 mars, après le rejet des motions de censure par l’Assemblée nationale.

Pierre Bouvier

20:49

A Brest, Auch et Amiens, plusieurs locaux politiques attaqués

Quelques heures après le rejet des motions de censure à l’Assemblée nationale, et l’adoption consécutive de la réforme par le Parlement, plusieurs locaux de responsables politiques ont été visés.

A Brest, le député (Renaissance) Jean-Charles Larsonneur a dénoncé sur Twitter des « scènes de guérilla urbaine, alors que des manifestants souhaitent prendre d’assaut ma permanence ». « Je suis un homme de parole et de dialogue, mais je crois avoir suffisamment démontré que je ne céderai à aucune forme de violence ni d’intimidation », martèle le membre de la majorité présidentielle sur le réseau social.

A Amiens, la radio France Bleu Picardie rapporte des dégradations commises sur le siège local du parti Les Républicains (LR), dont une majorité des députés n’ont pas voté les motions de censure.

A Auch, des poubelles ont été jetées et groupées à l’entrée de la permanence du député (Renaissance) Jean-René Cazeneuve. « Nous avons besoin de débat dans notre démocratie. Ces violences, insultes et intimidations n’ont pas leur place dans le débat public et ne l’auront jamais », déplore sur Twitter l’élu du Gers.

20:44

Le détail du vote de la motion de censure transpartisane (LIOT)

Rejetée à seulement neuf voix, la motion de censure du gouvernement transpartisane, déposée par le groupe centriste et indépendant LIOT a recueilli 278 voix sur les 287 nécessaires pour être adoptée. Le détail du vote vient d’être publié sur le site de l’Assemblée nationale, en voici les grandes lignes :

  • RN : la totalité des 88 députés du groupe ont voté pour.
  • Renaissance, Horizons, MoDem : sans surprise, aucun membre de la coalition présidentielle ne l’a soutenue.
  • LFI : les 74 députés du groupe ont voté pour.
  • LR : 19 des 61 députés du groupe ont voté pour. Voici la liste : Emmanuelle Anthoine, Jean-Yves Bony, Ian Boucard, Fabrice Brun, Dino Cinieri, Pierre Cordier, Josiane Corneloup, Vincent Descœur, Fabien Di Filippo, Julien Dive, Francis Dubois, Pierre-Henri Dumont, Justine Gruet, Maxime Minot, Aurélien Pradié, Raphaël Schellenberger, Isabelle Valentin, Pierre Vatin et Jean-Pierre Vigier.
  • Groupe socialiste : les 31 députés du groupe ont voté pour.
  • Groupe Ecologiste : les 22 députés du groupe ont voté pour.
  • Groupe GDR : les 22 députés, communistes et apparentés, du groupe ont voté pour.
  • Groupe LIOT : 18 des 20 membres du groupe centriste et indépendant ont voté pour la motion que leur groupe a déposée.
  • Députés non inscrits : 4 des 5 non-inscrits ont voté pour, il s’agit de Véronique Besse, David Habib, Adrien Quatennens et Nicolas Dupont-Aignan, donc Emmanuelle Ménard n’a pas pris part au scrutin.

20:43

Le rassemblement sur la place Vauban à Paris dispersé

Le rassemblement sur la place Vauban à Paris a été appelé à se disperser « par l’avenue de Villars et l’avenue de Ségur » par les forces de l’ordre, rapporte notre reporter sur place.

Pierre Bouvier

20:38Emmanuel Macron déjeunera mardi avec les présidents de l’Assemblée et du Sénat

Le chef de l’Etat déjeunera mardi avec Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher, respectivement présidente de l’Assemblée nationale et président du Sénat. Plus tôt dans la journée, Emmanuel Macron recevra la première ministre, Elisabeth Borne, et les chefs de la majorité, le matin. Il accueillera le soir les députés et sénateurs de la majorité.

Les rencontres au sein de l’exécutif s’organisent dès lundi soir. Quelques heures après le rejet des motions de censure, et l’adoption par le Parlement de sa réforme des retraites, Elisabeth Borne réunit lundi soir à Matignon les présidents des groupes parlementaires de la majorité, ainsi que la présidente (Renaissance) de l’Assemblée Yaël Braun-Pivet. Sont conviés rue de Varenne les chefs des groupes Renaissance, Aurore Bergé, MoDem, Jean-Paul Mattei et Horizons, Laurent Marcangeli, pour l’Assemblée nationale, ainsi que le président du groupe macroniste RDPI au Sénat, François Patriat.

20:22

Plusieurs rassemblements spontanés en cours partout en France, dont un à Strasbourg, place Kéber

20:17

La gauche appelle d’une seule voix le gouvernement à retirer la réforme et à poursuivre la mobilisation

A gauche, outre Mathilde Panot ou encore Jean-Luc Mélenchon, le député « insoumis » François Ruffin a réagi en appelant la première ministre Elisabeth Borne à démissionner, estimant aussi que le président Emmanuel Macron, pour « l’apaisement du pays », devait « ne pas promulguer » la réforme des retraites.

« Le combat continu », a également tweeté le premier secrétaire et député du Parti socialiste, Olivier Faure, estimant que « Macron a ouvert une crise sociale et politique. Le pays est bloqué. Le PR [président de la République] s’est isolé. Il n’a plus de majorité possible ». Selon lui, « le gouvernement Borne vit ses dernières heures », ajoutant qu’« il n’y a désormais plus que trois solutions : le retrait immédiat, le référendum ou la dissolution ».

Pour le chef de file des communistes Fabien Roussel, « cet échec rend notre pays ingouvernable en l’état. J’appelle une nouvelle fois le président de la République à la raison. Ne promulguez pas cette réforme ! », a-t-il demandé sur Twitter.

La secrétaire nationale d’Europe Ecologie-Les Verts Marine Tondelier a, elle, jugé que le résultat était un « camouflet pour le gouvernement dont les députés avaient quasiment déserté l’hémicycle ». « Le gouvernement doit admettre son échec et présenter sa démission », a ajouté le groupe des députés écologistes dans un communiqué, assurant être « prêts à faire face aux Français et à retourner devant les urnes ».

20:17

Place Vauban à Paris, « la police ne nous a pas laissés rejoindre le rassemblement pacifique »

Place Vauban, la foule qui était encerclée sort par petits groupes du périmètre dressé par les forces de l’ordre. Clémence, qui préfère s’exprimer sous pseudonyme, a peur de la violence de la police. Elle est sortie du travail pour venir manifester sa déception suite à l’échec de la motion de censure d’aujourd’hui. « J’ai rejoint des amis qui voulaient se rassembler place Vauban. Malheureusement, la police ne nous a pas laissés rejoindre le rassemblement pacifique. Nous nous sentons menacés par ces CRS lourdement armés qui nous briment et nous empêchent d’exprimer notre voix. »

Des manifestants rassemblés lundi soir, 20 mars 2023, place Vauban, à Paris.

Pierre Bouvier

20:13

A Paris, des élus de gauche rejoignent des manifestants place Vauban

Plusieurs élus de l’alliance Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) ont rejoint des manifestants rassemblés place Vauban, à Paris, sitôt le rejet des deux motions entériné. Les images de BFM-TV confirment la présence sur les lieux de nombreux membres des forces de l’ordre.

20:09

Le référendum d’initiative partagée (RIP) de la gauche soumis au Conseil constitutionnel

Bonsoir, pouvez faire le point sur les modalités et les possibilités du RIP ? Merci pour votre travail !!

Deckard

Bonjour,

La demande de référendum d’initiative partagée (RIP), initiée par la gauche pour contester la réforme des retraites, a été soumise lundi au Conseil constitutionnel, a rapporté l’institution, qui va d’abord en examiner la recevabilité. Quelque 250 parlementaires, députés et sénateurs, principalement de gauche, l’ont déposée, alors que la réforme vient d’être adoptée au Parlement.

Le Conseil constitutionnel doit en vérifier la recevabilité. Pourrait s’ouvrir ensuite le recueil des signatures citoyennes, afin de tenter d’atteindre un dixième des électeurs, soit 4,87 millions de signatures, dans un délai de neuf mois, pour ouvrir la voie à un référendum.

Pour rappel, l’organisation d’un référendum d’initiative partagée (RIP) est contrainte dans le temps. Le RIP est une proposition de loi qui permet d’organiser une consultation populaire. Elle doit d’abord être cosignée par au moins un cinquième des membres du Parlement, soit 185 députés et sénateurs, ce dont semble se prévaloir la gauche.

Mais là où le processus se complique, c’est que le RIP ne peut pas porter sur l’abrogation d’une disposition législative en vigueur depuis moins d’un an. La réforme des retraites étant adoptée, le Conseil constitutionnel peut être saisi par les parlementaires, disposant de trente jours (ou huit jours si le gouvernement invoque l’urgence) pour examiner le texte. Le Rassemblement national a ainsi annoncé le saisir dès mardi. Or, ce même Conseil constitutionnel dispose du même délai pour valider la proposition de RIP, après vérification du nombre de déposants et de l’objet de la proposition de loi.

Si le Conseil constitutionnel valide le texte du RIP avant que la loi sur la réforme des retraites soit promulguée, il confie ensuite l’organisation du recueil des soutiens au ministère de l’intérieur dans un délai de neuf mois. Si au moins 10 % des électeurs soutiennent cette proposition, cette dernière doit être examinée à l’Assemblée nationale et au Sénat, et sinon soumise à référendum par le président de la République.

20:06  

Emmanuel Macron recevra mardi matin la première ministre et les chefs du camp présidentiel, et les députés du camp présidentiel mardi soir

L’Elysée fait savoir que le chef de l’Etat recevra mardi matin la première ministre, Elisabeth Borne, et les chefs du camp présidentiel, après l’adoption de la réforme des retraites ce lundi, induite par le rejet des motions de censure par l’Assemblée nationale.

Ce sera ensuite le tour des députés de la majorité d’être reçus par Emmanuel Macron, mardi soir, a également fait savoir le palais présidentiel.

20:02

Selon Eric Ciotti, pas de souci de cohérence au sein du groupe LR, malgré le vote de la motion de censure LIOT par 19 députés

« Dans un esprit de cohérence, notre famille politique a refusé de s’associer à un chaos inévitable si cette motion avait été adoptée », a affirmé le président des Républicains (LR) et député des Alpes-Maritimes, Eric Ciotti, au micro de LCP.

Rappelant que « la censure n’a pas été approuvée par une large majorité des LR », en réunion en semaine passée et lors du vote aujourd’hui, il n’a pas commenté le fait que 19 élus LR, soit un tiers des 61 députés, aient toutefois soutenu la motion déposée par le groupe LIOT, minimisant les faits en assurant qu’« il y a eu des débats, des doutes » à droite, « comme dans d’autres groupes ».

19:52

Pour Aurélien Pradié, « il y a un électrochoc absolument considérable, que le président de la République et la première ministre ne peuvent pas ignorer »

Le député du Lot Aurélien Pradié, à la tête de la fronde chez Les Républicains, qui fait partie des dix-neuf députés de droite ayant soutenu la motion de censure transpartisane, rejetée à neuf voix près, a réagi au résultat de ce scrutin au micro de LCP. Selon lui, « il y a un électrochoc absolument considérable, que le président de la République et la première ministre ne peuvent pas ignorer ».

« Il est évident aujourd’hui que le gouvernement a un problème de légitimité, que le président de la République ne peut pas rester spectateur de cette situation », a-t-il ajouté sur BFM-TV. « Le premier acte de courage du président de la République, c’est de retirer ce texte, de remettre tout le monde autour de la table, que nous retravaillions une nouvelle réforme des retraites », a affirmé M. Pradié, assurant que « cette loi sur les retraites est empoisonnée ».

« Ce texte est devenu un boulet pour notre vie démocratique », a soutenu M. Pradié, ajoutant : « Nous ne pourrons pas rebâtir quoique ce soit du dialogue social, politique, démocratique sans un retrait de ce texte-là. »

19:43 

Elisabeth Borne est arrivée à l’Elysée, juste après l’adoption définitive de la réforme des retraites

Elisabeth Borne s’est dite lundi soir « déterminée à continuer à porter les transformations nécessaires » au pays, après l’adoption par le Parlement de sa réforme très contestée des retraites. « Je suis déterminée à continuer à porter les transformations nécessaires à notre pays avec mes ministres et à consacrer toute mon énergie à répondre aux attentes de nos concitoyens », a affirmé la première ministre dans une déclaration à l’Agence France-Presse, juste avant de se rendre à l’Elysée.

19:41

Quels sont les députés ayant voté la motion du RN ?

Paul

Bonsoir,

Comme pour le détail du vote de la motion de censure déposée par le groupe LIOT, nous vous donnerons ici les résultats du vote de la motion du RN dès qu’ils seront disponibles sur le site de l’Assemblée (à surveiller juste ici).

19:39

Marine Le Pen réclame « un nouveau gouvernement »

Après le rejet de la motion de censure déposée par son groupe, la présidente des députés Rassemblement national (RN) a d’abord attaqué les élus Les Républicains (LR) qui se sont abstenus, « responsables du maintien du gouvernement. Ils devront en assumer les conséquences devant leurs électeurs. Ils se sont clairement positionnés dans la majorité d’Emmanuel Macron. »

Côté exécutif, la représentante d’extrême droite a réclamé un « nouveau gouvernement ». « La crise ne sera pas réglée si [Emmanuel Macron] ne le fait pas », a-t-elle répété, sans grands espoirs : « On le sait sourd aux aspirations des Français et au fonctionnement démocratique. Dans mes rêves les plus fous, j’attendrais qu’il mette en place un référendum. Quand une crise politique de cette ampleur a lieu, on recourt à l’expression la plus directement démocratique. »

19:37

Elisabeth Borne et Olivier Dussopt réagissent à l’adoption de la réforme des retraites, après le rejet des motions de censure

« Nous arrivons au terme du cheminement démocratique de cette réforme essentielle pour notre pays. C’est avec humilité et gravité que j’ai engagé ma responsabilité et celle de mon gouvernement. Pour notre système de retraites par répartition. Pour notre modèle social », a réagi la première ministre Elisabeth Borne sur Twitter, après le rejet des deux motions de censure à l’Assemblée nationale, et l’adoption de facto de la réforme des retraites.

De son côté, le ministre du travail, Olivier Dussopt, chargé de la réforme, s’est lui aussi félicité sur Twitter de l’adoption de la réforme, constatant « le rejet des motions de censure ». « Nous sommes concentrés sur sa mise en œuvre, dans les meilleures conditions pour les assurés », a-t-il écrit.

19:32

Le rejet de la motion de censure transpartisane n’entame pas la « détermination des travailleurs », réagit la CGT

« Rien n’entame la détermination des travailleurs », a réagi la CGT dans un communiqué lundi soir. Le rejet de la motion de censure transpartisane déposée par les députés du groupe LIOT, « à quelques voix près, ne change rien ! », estime le syndicat.

La CGT appelle à « amplifier les mobilisations », et à « participer massivement aux grèves reconductibles et aux manifestations », dont la neuvième journée de mobilisation nationale prévue ce jeudi 23 mars, « et après, si nécessaire ».

19:28 L’essentiel

La motion de censure du RN est à son tour rejetée, la réforme des retraites est considérée comme adoptée

Quelques instants plus tôt, une première motion déposée par le groupe indépendant LIOT avait été rejetée à neuf voix près.

C’est au tour de la seconde, déposée par le groupe RN, d’être rejetée par les députés, avec seulement 94 voix en sa faveur, comme l’a fait savoir la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, à la tribune, à l’issue du scrutin.

19:25

Jean-Luc Mélenchon appelle à « la censure populaire », « en tout lieu et en toutes circonstances »

Présent devant l’Assemblée nationale, le chef de file « insoumis », Jean-Luc Mélenchon, a réagi au rejet, de peu, de la motion de censure transpartisane déposée par le groupe LIOT et soutenue par la Nupes.

Sur un ton calme, l’ancien député des Bouches-du-Rhône a appelé à « la censure populaire » en « tout lieu et en toutes circonstances ». Il a appelé le gouvernement « à retirer la réforme » des retraites, du fait de son impopularité et de la fébrilité du camp présidentiel au Parlement, pariant davantage sur la pression de la rue que sur une éventuelle censure du texte par le Conseil constitutionnel, « qui prendrait des mois », et un référendum d’initiative partagée (RIP) initié par les parlementaires de gauche, « qui pourrait aboutir en mai ».

Il estime qu’avec cette réforme « Emmanuel Macron a joué avec le feu dans une poudrière ». « Neuf voix de différence ne suffisent pas à nous faire changer d’avis », a-t-il ajouté.

Place de la Concorde à Paris, « c’est une réforme dramatique, un gros déni de démocratie »

Justine, élève avocate de 25 ans, est venue aux abords du pont de la Concorde. Elle sait qu’il y a un rassemblement sauvage place Vauban et hésite à y aller. « Je sors du travail, je ne sais pas si je vais y aller. On espérait que la voix du peuple serait entendue. Le projet de loi n’est pas rejeté. C’est une grosse crise de la Ve République et des institutions. C’est une réforme dramatique, un gros déni de démocratie. On arrive au bout de cette Constitution et on a quelqu’un qui utilise tous les rouages pour faire passer son texte. » En 2022, elle a voté pour Mélenchon et contre Marine Le Pen.

Pierre Bouvier

19:21

Pierre-Henri Dumont (LR) défend son vote de la motion et la « liberté » des députés de droite

Le député Pierre-Henri Dumont (Les Républicains, LR) a défendu son choix d’avoir voté la motion de censure, chaque parlementaire de droite étant « libre de son vote ». Au gouvernement, « ils ont lié le vote de la motion au vote de la réforme. A partir de là, étant contre la réforme des retraites, parce qu’elle est une injustice (…), la seule solution qu’on avait, c’est de voter la censure ». Sur les risques de division au sein du parti LR, l’élu du Pas-de-Calais a soutenu que « ce qui nous rassemble est infiniment supérieur à tout ce qui nous divise », évoquant des « valeurs et des projets en commun ».

« C’est peut-être un problème de méthode. (…) Ça veut dire qu’on doit beaucoup plus travailler en amont, arrêter d’avoir des propositions que l’on fait depuis dix ans, qui n’ont pas remporté les suffrages des Français, et continuer de les mettre sur la table de façon inlassable en espérant que cette fois-ci les Français comprennent. »

Pierre Henri Dumont (Les Républicains, LR) répond aux journalistes, à l’Assemblée nationale, Paris le 20 mars 2023.
19:18

Y a t-il une chance que la motion RN passe? Ou tout est déjà dit?

james

La nupes va t’elle voter la deuxième Motion de censure ?

Laurine.26.08

Bonsoir James,

Aucune chance pour la motion de censure déposée par le Rassemblement national (RN) – en cours de vote – d’être adoptée, dans la mesure où seuls les 88 députés RN la soutiennent – si ce n’est en plus le possible vote additionnel du député non inscrit Nicolas Dupont-Aignan et de quelques autres députés surprises.

Les élus de gauche et du centre refusent pour leur part tout simplement d’apporter leurs voix à une motion portée par l’extrême droite. D’ailleurs, le groupe LIOT n’a pas associé de députés RN à son initiative transpartisane (ceux-ci n’étaient pas signataires), mais cela ne les a pas empêchés de voter « pour ».

19:13

La place de la Concorde pour l’instant vide

19:11 Urgent 

Au total, dix-neuf députés Les Républicains ont voté la motion de censure transpartisane, confirme le député Alexandre Vincendet (LR)

Le député Les Républicains Alexandre Vincendet, opposé au soutien à la motion de censure transpartisane, a confirmé au micro de LCP que dix-neuf députés de son groupe ont soutenu la motion de censure LIOT, aux côtés d’élus de la Nupes et du RN. Ce malgré l’opposition de leur parti et de leurs chefs de file au Parlement.

M. Vincendet appelle ainsi à la réunion d’un bureau politique au sein de son parti, pour évoquer de potentielles sanctions contre les élus de droite qui ont soutenu l’initiative, et à une clarification de la ligne politique de sa famille politique.

19:08

Marine Le Pen appelle Emmanuel Macron à « écouter ce que dit ce scrutin »

« Le président de la République devrait écouter ce que dit ce scrutin », déclare Marine Le Pen à l’issue du rejet de la motion du centriste Charles de Courson, annonçant déposer dès mardi un recours devant le Conseil constitutionnel. Sur la poursuite de la mobilisation contre la réforme des retraites, la cheffe de file du Rassemblement national s’est distinguée de la gauche :

« J’y suis opposé [aux blocages] parce que je considère qu’il faut respecter la légalité. La légalité, c’est qu’on a le droit. On a le droit de se mettre en grève, on a le droit de manifester. Mais on n’a pas le droit de bloquer. »

La triple candidate d’extrême droite à la présidentielle en appelle plutôt à l’organisation d’un référendum. « Mais [dans l’exécutif] ils ne le feront pas parce qu’ils savent que les Français sont contre [la réforme]. Ça veut dire qu’ils assument de gouverner contre le peuple français. Et ça, vous voyez bien que ça ne peut pas tenir indéfiniment. »

19:07

« On est dans un moment difficile », reconnaît la députée Renaissance Violette Spillebout

Le camp présidentiel est-il soulagé par l’annonce du résultat du vote sur la motion de censure LIOT, qui n’est pas adoptée à seulement neuf voix près ?

« Soulagés, ce serait si on avait une victoire. Je crois qu’il faut quand même être plus modestes : on est dans un moment difficile. On va devoir discuter au sein de notre groupe, au sein de la majorité présidentielle, sur l’ensemble des travaux à l’Assemblée qui vont suivre », a répondu la députée et porte-parole du groupe Renaissance Violette Spillebout, interrogée sur le plateau de LCP juste après l’annonce.

18:59

Pour Mathilde Panot, « rien n’est réglé et tout continue »

« Rien n’a été réglé », a constaté Mathilde Panot à la sortie de l’hémicycle. La cheffe du groupe La France insoumise (LFI) a décrit un « gouvernement qui est d’ores et déjà mort aux yeux des Français » et une première ministre qui « n’a ni légitimité ni pouvoir pour pouvoir continuer son action et qui doit évidemment démissionner en emportant sa réforme avec elle ».

« Avec cette motion de censure, rien n’a été réglé, et tout continue dans le pays pour faire en sorte que cette réforme soit retirée. Les centaines de milliers de gens qui se rassemblent maintenant tous les jours dans le pays depuis ce jeudi et le passage en force avec le 49.3 ne s’arrêteront pas parce que cette motion de censure a été si battue à neuf petites voix. »

« Lorsque vous êtes dans une impasse telle que celle-ci, il n’existe qu’une seule solution au chaos, il s’appelle le peuple », a martelé l’élue du Val-de-Marne, ne laissant à Emmanuel Macron que deux choix : « Soit il retire sa réforme pour être raisonnable, soit il fait appel au peuple. »

18:59

Pouvez vous nous donner le détail des votes ? Merci !

Demafenêtre2

Bonjour, A-t-on le détail des votes ? Merci.

house of cards

Bonsoir,

Dès que le détail du vote de la motion de censure déposée par le groupe LIOT sera disponible, nous vous le donnerons ici sans tarder ! Promis, nous surveillons le site de l’Assemblée comme le lait sur le feu (le détail du scrutin sera disponible ici, une fois publié).

Vous vous en doutez, tous les regards sont actuellement tournés vers les députés du groupe LR qui ont approuvé la motion de censure transpartisane, en plus de ceux qui avaient déjà annoncé leur soutien.

18:52

Pancartes « RIP » et « On continue » sur les bancs de la Nupes

A l’annonce des résultats du vote par la présidente de l’Assemblée nationale, des députés de l’alliance Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) se sont levés pour brandir des pancartes arborant « RIP » (pour « référendum d’initiative partagée ») et « On continue ». Les députés de gauche ont aussi scandé « démission, démission », à l’adresse des ministres présents, dont la première d’entre eux, Elisabeth Borne.

18:49

La motion de censure transpartisane déposée par le groupe LIOT n’est pas adoptée, à neuf voix près

La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, vient d’annoncer à la tribune de l’Assemblée le rejet de la motion de censure transpartisane déposée par le groupe LIOT, à neuf voix de la majorité absolue requise pour qu’elle soit adoptée : 278 voix favorables exprimées par les députés, sur les 287 voix nécessaires.

Mme Braun-Pivet a annoncé ensuite le début du scrutin pour la seconde motion, celle du RN. Les députés ont encore une fois quitté l’hémicycle, ceux souhaitant soutenir la motion de censure du RN se rendent aux urnes dans les salles adjacentes. Ils ont de nouveau trente minutes pour exprimer leur vote.

18:46

A Lyon, occupation du musée des Beaux-Arts contre « la réforme injuste pour les plus précaires »

Place des Terreaux à Lyon, le musée des Beaux-Arts est occupé par une vingtaine d’artistes et du personnel du monde de la culture. Le groupe a discrètement pris des billets pour une visite, peu avant la fermeture, dimanche en fin de journée, avant d’annoncer l’occupation du lieu. Le groupe s’est d’abord installé dans deux salles d’exposition, puis dans une salle de réunion, après discussion avec la direction de l’établissement.

Le musée est donc fermé, par mesure de sécurité. « Cette réforme des retraites est injuste pour les plus précaires. Avec nos activités discontinues, nous sommes vraiment pénalisés par les mesures annoncées », explique Christophe Jayet, élu de la CGT-spectacle. La police a contrôlé les accès du musée, avant de lever le dispositif. Les occupants ont voté la reconduction de leur mouvement pour une deuxième nuit d’occupation.

Richard Schittly (Lyon, correspondant)

18:21

Début du vote : les députés qui souhaitent défendre la motion de censure LIOT ont jusqu’à 18 h 45 pour voter

A la suite de l’intervention de la première ministre, la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a appelé les députés au vote sur la motion de censure transpartisane déposée par le groupe LIOT. Les députés, qui ont quitté l’hémicycle, ont 30 minutes pour voter, avant que le scrutin soit clos – l’heure limite de vote étant fixée à 18 h 45, comme l’a signifié Mme Braun-Pivet.

Le scrutin public a lieu dans des salles attenantes à l’hémicycle : il s’agit d’un vote à bulletin nominatif, dont nous aurons le détail après la proclamation des résultats, et où aucune délégation de vote n’est possible. Les députés absents ne peuvent pas prendre part au vote.

Pour rappel, seuls les votes « pour » sont comptabilisés lors d’une motion de censure : les députés qui ne souhaitent pas soutenir la motion ne prennent pas part au vote.

Pour que la motion soit adoptée, elle doit recueillir une majorité absolue, soit 287 voix, en l’état actuel des bancs de l’Assemblée.

18:19 

« Si vous voulez renverser le gouvernement, vous en avez désormais la possibilité », conclut Elisabeth Borne

Anticipant la sortie de cette séquence, Elisabeth Borne jure vouloir « chercher des compromis », et annonce déjà de « nouveaux textes débattus au Parlement dans les jours, les semaines et les mois qui viennent ». Appelant à « sortir des postures », la première ministre a tancé une opposition de gauche prête à rallier la motion de Charles de Courson, « un opposant notoire au mariage pour tous et qui n’a pas voté l’inscription de l’abolition de la peine de mort dans la Constitution ».

« Plutôt que de construire des alliances baroques, pensons à l’intérêt de notre pays. Plutôt que de former des blocs “contre”, travaillons à bâtir des majorités “pour” », a invité Mme Borne, désirant « ouvrir une nouvelle page de notre démocratie ».

« Ceux qui déguisent le 49.3 en un outil antidémocratique ont la mémoire courte. Ils oublient que c’est justement l’affaiblissement du Parlement et l’incapacité à légiférer dans les situations de crise qui a conduit certains à remettre en cause la démocratie parlementaire, voire la démocratie tout court », a encore soutenu la première ministre.

« Le 49.3 n’est pas l’invention d’un dictateur, mais le choix profondément démocrate qu’a fait le général de Gaulle et qu’a approuvé le peuple français », a-t-elle ajouté, avant de conclure ainsi :

« Car, à la fin, il y a un vote. Nous sommes au terme du cheminement démocratique et politique de cette réforme. Si vous voulez renverser le gouvernement qui la porte, vous en avez désormais la possibilité. »

18:15

La première ministre défend la légitimité de la réforme, tout en avançant : « J’ai conscience de l’effort qu’elle demande à bon nombre de nos compatriotes »

« J’ai bien conscience de l’état d’esprit de notre pays, comme je sais les interrogations et les inquiétudes que cette réforme soulève », a poursuivi la première ministre lors de son intervention, après avoir fustigé le comportement des oppositions parlementaires lors de l’examen du texte et depuis jeudi dernier.

Elisabeth Borne a poursuivi : « J’ai conscience de l’effort qu’elle demande à bon nombre de nos compatriotes. Je mesure la mobilisation d’une partie d’entre eux dans les mouvements sociaux. » Toutefois, « cette réforme, le président de la République s’est engagé à la mener lors de la campagne électorale, a-t-elle poursuivi pour justifier le choix du gouvernement de la faire adopter, certainement pas pour gagner des voix, mais par exigence de transparence vis-à-vis des Français. C’est d’abord par responsabilité, avec gravité, humilité et conscience de la sensibilité, de l’enjeu, que l’on s’engage dans une réforme des retraites. »

La première ministre a en contrepartie fustigé les « alternatives » des oppositions, qui « peuvent se résumer en deux mots : matraquage fiscal ». Elisabeth Borne a ensuite vanté les atouts de la réforme, acquis selon elle après des mois de concertation sociale avec les syndicats, nourris par les propositions du camp présidentiel (Horizons, MoDem, Renaissance) et la négociation parlementaire, en particulier avec la droite, qu’il s’agisse de « la prise en compte de la pénibilité, aux carrières longues ou encore aux carrières incomplètes, notamment des femmes ».

18:05

Elisabeth Borne dénonce « l’antiparlementarisme à l’œuvre sous toutes ses facettes »

Pour le début de sa prise de parole, la première ministre, Elisabeth Borne, a dénoncé l’attitude des oppositions. « Des chants, des hurlements, des invectives, des pupitres qui claquent, voilà le spectacle auquel se sont livrés jeudi certains députés dans un déchaînement de violence », a listé la cheffe du gouvernement, devant le banc vide des parlementaires La France insoumise (LFI). « C’était le paroxysme de semaines entières durant lesquelles, au cœur même du Parlement, nous avons vu l’antiparlementarisme à l’œuvre sous toutes ses facettes. »

« Nous avons vu la Nupes déployer avec méthode, constance et détermination toute la palette des techniques d’obstruction dans le seul et unique but d’empêcher le débat. »

Ses attaques à l’adresse du Rassemblement national (RN) ont été plus courtes, critiquant un « mutisme de l’extrême droite qui ne trompe personne ». « Jeudi dernier, d’ailleurs, le naturel a repris le dessus à coups d’attaques personnelles et de crises effrénées », a précisé la première ministre.

« La haine et la brutalité ne devraient pas avoir leur place dans le débat parlementaire. Car si l’on ne peut plus débattre à l’Assemblée nationale, c’est le fonctionnement même de notre démocratie qui est empêché », a insisté Elisabeth Borne, avant de défendre sa réforme et sa méthode.

17:59 Urgent 

Elisabeth Borne prend la parole pour défendre son gouvernement et le recours au 49.3 pour faire adopter la réforme des retraites à l’Assemblée

La première ministre a commencé à défendre son gouvernement et son choix de recourir au 49.3 au sujet de la réforme des retraites jeudi dernier à l’Assemblée. C’est la onzième fois que son gouvernement recourt au 49.3 depuis son arrivée à Matignon en juin dernier.

Peu après le début de sa prise de parole, les députés « insoumis » ont quitté assez vite les bancs de l’hémicycle, en signe de protestation.

Les députés NUPES ont quitté les bancs de l’Assemblée nationale pendant le discours de la première ministre Elisabeth Borne, Paris le 20 mars 2023.
17:58

Au nom des non-inscrits, Adrien Quatennens dénonce le « coup de force permanent » de l’exécutif et appelle les manifestants à « prendre la rue »

Adrien Quatennens a été le dernier député à prendre la parole à la tribune avant la prise de parole d’Elisabeth Borne, au nom des cinq élus non inscrits dans un groupe (Adrien Quatennens, Emmanuelle Ménard, Nicolas Dupont-Aignan, David Habib, Véronique Besse), dont l’« insoumis » fait partie depuis son exclusion temporaire du groupe LFI après qu’il a été condamné à quatre mois de prison avec sursis pour violences conjugales en décembre dernier.

Dénonçant le « coup de force permanent » de l’exécutif, il a appelé au « référendum » pour que le peuple se prononce sur la réforme des retraites et lancé aux manifestants : « Prenez la rue dès aujourd’hui. »

Le député Adrien Quatennens lors de son discours avant le vote de deux motions de censure, à l’Assemblée nationale, à Paris, le 20 mars 2023.
17:55

Pour Pierre Dharréville (Gauche démocrate et républicaine), « la réforme doit être retirée d’une manière ou d’une autre »

« Une colère, pas un coup de colère, encore moins une vague de désapprobation : une profonde colère, quelque chose dans l’ordre de la révolte », a décrit Pierre Dharréville. L’orateur du groupe Gauche démocrate et républicaine a rapporté à la tribune « le refus sans appel de la régression sociale, le refus de se voir voler deux de ses meilleures années de retraite, le sentiment de ne jamais être entendu, le sentiment d’être pris pour des imbéciles, le sentiment de ne pas être respecté, l’idée que ça suffit, tout simplement. »

« Je me demande comment vous pouvez être encore là, à défendre votre réforme scélérate, qui n’a pas de majorité dans cette assemblée, qui en a encore moins dans le pays, a interrogé le député des Bouches-du-Rhône. Votre réforme est définitivement illégitime et vous vous trompez lourdement. »

« La seule chose à dire, c’est que cette réforme, quoi qu’on en pense, doit être retirée d’une manière ou d’une autre », a martelé le membre de la Nupes, devant un gouvernement qui « a perdu à chaque étape » : « Vous auriez pu faire de cette épreuve un moment pour réparer, pour rassembler, pour apaiser. Vous auriez pu montrer la grandeur de la démocratie et de la République. Eh bien non ! Vous avez choisi de placer des engagements comptables au-dessus de la volonté populaire. »

Prenant les devants sur l’issue du vote de deux motions, Pierre Dharréville prévient que la « situation [du pays] va bien au-delà » : « La situation provoquée par vos choix vous place dans l’incapacité de continuer à conduire la politique de la nation. » « Si le vote de cette motion devait décevoir, nous disposons encore d’outils pour nous faire entendre, prend date le député. Nous avons déposé un recours et une proposition de référendum d’initiative partagée qui devra être validée pour montrer que nos institutions ne sont pas complètement inopérantes face à une telle crise démocratique. »

17:49

« Ce que vous présentez, ce n’est pas une réforme, c’est une aberration », lance Cyrielle Chatelain (EELV)

« Jeudi 16 mars 2023 constitue un point de rupture, la rupture entre un président et tout un peuple », et c’est précisément « au nom de l’égalité que les Français se lèvent contre votre réforme », a lancé depuis la tribune Cyrielle Chatelain, présidente du groupe Ecologiste, pour justifier le vote de son groupe pour la motion de censure transpartisane (celle déposée par le groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires, LIOT).

Mettant en avant la puissance des mobilisations depuis la fin de janvier, la députée de gauche a salué le combat mené en première ligne par le « front syndical », « front historique », depuis la fin de janvier, prévenant le gouvernement au sujet du mouvement social qu’il va continuer : « Ne l’ignorez pas, ne le méprisez pas, ne méprisez pas ces millions de personnes qui ont défilé et qui défileront demain encore soutenus par tout un pays. »

« Non, la France ne se résume pas à une simple logique productiviste et financière. La France n’est pas et ne sera jamais la “start-up nation” », a lancé la députée, estimant que « les perdants de cette réforme sont nombreux », et « les sacrifiés toujours les mêmes » :

« Ce que vous présentez, ce n’est pas une réforme, c’est une aberration, une injustice faite aux femmes, une injustice faite aux travailleurs de plus de 55 ans, qui sont relégués aux marges du marché du travail, une injustice faite aux travailleuses des métiers pénibles, qui, malgré la dureté de leur travail, devront travailler jusqu’à 64 ans, une injustice faite aux travailleurs qui triment avant même d’être pleinement entrés dans l’âge adulte. Derrière les carrières longues, il y a des vies passées à les gagner. »

« Ce qui est légal n’est pas forcément légitime », a ensuite fustigé la cheffe de file du groupe Ecologiste, avant de conclure : « Vous n’avez plus les moyens de gouverner un pays qui est rongé par la défiance depuis les “gilets jaunes”. »

17:38

Laurent Marcangeli (Horizons) ne veut pas « rajouter du désordre au chaos »

« Notre pays traverse une crise de confiance sérieuse dont le climat dans notre assemblée témoigne clairement », a commencé Laurent Marcangeli. Mais « voter cette motion de censure, c’est faire tomber le gouvernement et ainsi rajouter du désordre au chaos », a prévenu le patron du groupe Horizons. S’il reconnaît que personne – « je dis bien personne »« ne se réjouit du recours à cet article 49.3 », le proche de l’ancien premier ministre Edouard Philippe défend, comme son homologue du MoDem avant lui, l’utilisation par l’exécutif des « outils du parlementarisme rationalisé ». « Mais dire que cela constitue un déni de démocratie ou une atteinte aux droits du Parlement, après 175 heures de débats et quasiment autant d’obstructions, nous ne pouvons pas l’entendre. »

A l’inverse, Laurent Marcangeli a dénoncé le dépôt de deux motions de censure, « l’une d’opportunité et l’autre partisane » : « Les deux peuvent déstabiliser notre système démocratique. Surtout, les deux nuiront au système de retraites et à sa pérennité car elles auront pour conséquence de pousser à l’emprunt illimité sur les marchés financiers. » Pour défendre le choix de son groupe de n’en voter aucune, le Corse a rappelé les « évolutions » du texte initial au Sénat, ou l’âge de départ à la retraite chez les « voisins européens ». Même si, précise-t-il, « ce texte ne prétend pas, bien sûr, gommer toutes les injustices qui existent ».

Le président du groupe parlementaire Horizons, Laurent Marcangeli, lors de son discours avant le vote de deux motions de censure à l’Assemblée nationale, à Paris, le 20 mars 2023.
17:30

Boris Vallaud (PS) : « Retirez cette réforme ou soumettez-la au suffrage des Françaises et des Français »

Le président du groupe socialiste, Boris Vallaud, a choisi de dénoncer à la tribune de l’Assemblée le « mépris » du gouvernement à l’égard « du débat parlementaire et du dialogue social » dès le début de son intervention, à travers une anaphore, pour dénoncer cette réforme des retraites comme « un coup de force politique », « en pleine crise de la vie chère » pour les Françaises et les Français. « Le pays souffre et le mal qui le ronge, c’est l’injustice », a-t-il ajouté, en dénonçant un aveuglement du gouvernement sur la question.

« Il ne s’agit pas d’une fièvre qui pourrait retomber. Ce qui est en cause, ce n’est pas le destin du président de la République, ni l’avenir d’une première ministre, singulièrement absente du banc des ministres durant ce débat sur les retraites. Non, la question qui nous occupe est plus profonde (…), c’est une aspiration que vous ignorez. La justice, c’est une revendication que vous refusez d’entendre. »

« Disons-le tout net, cette loi ne sera couverte d’aucune onction démocratique et parlementaire », en l’absence de vote de l’Assemblée sur le texte, a-t-il poursuivi, arguant que jamais les représentants n’auraient adopté la réforme, ce pourquoi l’exécutif a usé du 49.3. « Vous prenez le risque inconsidéré de disqualifier le dialogue social et les organisations, et de laisser prospérer partout dans le pays les formes les plus désorganisées et probablement aussi les plus brutales » de contestation, a ajouté M. Vallaud, pour justifier le vote de la motion de censure transpartisane par son groupe.

Il a conclu en lançant : « Le président se comporte aujourd’hui en forcené et en acharné, enfermé désormais dans un tête-à-tête avec lui-même. Ce n’est pas du courage, c’est de la déraison. Retirez cette réforme ou soumettez-la au suffrage des Françaises et des Français, il en coûtera moins que votre obstination. »

Le président du groupe parlementaire du Parti socialiste (PS), Boris Vallaud, prononce un discours avant le vote de deux motions de censure à l’Assemblée nationale française, le 20 mars 2023.
17:19

Jean-Paul Mattei (MoDem) déplore le « véritable cirque qui fait honte » à l’Assemblée

Pour commencer son intervention, le président du groupe Démocrate (MoDem et indépendants), Jean-Paul Mattei, a pris soin d’attaquer les opposants et les outils utilisés pour bloquer le projet de loi gouvernemental. « En dépit des règles de fair-play parlementaire et, plus encore, de toute vertu démocratique, vous avez décidé de détourner le règlement pour créer une embolie parlementaire », a regretté l’élu des Pyrénées-Atlantiques, décrivant la tenue dans l’Assemblée d’un « véritable cirque qui fait honte à notre institution ».

Après s’en être pris à la gauche, le représentant du MoDem, composante de la majorité relative présidentielle, a visé les députés des Républicains (LR) récalcitrants, détournés « par l’éparpillement, la peur, les jeux de billard à trois bandes ». « A mon sens, c’est bien plus le comportement de vous autres, dans les mots comme dans les actes, qui frise le déni de démocratie », a ajouté Jean-Paul Mattei, défendant le recours à l’article 49.3 de la Constitution, un « outil » à la main d’un gouvernement « animé par l’esprit de responsabilité ».

17:12

« Soyons clairs, le problème aujourd’hui, ce n’est pas la réforme des retraites, c’est le président de la République », fustige Olivier Marleix (LR)

C’est le président du groupe Les Républicains (LR), Olivier Marleix, qui a pris la parole pour son groupe à l’instar de ce qu’il s’est passé pour La France insoumise ou encore Renaissance. Alors que les rangs de son groupe ont été divisés sur le fond de la réforme des retraites, et qu’une poignée de députés de LR compte, malgré la consigne de leur parti, voter en faveur de la motion de censure transpartisane, M. Marleix s’est dans un premier temps félicité des amendements à la réforme apportés par la droite parlementaire.

Il a ensuite, tout comme Aurore Bergé l’a fait, fustigé l’alliance des autres oppositions contre le gouvernement, infondée selon lui, en disant estimer qu’il n’y a là aucun projet de réponse concret, mais une stratégie politique du chaos, ce pourquoi son groupe ne votera pas les motions de censure.

« Nous ne nous laisserons pas entraîner par une extrême gauche qui assume de vouloir détruire les institutions de la Ve République. Nous ne serons pas les témoins de ces noces barbares entre ceux qui assument vouloir mettre le chaos et ceux qui, silencieux, n’ont aucune proposition pour sauver les retraites, mais espèrent tirer profit de ce chaos. »

ll a toutefois ajouté : « Soyons clairs, le problème aujourd’hui, ce n’est pas la réforme des retraites, c’est le président de la République. » « Cette nécessaire réforme des retraites paie six années d’un exercice isolé, parfois narcissique et souvent arrogant du pouvoir, comme insensible à la vie des Françaises et des Français », a-t-il déclaré, fustigeant « le décalage » de M. Macron avec le pays.

« Le président de la République n’a-t-il rien retenu de la crise des “gilets jaunes” ? Sans respect des Français, des corps intermédiaires, des partenaires sociaux, rien n’est possible. Le bras d’honneur, madame la première ministre, n’est pas une méthode de gouvernement », a-t-il poursuivi, avant de conclure :

« Il [Emmanuel Macron] peut changer de gouvernement, il peut recourir au référendum. (…) A lui d’entendre les avertissements, y compris le nôtre, s’il veut aller au bout de son quinquennat. Réformer, oui, fracturer, non. »

17:07

Deux questions: Aurore Berger ne semble pas du tout avoir utilisé tout son temps de parole que vous avez indiqué (50 minutes). Pourquoi ? Les rangs semblent assez clairsemés en haut de l’hémicycle, notamment au centre. Y a-t-il un groupe spécifique qui n’est pas présent ?

Relique

Bonjour Relique,

Tout à fait. Mme Bergé, qui a tout de même profité de son temps pour exposer la position de son groupe, n’a pas utilisé les cinquante minutes à sa disposition, car il s’agit d’un temps de parole maximum et qu’elle a tout de même bien eu le temps de détailler son argumentaire. Il est rare que Renaissance use de l’entièreté de son temps parlementaire, ce dernier étant bien plus grand que celui dont disposent les autres groupes alliés de la majorité présidentielle et de l’opposition, puisqu’il est proportionnel au nombre de sièges à l’Assemblée.

Vous êtes plusieurs à vous interroger sur les places vides laissées dans certains coins de l’Assemblée. Ce ne sont le signe que de retards, qui ne présagent en rien l’issue du vote des motions de censure. Pour rappel, ce dernier ne se déroulera pas dans l’hémicycle. Le vote d’une motion de censure est un scrutin public un peu particulier. Après ces débats, les députés sortiront pour voter dans des salles attenantes. Chaque député glissera, s’il y prend part au scrutin, son bulletin dans les urnes physiques. Aucune délégation de vote (procuration donnée à un collègue, ce qui est courant pour les votes en séance publique) n’est possible : les députés absents ne pourront donc pas voter.

17:01

« Votre gouvernement est déjà mort », prévient Mathilde Panot (LFI)

« Le peuple vous regarde, comme on regarde quelqu’un qui a trahi », a lancé Mathilde Panot en introduction de sa prise de parole à la tribune. « Des traîtres d’un genre nouveau, de ceux qui déçoivent les espoirs que l’on n’a jamais fondés en eux », a développé la présidente du groupe La France insoumise (LFI), décrivant un président « artisan du chaos, porté disparu », qui « s’il voulait réparer le pays pourrait annoncer un référendum ou une dissolution » : « Il porte l’entière responsabilité d’une explosion de colère. En démocratie, pourtant, le peuple est le seul souverain. »

« Quelle misère morale et politique : ni légitimité populaire ni légitimité parlementaire… Vous avez précipité le pays dans une crise de régime », a analysé l’élue du Val-de-Marne, énumérant les « petits accords de couloirs », le « vote bloqué au Sénat » et le « bras d’honneur à l’Assemblée nationale ». « Peu importe l’issue de cette motion de censure, vous avez déjà perdu, a prévenu Mathilde Panot. Pour beaucoup, votre gouvernement est déjà mort. Au moment où vous passez en force par arrogance, votre pouvoir s’est effondré. »

16:48

Aurore Bergé fustige l’alliance des oppositions contre le gouvernement : « Oui, une motion de censure, de facto, devient un programme commun », « j’ai honte du tapis rouge que vous dressez à l’extrême droite »

Constitution à la main, la présidente du groupe Renaissance, principale force du camp présidentiel, Aurore Bergé, s’est lancée dans une longue position de groupe à la tribune de l’Assemblée, fustigeant le « programme commun » des oppositions en pointant la motion de censure transpartisane, celle du groupe LIOT, cosignée par des élus des quatre groupes de gauche, et qui sera aussi votée par les élus du Rassemblement national.

« Vous parlez aujourd’hui d’une motion de censure dite “transpartisane”, (…) mais la question transpartisane, elle se pose surtout au moment du vote : savoir avec qui on est prêt ou non à lier son vote, savoir avec qui on est prêt ou non à voter. (…) Oui, une motion de censure, de facto, devient un programme commun parce qu’une motion de censure, c’est l’incapacité à trouver une alternative crédible, à dégager une autre majorité [que celle de] celles ou ceux qui voteront ensemble. »

Dénonçant ce « projet commun » liant la gauche et le centre à l’extrême droite, Mme Bergé a poursuivi en arguant : « Quand on parle de grande coalition, on est ensemble pour un projet commun, on est ensemble pour continuer à transformer son pays, on est ensemble pour permettre de faire que ce pays avance. C’est l’inverse que vous nous proposez aujourd’hui avec une motion de censure qui vise à mettre à l’arrêt notre pays, qui vise à créer du blocage non seulement dans nos institutions, mais évidemment du blocage dans la rue. »

Fustigeant l’ombre omniprésente de Jean-Luc Mélenchon planant sur l’intergroupe Nupes, mais aussi l’extrême droite, qui œuvre en silence à l’Assemblée nationale, ainsi que l’alliance supposée des autres oppositions avec elle dans ce « projet commun » de motion de censure, Aurore Bergé a lancé, s’adressant tout particulièrement aux bancs de la droite et du centre : « J’ai honte du tapis rouge que vous dressez à l’extrême droite. » Elle met en avant, au contraire, la solidité, selon elle, du camp présidentiel et salue la ténacité de la cheffe du gouvernement, Elisabeth Borne.

Elle s’est aussi attaquée aux députés des Républicains (LR), estimant que la droite sénatoriale, au contraire des députés, a su négocier avec le gouvernement et soutenir le projet de loi, de manière cohérente avec le projet porté par le parti en la matière (la retraite à 65 ans) : « Il y a eu malheureusement des trajectoires personnelles » et « des calculs individuels qui ne sont en rien, mais alors en rien motivés par l’intérêt général », au sein de LR, selon elle, ce qui a fait échouer la possibilité pour le texte d’être voté à l’Assemblée.

16:44

Un policier accuse Eric Coquerel (LFI) de l’avoir frappé, le député dément

Une enquête a été ouverte après une plainte déposée par un policier accusant le député Eric Coquerel (La France insoumise) de l’avoir frappé au visage lundi matin lors d’une opération de déblocage de camions-bennes à Aubervilliers, a annoncé le parquet de Bobigny. « Je démens formellement cette accusation », a réagi l’élu dans un communiqué que Le Monde a consulté. L’enquête a été ouverte sur le chef de « violences volontaires sur personne dépositaire de l’autorité publique », et confiée à la sûreté territoriale.

Le policier, affecté au commissariat de Saint-Denis, accuse le député, à la suite d’« un mouvement de foule », d’avoir « porté un coup avec le dos de son poing fermé », et dit avoir « reçu le coup au niveau de [sa] pommette gauche », selon la plainte consultée par l’Agence France-Presse. Le policier, qui déclare « ressentir une douleur à la pommette gauche », doit se rendre à l’unité médico-judiciaire pour déterminer le nombre de jours d’incapacité totale de travail qui « n’est pas encore connu », a précisé le parquet de Bobigny.

Les forces de l’ordre intervenaient lundi matin pour débloquer un garage de camions-bennes de Veolia à Aubervilliers. Des manifestants bloquaient l’accès du site, a déclaré une source policière.

Le député de Seine-Saint-Denis a expliqué s’être rendu au garage de Veolia « en soutien aux éboueurs ». « Dès mon arrivée, je me suis retrouvé, avec mon collègue Bastien Lachaud (LFI), face à des policiers repoussant vivement les manifestants. La charge a été telle qu’elle a généré une forte bousculade, durant laquelle j’ai failli tomber à plusieurs reprises », assure l’élu.

16:38

La députée du RN Laure Lavalette dénonce une « réforme d’injustice sociale sans commune mesure »

Après Charles de Courson, Laure Lavalette, députée du Rassemblement national (RN) du Var, est montée à la tribune de l’Assemblée pour défendre la motion de censure du parti d’extrême droite. L’élue a tancé « l’ego du gouvernement [qui] n’a d’égal que la contestation qu’il provoque contre lui » : « Il a notamment conduit la première ministre à utiliser onze fois le 49.3 depuis juin dernier, sans que la brutalité ne s’efface au profit de la lassitude. »

Listant les « mensonges » et le « cynisme » du gouvernement dans la défense de son projet de loi, Laure Lavalette a dénoncé une « réforme d’injustice sociale sans commune mesure », pour mieux défendre les promesses faites par Marine Le Pen lors de la dernière présidentielle, laquelle défendait une retraite à 60 ans pour les salariés entrés avant 20 ans sur le marché du travail. « Alors chiche monsieur Macron, allons à la dissolution et demain nous reviendrons plus nombreux encore pour donner un groupe plus puissant, voire majoritaire à Marine Le Pen, a harangué la députée. Car plus que jamais, je suis convaincue que nous sommes la véritable alternance, convaincue qu’après vous ce sera à nous. »

Laure Lavalette, députée du parti d’extrême droite Rassemblement national (RN), prononce un discours avant le vote de deux motions de censure à l’Assemblée nationale française, le 20 mars 2023.
16:33 Vos questions 

Bonjour, y-a-t-il un chance pour que certains députés de renaissance, horizon ou du modem vote pour la motion de censure ?

Suspens…

Bonjour Suspens,

Non, aucune. Même les députés les plus critiques et sceptiques à l’usage du 49.3 par le gouvernement au sein du camp présidentiel (Renaissance, MoDem, Horizons) n’ont aucun intérêt à censurer le gouvernement qu’ils soutiennent, y compris s’ils s’opposent à la manière dont Elisabeth Borne a conduit les négociations parlementaires autour de la réforme des retraites.

Il est une chose de désapprouver une tactique politique ou de s’opposer à des mesures de fond comprises dans la réforme (qui auraient pu conduire certains à s’abstenir ou à voter contre, en particulier contre le report de l’âge de départ à la retraite à 64 ans), et le faire savoir ; c’en est une autre de soutenir une motion de censure portée par les oppositions. Ceci reviendrait à désavouer leur propre camp et à, de facto, les faire basculer dans l’opposition.

Pour rappel, lors du vote d’une motion de censure, seuls les votes favorables sont comptabilisés ; ne sont donc relevées aucune expression défavorable ni aucune abstention.

16:21

« Le courage, le respect des institutions auraient dû conduire au vote », affirme Charles de Courson, qui dénonce un « déni de démocratie »

Désigné par son groupe LIOT pour défendre la motion de censure transpartisane qu’il a déposée vendredi, le député centriste Charles de Courson, doyen de l’Assemblée, connu pour son art oratoire incisif, a ouvert le bal de la présentation des positions de groupe à la tribune de l’Hémicycle.

Lors de sa prise de parole, le centriste a fustigé la décision du gouvernement, en arguant qu’elle altérait l’état de notre démocratie et venait « détourner l’esprit de la Constitution » : « Rien ne vous obligeait au 49.3. Le courage, le respect des institutions auraient dû conduire au vote. (…) Ce vote, vous l’auriez très probablement perdu, mais c’est la règle, en démocratie. »

« Notre décision de déposer une motion de censure n’a pas été prise à la légère », a constaté M. de Courson, arguant que pour le gouvernement, « ce texte a marqué la mort des engagements pris en juillet » en matière de prise en compte des oppositions parlementaires au lendemain des législatives 2022, alors que le camp présidentiel n’a pas obtenu de majorité absolue à l’Assemblée. « Vous avez échoué à rassembler », a-t-il cinglé.

« L’Assemblée nationale, seule représentante du peuple français, n’aura jamais voté sur ce projet de loi » et « le gouvernement a usé de toutes les manoeuvres possibles pour contourner et contraindre le débat parlementaire, pour tordre les procédures », a encore déploré M. de Courson. Le député a ainsi une fois de plus dénoncé le « déni de démocratie » dont a fait preuve le gouvernement selon lui, ainsi qu’une réforme des retraites « injuste » qui « cristallise les tensions, les inquiétudes et la colère de nos concitoyens ».

16:07 Urgent

Coup d’envoi des débats à l’Assemblée nationale sur les motions de censure

La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, vient d’ouvrir la séance publique à l’Assemblée nationale.

Avant le lancement des discussions autour des deux motions de censure déposées contre le gouvernement, elle a rendu un hommage au journaliste français indépendant Olivier Dubois, qui vient d’être libéré après avoir été retenu 711 jours en captivité. L’ensemble des bancs s’est levé pour applaudir à l’annonce de cette nouvelle.

Les bancs de l’Hémicycle comme ceux du gouvernement sont fournis pour cette séance ultime autour de la réforme des retraites. Le texte sera définitivement adopté en cas de rejet de deux motions de censure, déposées l’une par le groupe centriste et indépendant LIOT et l’autre par le RN. Dans le cas contraire, en cas d’adoption de l’une des motions, Elisabeth Borne devra déposer la démission de son gouvernement.

16:03

La liste des orateurs par groupe et ordre de passage

Voici, par ordre de passage, la liste des orateurs qui s’exprimeront au nom de leur groupe dans l’hémicycle pour donner leur position sur les deux motions de censure lors d’une discussion commune qui commence dans quelques minutes à l’Asssemblée, avec le temps maximum imparti par orateur :

  • Pour le groupe centriste Libertés, indépendants, outre-mer et territoires (LIOT) : Charles de Courson (dix minutes)
  • Pour le groupe Rassemblement national (RN) : Laure Lavalette (quinze minutes)
  • Pour le groupe Renaissance (le plus gros en effectif) : Aurore Bergé (cinquante minutes)
  • Pour le groupe La France insoumise (LFI) : Mathilde Panot (dix minutes)
  • Pour le groupe Les Républicains (LR) : Olivier Marleix (dix minutes)
  • Pour le groupe Démocrate (MoDem et indépendants) : Jean-Paul Mattei (quinze minutes)
  • Pour le groupe Socialistes et apparentés : Boris Vallaud (dix minutes)
  • Pour le groupe Horizons : Laurent Marcangeli (dix minutes)
  • Pour le groupe Ecologiste : Cyrielle Chatelain (dix minutes)
  • Pour le groupe Gauche démocrate et républicaine (GDR) : Pierre Dharréville (dix minutes)
  • Pour les cinq députés non inscrits : Adrien Quatennens (cinq minutes)
15:58 Sur le terrain 

Les députés se pressent dans l’hémicycle, la séance commençant dans quelques minutes

Aurelien Pradié (LR ) s’apprête à répondre à des journalistes de France 2, à l’Assemblée nationale, Paris le 20 mars 2023.
Valerie Rabault (PS), Jérôme Guedj (PS) et Arthur Delaporte (PS) parlent aux journalistes à l’Assemblée nationale , à Paris le 20 mars 2023.
Boris Vallaud (PS) s’apprête à parler sur France 2, Assemblée nationale, Paris le 20 mars 2023.
15:46 À retenir 

Le programme de cet après-midi politique

  • A l’Assemblée nationale, la séance publique durant laquelle les députés vont discuter et voter les motions de censure déposées par les oppositions contre le gouvernement, après son recours au 49.3 pour faire passer la réforme des retraites, commencera à 16 heures.
  • La première motion de censure examinée sera celle transpartisane, déposée par le groupe centriste Libertés, indépendants, outre-mer et territoires (LIOT) et soutenue par les quatre groupes de gauche, autour de laquelle le suspens continu de planer, avant l’examen de celle déposée par le Rassemblement national (RN). Pour rappel, pour qu’une motion de censure soit adoptée, elle doit recueillir une majorité absolue des voix, soit 287 en l’état des bancs de l’Assemblée. Ce qui paraît difficile à atteindre. Par ailleurs, durant le scrutin, seules les voix « pour » sont comptabilisées.
  • Tous les regards se tournent vers les députés Les Républicains (LR) : il faudrait que 28 d’entre eux, sur 61, votent la motion de censure transpartisane pour qu’elle aboutisse – si, en outre, tous les députés des groupes soutenant le texte s’expriment eux aussi. Dans les oppositions, chacun s’efforce de les convaincre, mais sur le papier, le compte n’y est pas encore, alors que moins de 10 d’entre eux ont publiquement fait savoir qu’ils voteraient la motion, contrairement au reste de leur groupe.
  • Avant le vote de chacune des motions, chaque groupe, représenté par sa présidente ou son président ou l’un de ses membres, présentera en premier lieu sa position sur les deux motions lors d’une discussion commune, avant qu’Elisabeth Borne ne défende sa place et son gouvernement à la tribune. Selon les groupes, les orateurs auront entre 5 et 15 minutes maximum de temps de parole, hormis le groupe Renaissance qui dispose de 50 minutes maximum.
  • Les députés seront ensuite convoqués par la présidente de l’Assemblée pour voter dans des salles adjacentes à l’hémicycle, d’abord la motion déposée par LIOT. Tous sortent et seuls ceux qui veulent s’exprimer pour la motion iront déposer un bulletin dans l’urne en leur seul nom – aucune délégation de vote n’est possible.
  • Ils reviendront ensuite dans l’hémicycle pour l’annonce du résultat du vote de cette première motion, avant de repartir voter la seconde et que se répète le processus. Du fait de ce mode de scrutin, le temps de vote sera plus long que lors du vote systématique par boîtier électronique depuis les bancs de l’Assemblée. Le résultat du vote sur la première motion est donc attendu entre 18 et 19 heures.
15:31

Philippe Martinez (CGT) dénonce une répression policière « qui n’est pas justifiée »

Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, a dénoncé lundi sur Boursorama une « forte répression policière » qui « n’est pas justifiée » vis-à-vis des manifestants opposés à la réforme des retraites. « Ce sont des rassemblements organisés, il y a des familles qui viennent protester, et je trouve d’ailleurs (…) qu’il y a une forte répression policière », a-t-il déclaré.

« Sûrement qu’il y a eu des ordres de la part du ministère de l’intérieur, parce que face à ces rassemblements (…), il y a une répression forte vis-à-vis de manifestants qui sont là de façon tout à fait pacifique avec leurs enfants etc., c’est grave », a-t-il poursuivi. « Face à ces manifestations, ces rassemblements, il y a une augmentation de la répression des manifestants qui n’est pas justifiée », a-t-il insisté, en se demandant si le gouvernement ne cherche pas des « incidents forts pour détourner le débat de l’origine du mécontentement ».

Depuis jeudi, jour du recours au 49.3 par le gouvernement pour faire passer sa réforme, de multiples manifestations et rassemblements à l’appel ou non des syndicats sont organisés à Paris et en régions, parfois émaillés de tensions – poubelles incendiées, mobilier urbain vandalisé, jets de projectiles en direction des forces de l’ordre. La police a répondu avec des arrestations en nombre, 169 personnes ayant par exemple été interpellées samedi soir, dont 122 à Paris.

Selon Philippe Martinez, « 98 % des rassemblements qui se sont passés ce week-end étaient à l’appel des organisations syndicales ». A Paris, le rassemblement place de la Concorde jeudi avait été déclaré par Solidaires et celui de la place d’Italie samedi par la CGT, mais il y a aussi eu de nombreux cortèges « sauvages » dans les rues de la capitale.

La Ligue des droits de l’homme (LDH) a de son côté dénoncé dimanche soir sur Twitter « un usage disproportionné et dangereux de la force publique », qui met à « mal le droit de contestation des citoyens », s’inquiétant d’un « tournant antidémocratique ».

15:25

A l’Assemblée nationale, les députés arrrivent

Pierre-Henri Dumont (LR) répond à des journalistes dans la salle des Quatre-Colonnes de l’Assemblée nationale, Paris, le 20 mars 2023.
15:00

Des stations-service à sec pour la première fois depuis le début des grèves contre la réforme des retraites

La grève contre la réforme des retraites se durcit dans les raffineries, et de nombreuses stations françaises sont à sec pour la première fois depuis le début du conflit social, à la fin de janvier, principalement dans le Sud-Est, où la préfecture du Vaucluse a décidé de contingenter les ventes.

« Il n’y a plus aucun produit qui sort à cette heure » de l’ensemble des raffineries de l’Hexagone, que ce soit des six raffineries conventionnelles ou de la bioraffinerie de La Mède (Bouches-du-Rhône), a affirmé lundi à l’Agence France-Presse Eric Sellini, élu national de la CGT-Chimie. Les expéditions de carburants vers les dépôts qui alimentent les stations-service étaient déjà bloquées ce week-end dans la plupart des raffineries.

Depuis lundi, la raffinerie TotalEnergies à Feyzin (Rhône) et celle d’Esso-ExxonMobil à Fos-sur-Mer ont de nouveau cessé les expéditions, selon la CGT, ce que confirment les directions des deux groupes. « Jusqu’à jeudi soir, il n’y aura aucune sortie de carburant, que ce soit par wagon ou par camion », a fait savoir Lionel Arbiol, délégué CGT à la raffinerie Esso-ExxonMobil de Fos-sur-Mer. Plusieurs dépôts de carburants sont également bloqués, selon la CGT, comme celui de TotalEnergies près de Dunkerque, bloqué depuis le 6 mars, ou celui de Vern-sur-Seiche, près de Rennes, selon la CGT.

Des syndicalistes CGT bloquent l’accès la raffinerie de Donges (Loire-Atlantique) pour protester contre la réforme des retraites, vendredi 17 mars 2023.

Jusqu’à présent, les raffineries continuaient à produire du carburant, même si celui-ci n’était pas expédié. Mais cela change avec l’arrêt ce week-end d’une première raffinerie, la plus grande de France, celle de TotalEnergies en Normandie. L’opération prend plusieurs jours et l’installation devrait complètement stopper « lundi soir ou mardi matin », selon M. Sellini.

D’autres raffineries pourraient suivre, comme celle de PétroIneos à Lavéra (Bouches-du-Rhône) où « la procédure d’arrêt » doit être lancée lundi après-midi, selon Sébastien Varagnol, délégué CGT. « Si une motion de censure est votée cet après-midi, nous entreprendrons bien sûr aussitôt les manœuvres de redémarrage de la raffinerie », dit-il, ou encore celle de Feyzin près de Lyon, où d’après Jeff Vapillon, syndicaliste FO et salarié du site, l’équipe de 6 heures n’est pas venue relever l’équipe de nuit lundi, contraignant celle-ci à prolonger son travail, afin de pousser la direction à prendre des « consignes d’arrêt ». La raffinerie Esso-ExxonMobil de Port-Jérôme-Gravenchon (Seine-Maritime) pourrait, elle aussi s’arrêter de produire lundi ou mardi au plus tard, tandis que la raffinerie Esso de Fos-sur-Mer tourne « au ralenti », selon la CGT.

La moitié des stations-service des Bouches-du-Rhône manquent ce lundi d’un type de carburant, et 37 % sont à sec, selon des données publiques analysées par l’Agence France-Presse. La pénurie a fait tache d’huile dans les départements voisins du Gard et du Vaucluse. La préfecture du Vaucluse a ainsi décidé lundi de limiter les ventes de carburants dans les stations du département, jusqu’à jeudi inclus, afin d’éviter des phénomènes « d’achats préventifs préjudiciables au bon fonctionnement » de ces stations. Le manque de carburants touche également quelques départements de l’Ouest, comme la Loire-Atlantique, où la raffinerie de Donges a cessé ses expéditions de carburants depuis de nombreux jours.

La France compte 200 dépôts pétroliers et les pétroliers ont anticipé pour éviter la pénurie géante d’octobre dernier, causée par un conflit sur les salaires chez TotalEnergies et Esso, ce qui fait dire à Francis Pousse, président de Mobilians, qu’au niveau national la situation n’est « pas dramatique » et que le phénomène est « essentiellement concentré dans la région [Provence-Alpes-Côte d’Azur] ». A en croire Eric Sellini, le dépôt de Gennevilliers, qui alimente une grosse partie de la région parisienne, « n’a quasiment plus de produits ».

14:46 Vos questions

Bonjour Quelle est la position de M. Bayrou étrangement muet ?

Qji

Bonjour Qji,

François Bayrou s’est bel et bien exprimé depuis le recours au 49.3 par le gouvernement sur la réforme des retraites, jeudi. Le président du MoDem, parti membre de la coalition présidentielle, a pris la parole au lendemain de la décision de l’exécutif, sur LCI, en arguant : « S’il n’y avait pas eu de 49.3, jeudi soir, nous nous serions trouvés avec plus de projet de loi de réforme des retraites – il aurait été battu au vote – et plus de gouvernement. »

Alors que ces dernières semaines, M. Bayrou a mis en garde à plusieurs reprises le gouvernement sur le besoin de concertation sociale sur le projet de réforme et de « pédagogie » pour l’expliquer aux Français, il a fait valoir vendredi que « dans les circonstances [de jeudi], j’estime qu’il n’y avait pas d’autre choix. La majorité a cru qu’elle aurait le soutien d’une partie des oppositions. J’étais plus sceptique. »

L’article 49.3 de la Constitution, « qu’on a pris l’habitude de vilipender », est « une des clés de voûte de la Ve République », a développé le maire de Pau, ajoutant : « Il dit quelque chose d’absolument compréhensible : vous êtes le gouvernement, vous vous avancez devant les Français et vous dites : “Le projet que je vous propose est tellement important pour moi que si vous n’en voulez pas, il faut que je m’en aille” ».

« Si l’Assemblée nationale refuse ce projet, alors le gouvernement est obligé de s’en aller. Il n’y a pas de plus démocratique, pas de plus sérieux, pas de plus grave comme vote que ce vote-là », a enfin insisté François Bayrou, au sujet de la possibilité pour les députés d’opposition de déposer une motion de censure et de l’adopter.

Comme vous le savez, les deux motions de censure déposées vendredi par les oppositions (celle transpartisane déposée par le groupe centriste Libertés, indépendants, outre-mer et territoires, LIOT, et celle du groupe Rassemblement national, RN) sont examinées cet après-midi à l’Assemblée nationale à partir de 16 heures. Nous suivrons ici en direct leur examen et les votes toute la fin de journée.

14:38 Sur le terrain 
Devant l’Assemblée nationale, avant les débats et les votes sur deux motions de censure, à Paris, le 20 mars 2023.
14:35

Les étudiants de l’université Paris-I votent l’occupation du site de Tolbiac

Plusieurs centaines d’étudiants de l’université Paris-I Panthéon Sorbonne ont voté lundi l’occupation du campus de Tolbiac pour dénoncer la réforme des retraites et le recours du gouvernement à l’article 49.3, a constaté une journaliste de l’Agence France-Presse (AFP), à la mi-journée, lors d’une assemblée générale sur le site du 13e arrondissement de la capitale.

« Le 49.3 a réveillé la jeunesse », s’est réjouie auprès de l’AFP Lorelia Fréjo, 23 ans. « La colère monte, nous ne voulons plus suivre le calendrier de l’intersyndicale et nous invitons toutes les universités à nous rejoindre », a ajouté l’étudiante en langues. « Dans toutes les universités en France, ça monte, on passe un cap », a également estimé Eléonore Schmitt, une porte-parole du syndicat étudiant L’Alternative, ajoutant : « On se met en lien avec tous les travailleurs en grève pour les rejoindre sur les piquets. »

L’assemblée générale s’est déroulée alors que des cars de CRS étaient positionnés aux abords de l’université. A 18 heures, une autre réunion interuniversitaire est annoncée pour décider si « Tolbiac devient le centre névralgique de la contestation étudiante », a décidé l’assemblée générale. Les étudiants se sont dits déterminés à l’idée de rejoindre « tous les rassemblements prévus aujourd’hui et dans les jours à venir » à Paris, pour dénoncer le projet de réforme du gouvernement.

Mardi, une marche étudiante doit rallier l’incinérateur d’Ivry-sur-Seine, un des sites occupés par des éboueurs et des agents de propreté en grève, à la gare d’Austerlitz via Tolbiac.

14:00

Plusieurs ministres conviés à Matignon mardi

Elisabeth Borne, qui affronte deux motions de censure lundi après son recours au 49.3 pour une adoption sans vote de la réforme des retraites, a convié plusieurs ministres à déjeuner mardi à Matignon, a appris lundi l’Agence France-Presse (AFP) de sources concordantes.

Après le rejet probable de ces motions à l’Assemblée, ce déjeuner vise à montrer que les membres du gouvernement « soutiennent » la première ministre, nommée à Matignon le 16 mai dernier, a précisé un conseiller de l’exécutif, interrogé sur cette invitation à déjeuner.

« Je pense, je souhaite que le gouvernement va continuer à gouverner sous l’autorité d’Elisabeth Borne », a déclaré pour sa part le ministre des transports, Clément Beaune, sur franceinfo lundi matin. « Elle peut et elle doit rester (…). C’est une femme politique, une responsable politique dont on a besoin dans les mois qui viennent à la tête du gouvernement de la France », a-t-il ajouté.

13:25

Le recours au 49.3 va compliquer l’adoption « de futures réformes », juge l’agence de notation Moody’s

L’usage très contesté de l’article 49.3 par le gouvernement pour faire adopter sa réforme des retraites va « rendre difficile l’adoption de futures réformes », juge l’agence de notation financière Moody’s dans une note sur la France.

« La décision du gouvernement d’utiliser cet outil constitutionnel est susceptible de compliquer les tentatives futures de légiférer et mettre en œuvre des réformes macroéconomiques structurelles pendant le reste du mandat » d’Emmanuel Macron, écrit-elle. Moody’s attribue la note de AA2 à la France avec une perspective stable, c’est-à-dire une dette de « grande qualité » et un risque « très faible » de défaut, selon ses critères d’évaluation.

Dans sa note, Moody’s met, par ailleurs, en avant les risques que cette réforme ne soit pas adoptée si la motion de censure était votée lundi, si le projet était retoqué par le Conseil constitutionnel ou en cas d’un hypothétique référendum, même si elle juge ces scénarios « improbables ». Plus généralement, le texte est « moins ambitieux qu’envisagé initialement par le président Emmanuel Macron durant sa campagne présidentielle, mais devrait aider à soutenir la réduction du déficit durant la décennie », ajoute-t-elle.

13:10

La moitié des stations-service des Bouches-du-Rhône manquent de carburant

De nombreuses stations-service du sud-est de la France sont affectées lundi par des pénuries de carburants, sur fond de grèves des expéditions dans les raffineries contre la réforme des retraites, alors que la situation semble globalement stable dans le reste du pays, selon des données publiques analysées par l’Agence France-Presse (AFP).

Lundi, à 10 h 30, environ 8 % des stations-service de France étaient à court d’essence ou de gazole, mais plusieurs départements connaissaient une situation beaucoup plus préoccupante, imputée par un syndicat professionnel à un effet de « panique », lié aux déclarations de leaders syndicaux appelant à faire le plein. Dans les Bouches-du-Rhône, 50 % des stations-service étaient affectées, un pourcentage à deux chiffres qu’on retrouvait dans les départements voisins du Gard (40,9 %), du Vaucluse (33,33 %), du Var (23,24 %) et des Alpes-de-Haute-Provence (22,22 %).

Autre foyer d’« emballement » des pénuries, la Loire-Atlantique (29,05 % des stations touchées), où la raffinerie de Donges, à l’arrêt pour des problèmes techniques, a cessé ses expéditions de carburants depuis de nombreux jours. L’arrêt de la plus grande raffinerie de France, en Normandie (TotalEnergies), et celui éventuel de deux autres raffineries en Normandie et près de Marseille, pourraient accentuer la pénurie.

Au niveau national, la situation n’est « pas dramatique », assure Francis Pousse, président du syndicat professionnel Mobilians, qui représente 5 800 stations sur près de 10 000 en France, et note que le phénomène est « essentiellement concentré dans la région PACA ». « Pour l’instant », il s’agirait, selon lui, d’un épiphénomène, « sauf, bien entendu, la région PACA. Des remontées que j’ai de chacun de mes représentants de région, il n’y a pas de panique », a-t-il ajouté, rappelant ainsi une différence avec le conflit engagé à l’automne par les raffineries pour les salaires.

Afin de juguler les achats de précaution, la préfecture du Vaucluse a décidé lundi de limiter les ventes de carburants dans les stations-service du département jusqu’à jeudi inclus. Elle espère éviter ainsi les scènes observées à Marseille, où dans une station-service manquant de certains carburants, un camion de ravitaillement est arrivé sous escorte policière.

12:58

LFI demande une commission d’enquête sur des « pressions » de l’exécutif

Les députés de La France insoumise (LFI) ont demandé lundi la création d’une commission d’enquête sur d’éventuelles « pressions » ou promesses de l’exécutif envers des parlementaires pour s’assurer de leur soutien à la réforme des retraites, désormais soumise à la procédure du 49.3.

« Alors que les députés s’apprêtent à voter [lundi] une motion de censure transpartisane, nous nous interrogeons sur le respect de la liberté de vote des députés, garantie par l’article 27 de la Constitution. (…) Nous demandons l’ouverture d’une commission d’enquête sur les pressions exercées sur les parlementaires par l’exécutif », écrivent les députés « insoumis » dans un communiqué.

Le groupe d’opposition évoque « le récit de certains parlementaires témoins eux-mêmes d’appels reçus de la part de l’exécutif » et « les déclarations d’Aurore Bergé évoquant des députés LR proposant leur soutien à la réforme contre un engagement financier de l’Etat ».

Dimanche, la présidente du groupe Renaissance (majorité présidentielle) avait fustigé des députés Les Républicains (LR), venus, selon elle, « frapper à la porte de Matignon » en disant « je suis prêt à voter la réforme, par contre vous mettez 170 millions d’euros sur la table pour faire un contournement autoroutier ». « Heureusement que le gouvernement a dit non », a-t-elle affirmé.

Jeudi, avant que le gouvernement recoure au 49.3 pour faire passer son projet de réforme, la présidente du groupe LFI, Mathilde Panot, avait demandé l’ouverture d’une enquête après un article du Parisien mentionnant le ministre de l’économie, Bruno Le Maire. Le quotidien y citait les confessions d’une députée LR, sans la nommer, que le ministre aurait contactée pour la convaincre de voter en faveur du texte, précisant que Bruno Le Maire aurait soufflé que le gouvernement saurait être « attentif » à sa circonscription.

Le locataire de Bercy a nié ces allégations, en réponse à un tweet de Jean-Luc Mélenchon qui en faisait état. « Faux. La députée est revenue sur ses propos », a déclaré M. Le Maire. Le Parisien a depuis actualisé son article pour préciser que la députée avait reçu un appel de Bercy mais n’avait pas décroché.

12:50

Les barrages routiers levés à Rennes

Les blocages provoqués lundi par des manifestants opposés à la réforme des retraites et qui ont causé d’importantes perturbations du trafic routier à Rennes ont été levés en fin de matinée, a-t-on appris auprès de la préfecture. « A 11 h 30, la situation s’améliore à Rennes. Tous les points de blocage sont levés », a annoncé la préfecture d’Ille-et-Vilaine à l’Agence France-Presse. En raison de dégradations de la chaussée, la vitesse sur une partie du périphérique est limitée à 70 km/h, précise-t-elle.

Dans la matinée, des images diffusées sur les réseaux sociaux montraient d’importants feux et des colonnes de fumée sur la chaussée du périphérique et des perturbations ont affecté également la circulation de certaines lignes de bus de la capitale bretonne, selon le gestionnaire du réseau Star.

12:40

Ryanair lance une pétition pour « garder le ciel de l’UE ouvert » malgré les grèves des contrôleurs français

Ryanair a lancé lundi une pétition auprès de ses passagers, leur demandant d’appuyer ses appels aux autorités européennes pour protéger les survols du territoire français, affectés par les grèves de contrôleurs aériens contre la réforme des retraites.

La compagnie irlandaise appelle ses clients « à signer sa pétition “Protéger les passagers – garder le ciel de l’UE ouvert” et à rejoindre son appel à la Commission européenne », selon un communiqué, qui accuse l’institution dirigée par Ursula von der Leyen d’« inaction ».

Le transporteur aérien à bas prix, premier d’Europe en nombre de passagers transportés, affirme que le mouvement de grève des contrôleurs aériens français a retardé ou annulé les vols de plus d’un million de passagers depuis le début de l’année.

« La plupart des passagers perturbés ne volent pas vers/depuis la France mais survolent l’espace aérien français en route vers leur destination », affirme l’entreprise, qui estime que la loi française protège davantage les vols depuis ou vers les aéroports de l’Hexagone. Ryanair dit vouloir remettre sa pétition, lancée sur Internet, à la Commission européenne lorsqu’elle aura été signée par 1 million de personnes – vers 12 h 30 lundi, elle approchait le chiffre des 1 000 signatures.

12:40

Manifestations spontanées : la gestion du maintien de l’ordre se durcit

Lors de la mobilisation spontanée samedi 18 mars au soir, place d’Italie (13arrondissement), on ne notait sur place ni présence de black blocs constitués ni faits de violence avérée contre les forces de l’ordre. C’est cependant dans ce secteur qu’ont été signalés plusieurs faits, dont un manifestant jeté à terre et molesté par un policier des brigades de répression de l’action violente motorisée pendant une charge, et d’autres, dans un hall d’immeuble, matraqués au cours de la même séquence.

La veille, sur la place de la Concorde (8e arrondissement), en marge de heurts plus sérieux, plusieurs personnes avaient été interpellées brutalement sous l’œil des caméras. Pour la Préfecture de police, qui avance le chiffre de 132 policiers et gendarmes blessés depuis le 7 mars, cette posture s’adapte « à la physionomie des manifestations et rassemblements ».

Les manifestants, eux, dénoncent un recours systématique aux interpellations : 258 ont été réalisées jeudi à Paris, soit pratiquement le double du nombre enregistré en un mois. Le lendemain, 64 nouvelles interpellations ont eu lieu, avec des résultats judiciaires peu tangibles : le parquet de Paris signale que 58 personnes ont été remises en liberté quelques heures plus tard, sans aucune charge.

En province, plusieurs témoignages font également état de violences commises contre les manifestants.

Pour Fabien Jobard, directeur de recherches au CNRS et chercheur au Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales, si les semaines passées ont été marquées par une gestion « prudente, graduée et à distance du maintien de l’ordre », celui-ci connaît désormais « une brutalisation », certes « encore relative ».

Lire aussi : La gestion du maintien de l’ordre se durcit face à la multiplication des manifestations spontanées

Des manifestants envahissent les voies à la gare SNCF de Versailles

Des manifestants ont envahi les voies à la gare SNCF de Versailles pour protester contre la réforme des retraites, montre une vidéo diffusée sur Twitter par la CGT Cheminots locale.

12:21

Onze gares et stations de métro fermées aux abords de l’Assemblée et des Champs-Elysées

Onze gares RER et stations du métro du secteur des Champs-Elysées et de l’Assemblée nationale ont été fermées à la demande de la Préfecture de police de Paris « en raison d’une manifestation de l’intersyndicale », annonce la RATP. « La réouverture se fera sur ordre des autorités », ajoute-t-elle sur son site Internet.

12:09 Sur le terrain 

Sur les piquets de grève autour de Paris, des éboueurs « usés » et « déterminés »

« Marqués au corps par le travail », éboueurs et agents de propreté de la Ville de Paris restent mobilisés lundi contre le projet de réforme des retraites, cramponnés depuis deux semaines à leurs piquets de grève en région parisienne.

Sur le site d’incinération d’Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), une trentaine de personnes, grévistes et leurs soutiens, étaient rassemblées tôt lundi matin autour d’un feu de bois, manteaux d’hiver sur le dos, buvant des cafés brûlants. Eboueur parisien et responsable syndical CGT de 53 ans, dont vingt et un de métier, Karim Kerkoudi a passé la nuit sur place. « Le jeu en vaut la chandelle », assure-t-il, « déterminé ». Si la réforme est votée, éboueurs et agents d’assainissement partiront à la retraite à 59 ans au lieu de 57.

« Chaque jour, je me lève à 4 h 45 pour aller porter, à deux, entre six et 16 tonnes d’ordures. J’ai des tendinites aux deux coudes. La douleur aux lombaires, on n’en parle même plus. On est marqué au corps par le travail », rappelle en soupirant Karim Kerkoudi. Sur son téléphone, il montre une photo de lui le nez en sang. « Ce jour-là, je me suis pris un bac dans le visage, il était trop lourd et s’est décroché du camion. Une autre fois, je me suis brûlé le contour des yeux à cause d’un sac mal fermé qui contenait des liquides irritants », énumère-t-il, avant d’ajouter que, selon ses calculs, il devra « déjà travailler jusqu’à 67 ans pour une retraite à taux plein ».

« On est là pour ne pas travailler jusqu’à la mort »

A l’entrée du site d’Ivry, Gursel Durmaz, 55 ans, filtre les arrivées. Seuls les grévistes et leurs soutiens peuvent rejoindre le piquet. « On n’est pas là pour mettre le bordel. On est là pour ne pas travailler jusqu’à la mort », explique, posté derrière la grille, cet éboueur syndiqué à la CGT.

Au garage de Romainville (Seine-Saint-Denis), la grève a été reconduite lundi matin pour une quinzième journée. Etre chauffeur de camion benne de la Ville de Paris est un « stress permanent », confie Abdu, dix-sept ans de boîte, qui préfère taire son patronyme par « peur » de sa hiérarchie. « Circulation, cycliste à contresens et automobilistes impatients » sont son lot quotidien. « Il n’y a pas un jour où on ne se fait pas insulter. On intériorise, on garde notre calme », explique le fonctionnaire en grève. Certains collègues ont développé de l’« hypertension » et des « problèmes de dos », ajoute-t-il.

Devant le site, un barrage filtrant a été mis en place après une réquisition des forces de l’ordre. Sur les 80 camions, seuls une dizaine sont sortis du garage pour opérer dans les 20e, 17e et 9e arrondissements de Paris.

11:52

Raffineries : le gouvernement « n’hésitera pas » à procéder à des réquisitions, affirme Clément Beaune

Le gouvernement « n’hésitera pas » à procéder à des réquisitions si des raffineries sont arrêtées par le personnel en grève pour protester contre la réforme des retraites, a prévenu lundi le ministre des transports, Clément Beaune. « C’est une décision de dernier recours, mais comme nous l’avons fait précédemment, comme nous l’avons fait au mois d’octobre, si cela était nécessaire, nous n’hésiterions pas à le faire pour éviter un blocage économique et de la circulation dans notre pays », a prévenu le ministre des transports sur Franceinfo, évoquant des « mesures ponctuelles, raffinerie par raffinerie ».

Dans l’immédiat, le gouvernement « prend des mesures d’anticipation » avec des stocks stratégiques « au plus haut niveau », a poursuivi M. Beaune, précisant qu’« à l’heure où nous parlons, on n’en est pas aux réquisitions ». Les stocks stratégiques sont, selon lui, à « un haut niveau » et permettent d’« approvisionner les pompes à essence ». Il y a cependant des « situations locales qui sont plus préoccupantes que d’autres », notamment dans les Bouches-du-Rhône, a-t-il reconnu. Dans le Sud-Est, où certaines stations-service se sont retrouvées à sec, « il y a eu des phénomènes parfois difficiles à expliquer, que je peux comprendre à cause du stress » avec l’afflux d’automobilistes, a-t-il noté.

L’occupation de la direction des services départementaux de l’éducation nationale levée à Marseille

Les membres du personnel de l’éducation et les militants des syndicats CGT, SUD et CNT, de La France insoumise et du Parti communiste qui occupaient depuis 9 h 15 la direction des services départementaux de l’éducation nationale à Marseille ont quitté les lieux vers 11 heures.

L’Union départementale CGT 13 annonce des blocages routiers pour mardi. L’action vise à protester contre la réforme des retraites mais aussi à dénoncer la suspension de plusieurs adhérents de la CGT dans un lycée marseillais. L’UD CGT 13 demande l’arrêt de ce qu’elle considère comme des « sanctions de répression syndicale durant une période de lutte ».

11:38 Sur le terrain 
Rassemblement devant l’entrée d’un centre technique communautaire, lors d’un mouvement de grève, près du Havre, le 20 mars 2023.
11:35 Pour approfondir 

Si la rue s’embrase, c’est « le gouvernement [qui] est responsable »

Depuis plusieurs jours, la contestation de la réforme des retraites s’accompagne d’incidents de plus en plus fréquents. Le mécontentement s’est transformé, ici et là, en explosions d’indignation depuis que le gouvernement a décidé de faire passer ses mesures en appliquant l’article 49.3 de la Constitution, qui permet l’adoption d’un texte sans vote.

« Nous avions dit plusieurs fois que, à force de ne pas se sentir écoutés, les gens allaient avoir envie de se radicaliser, rappelle Cyril Chabanier, le président de la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC). Nous le sentions venir, même chez nos militants, qui ne sont pas des anarchistes jusqu’au-boutistes. » Une analyse partagée par François Hommeril, le leader de la Confédération française de l’encadrement – Confédération générale (CFE-CGC) : « L’absence de réponse du pouvoir à un mouvement social cohérent et démocratique ne pouvait créer que deux sentiments, à savoir la colère ou la résignation. Le 49.3 vient de faire pencher la balance vers le premier. »

Cette montée de fièvre n’entame pas la détermination de l’intersyndicale de se projeter vers une neuvième journée nationale d’action, jeudi 23 mars, même si ses membres craignent « que les choses ne dégénèrent », selon la formule de Benoît Teste, le secrétaire général de la Fédération syndicale unitaire (FSU). La mobilisation interprofessionnelle se déroulera trois jours après que l’Assemblée nationale aura examiné et – sauf coup de théâtre – rejeté les motions de censure, entraînant l’adoption sans vote de la réforme. Si la rue s’embrase, c’est « le gouvernement [qui] est responsable, affirme Simon Duteil, codélégué général de Solidaires.

La situation à laquelle est aujourd’hui confrontée l’intersyndicale « n’est pas simple », observe Jean-Dominique Simonpoli, président du cabinet La Fabrique du social. En effet, avec cette nouvelle journée de mobilisation prévue jeudi, les treize coalisés abordent « un tournant »« Il leur faut trouver des relais suffisamment convaincants pour que la population suive, sans tomber dans la radicalité contre-productive », décrypte Pierre Ferracci, président du groupe de conseil Alpha.

Lire aussi : Réforme des retraites : les syndicats relancent la mobilisation alors que la colère augmente dans la rue

Quels députés vont voter la motion de censure ? Combien de LR faut-il pour renverser le gouvernement ?

Une motion de censure « transpartisane », portée par le groupe de députés Liberté, indépendants, outre-mer et territoires (LIOT), a été déposée, vendredi 17 mars, et sera mise au vote lundi. Dans ce type de vote, soit les députés votent pour, soit ils ne votent pas : si le « pour » dépasse 287 – la moitié de l’effectif actuel des députés – alors la première ministre devra démissionner.

A l’Assemblée nationale, le groupe Renaissance et ses alliés disposent d’une majorité relative des sièges. Si les oppositions votaient la motion, elles pourraient donc renverser le gouvernement. Ce qui ne fut pas le cas lors des précédentes motions de censure, déposées par La France insoumise, la Nupes dans son ensemble ou le Rassemblement national. La crise politique déclenchée par l’adoption, sans vote à l’Assemblée, de la réforme des retraites grâce à l’article 49.3 de la Constitution pourrait-elle changer la donne et conduire les députés de l’opposition à voter de concert une motion de censure ?

Lire aussi : Retraites : quels députés vont voter la motion de censure ? Combien de LR faut-il pour renverser le gouvernement ?

Didir

Bonjour Didir,

La majorité absolue de 287 voix paraît difficile à atteindre. Il faudrait qu’une trentaine de députés Les Républicains (LR), soit la moitié du groupe, joignent leurs suffrages à ceux de la gauche, du Rassemblement national et de Liberté, indépendants, outre-mer et territoires (LIOT), or le parti de droite a soutenu la réforme et ne veut pas « rajouter du chaos au chaos » en faisant tomber le gouvernement. Une poignée de députés LR pourraient néanmoins voter la censure. Farouchement opposé à la réforme, Aurélien Pradié a annoncé lundi qu’il voterait le texte LIOT pour provoquer « un électrochoc ». Selon lui, « une quinzaine » de députés de son groupe le suivront.

11:12

Le point sur les perturbations routières et dans les transports publics

Routes bloquées

  • Des manifestations sur des échangeurs routiers ou les rocades de plusieurs villes ont entraîné des ralentissements ou des blocages de la circulation, comme à Rennes où des feux de palette ont été allumés sur la rocade sud. Au sud de la ville, les accès au dépôt pétrolier de Vern-sur-Seich sont bloqués, selon Eric Sellini, coordonnateur CGT pour la branche pétrole.
  • A Caen, le périphérique a dû être en partie fermé en raison d’une manifestation.
  • Dans le secteur de Lorient, la préfecture du Morbihan recense une centaine de manifestants. Des perturbations ont lieu sur la N165 qui relie Brest à Nantes, selon Bison Futé.
  • Dans le Nord, des opérations de filtrage de la circulation sur des ronds-points ont été signalées à Salomé (Nord), près de Lens, et Epinoy, près de Cambrai, selon la préfecture.
  • Près de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), une centaine de manifestants, drapeaux CGT en nombre, bloquent les trois accès au parc d’activités de l’Inquétrie, selon un correspondant de l’Agence France-Presse (AFP). Des palettes ont été enflammées et aucun camion ne peut entrer dans cette zone ni en sortir. Ce lieu comprend entre autres un dépôt de bus scolaires et un parc de stockage de camions de ramassage des ordures.
  • A Marck, près de Calais (Pas-de-Calais), un échangeur desservant une zone industrielle est fermé en raison d’une manifestation.
  • A Bordeaux, une opération escargot a été mise en place au centre-ville par la CGT-Energies.

Transports publics perturbés

  • La circulation des bus a été perturbée à Rennes sur certaines lignes, selon le gestionnaire du réseau Star.
  • A Metz, des manifestants bloquent depuis le début de la matinée le dépôt des bus de l’agglomération, entraînant de très fortes perturbations, a annoncé la régie locale sur sa page Facebook.
  • L’aéroport de Tarbes-Lourdes a été occupé tôt lundi matin pendant plus de deux heures par environ 300 manifestants, sans blocage des passagers ni irruption sur le tarmac, selon un représentant syndical. Les lumières des bâtiments ont été coupées momentanément dans le cadre d’une opération « sobriété énergétique », a précisé Jean-Maurice Darboucabe, élu CGT Energies Béarn-Bigorre.
  • La direction générale de l’aviation civile (DGAC) a demandé dès vendredi aux compagnies aériennes d’annuler 30 % de leurs vols lundi à Paris-Orly et 20 % à Marseille-Provence, en raison du mouvement de grève des contrôleurs aériens contre la réforme des retraites.
  • Côté SNCF, où la grève reconductible est entrée dans sa 14e journée, quatre TGV sur cinq et deux tiers des TER circulent, selon les prévisions de l’entreprise ferroviaire.
  • Le trafic est encore perturbé sur le réseau francilien.
  • En Nouvelle-Aquitaine, des militants de la CGT-Energies sont entrés dans l’aéroport de Pau-Pyrénées « pour sensibiliser les élus en partance pour Paris », avant le vote des motions de censure. Le courant des infrastructures ainsi que des communes alentour a été coupé pendant une vingtaine de minutes, « sans aucun impact sur l’activité de l’aéroport », affirme la direction, les systèmes électriques de secours ayant aussitôt pris le relais.

11:03

La direction des services départementaux de l’éducation nationale occupée à Marseille

Plusieurs dizaines de membres du personnel de l’éducation et de militants des syndicats CGT, SUD et CNT, de La France insoumise et du Parti communiste occupent depuis 9 h 15 la direction des services départementaux de l’éducation nationale à Marseille.

L’action vise à protester contre la réforme des retraites, mais aussi à dénoncer la suspension de plusieurs adhérents de la CGT dans un lycée marseillais. A l’appel de l’union départementale et avec l’appui de l’intersyndicale, les manifestants ont pénétré dans le bâtiment en passant par les parkings et interrompu une réunion au rez-de-chaussée du bâtiment. L’union départementale CGT 13 demande l’arrêt de ce qu’elle considère comme des « sanctions de répression syndicale durant une période de lutte ».

10:59 Vos questions

Le vote pour contre le motion de censure est il a bulletin secret merci pour votre réponse

Censurette

Bonjour Censurette,

Le vote d’une motion de censure est un scrutin public un peu particulier. Après le débat en séance publique, les députés sortent pour voter dans des salles attenantes à l’hémicycle et le résultat du vote n’est pas connu instantanément, comme dans le cas d’un vote à l’aide du boîtier électronique. Chaque député glisse son bulletin dans les urnes électroniques ou physiques et sans délégation de vote (procuration donnée à un collègue, ce qui est courant pour les votes en séance publique). Les députés absents ne pourront donc pas voter.

A l’issue du vote, ne seront connus que les députés ayant voté pour la motion de censure (les votes contre et les abstentions sont agrégés et ne sont pas dévoilés dans le détail).

10:55 Pour approfondir

Bac 2023 : la grève de la surveillance divise enseignants et syndicats

Si les épreuves de spécialité du baccalauréat, qui commencent lundi 20 mars et comptent pour près d’un tiers de la note finale, devraient majoritairement se dérouler sans encombre, des enseignants mobilisés contre la réforme des retraites prévoyaient d’organiser des actions pendant cette période.

Dans un entretien à Libération, le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a lui-même appelé les enseignants à « ne pas gêner le bac ». « Pour un jeune en terminale, le mois de mars est un stress total : vous passez le bac et vous devez gérer Parcoursup. Cette période est déjà très dure pour eux. Si, en plus, ils ont au-dessus de leur tête une épée de Damoclès, on n’aide personne », a-t-il affirmé.

Les syndicats ne sont pas les seuls à se diviser sur la conduite à tenir. Les enseignants, même les plus mobilisés, sont partagés entre le besoin d’exprimer leur mécontentement et le désir de ne pas pénaliser leurs élèves.

Lire aussi : Bac 2023 : la grève de la surveillance divise enseignants et syndicats

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D’ailleurs, en parallèle de ce direct, vous pouvez suivre celui consacré aux épreuves de spécialité du bac qui commencent ce lundi.

Lire aussi : Bac 2023, en direct : « que se passe-t-il si on n’a pas de surveillant ? », la crainte de perturbations avant le début des épreuves de spécialité

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10:42 Sur le terrain

Autoroute bloquée par des manifestants, à Rennes, le 20 mars 2023.
Trafic perturbé sur une autoroute bloquée par des manifestants, à Rennes, le 20 mars 2023.
Autoroute bloquée, à Reims, le 20 mars 2023.
Autoroute bloquée, à Reims, le 20 mars 2023.
10:40

Des manifestants perturbent le trafic routier dans le secteur de Lorient

Une manifestation contre la réforme des retraites perturbe le trafic routier sur la nationale 165 (N165), important axe de communication entre Brest et Nantes, rapporte la préfecture du Morbihan. « Une centaine de manifestants sont présents dans le secteur de Lorient », a-t-elle précisé à l’Agence France-Presse.

10:33

Le dépôt pétrolier de Vern-sur-Seiche, près de Rennes, bloqué

Le dépôt pétrolier de Vern-sur-Seiche, situé au sud de Rennes, « est bloqué », a annoncé Eric Sellini, responsable national de la CGT-Chimie. « Il travaille en liaison avec la raffinerie de Donges [près de Saint-Nazaire]. C’est un gros dépôt qui alimente une grosse partie de la Bretagne et l’ouest des Pays-de-Loire, un peu la Normandie, la Basse-Normandie », a-t-il précisé à l’Agence France-Presse (AFP).

Selon le site de TotalEnergies, ce dépôt « approvisionne l’Ouest en essence sans plomb 95 et 98, en gazole et en fioul domestique ».

10:25

La DGAC demande l’annulation de 20 % des vols, mardi et mercredi, à Orly et à Marseille

La Direction générale de l’aviation civile (DGAC) a demandé aux compagnies aériennes d’annuler mardi et mercredi 20 % de leurs vols à Paris-Orly et à Marseille-Provence, en raison du mouvement de grève des contrôleurs aériens contre la réforme des retraites.

« En dépit de ces mesures préventives, des perturbations et des retards sont néanmoins à prévoir », prévient l’autorité de l’aviation civile dans un communiqué, invitant « les passagers qui le peuvent à reporter leur voyage et à s’informer auprès de leur compagnie aérienne pour connaître l’état de leur vol ».

10:14 Vos questions

Nous n’entendons que très peu parler de la possibilité d’un RIP (Référendum d’initiative Partagée). En quoi ce dispositif pourrait, ou ne peut pas être une voie de sortie pour cette crise ? Merci pour vos lives et pour votre réponse

Zozize sauvage

Bonjour Zozire sauvage,

L’organisation d’un référendum d’initiative partagée (RIP) proposant l’abandon de la réforme est théoriquement possible, mais contrainte dans le temps. Le RIP est une proposition de loi qui permet d’organiser une consultation populaire. Elle doit être cosignée par au moins un cinquième des membres du Parlement, soit 185 députés et sénateurs – 252 parlementaires, députés de la Nupes et sénateurs des différents groupes de gauche, ont déposé vendredi une demande de RIP pour que l’âge légal de départ à la retraite ne puisse pas être porté au-delà de 62 ans.

Mais là où le processus se complique, c’est que le RIP ne peut pas porter sur l’abrogation d’une disposition législative en vigueur depuis moins d’un an. Si la réforme des retraites est adoptée (en cas de rejet de la motion de censure), le Conseil constitutionnel peut être saisi par les parlementaires, disposant de trente jours (ou huit jours si le gouvernement invoque l’urgence) pour examiner le texte. Or ce même Conseil constitutionnel dispose du même délai pour valider la proposition de RIP, après vérification du nombre de déposants et de l’objet de la proposition de loi.

Si le Conseil constitutionnel valide le texte du RIP avant que la loi sur la réforme des retraites soit promulguée, il confie ensuite l’organisation du recueil des soutiens au ministère de l’intérieur dans un délai de neuf mois. Si au moins 10 % des électeurs soutiennent cette proposition, cette dernière doit être examinée à l’Assemblée nationale et au Sénat, et sinon soumise à référendum par le président de la République.

Lire aussi : Quels scénarios possibles pour la réforme des retraites ? Motion de censure, « scénario CPE », censure constitutionnelle, référendum…

Si la motion de censure est rejetée, de combien de temps dispose les députés pour faire recours auprès du Conseil Constitutionnel? On peut supposer que les députés attendent le dernier moment pour le faire, pour gagner du temps par rapport à leur demande de RIP,non?

Julien

Bonjour Julien,

Dans les quinze jours qui suivent l’adoption définitive d’une loi, le Conseil constitutionnel peut être saisi par au moins 60 parlementaires. La cheffe des députés La France insoumise (LFI), Mathilde Panot, a déjà annoncé que la gauche lancerait cette procédure. La saisine, qui suspend le délai de promulgation de la loi, doit être examinée dans un délai d’un mois. L’article 61.3 de la Constitution permet au gouvernement de demander au Conseil constitutionnel d’examiner le texte en urgence, ce qui réduit le délai à huit jours.

09:49

Les perturbations à prévoir

La tension est montée d’un cran ce week-end en France, dans la rue comme dans les expressions politiques, à l’approche de l’examen, ce lundi, des motions de censure déposées à l’Assemblée nationale contre le gouvernement à la suite de son recours à l’article 49.3 de la Constitution pour faire adopter sans vote la réforme des retraites.

La semaine qui débute sera notamment marquée par une neuvième journée de grèves et de manifestations à l’appel de l’intersyndicale, programmée jeudi, et par la poursuite du mouvement dans les raffineries. Transports, examens, poubelles… Le point sur les perturbations à prévoir :

Lire aussi : Mobilisation contre la réforme des retraites : les perturbations à prévoir pour le lundi 20 mars

09:45

Le régime des retraites sera à l’équilibre en 2030, promet Bruno Le Maire

Le régime des retraites sera à l’équilibre en 2030 grâce à la lutte contre la fraude et à des transferts entre branches de la Sécurité sociale, a répété lundi le ministre de l’économie, Bruno Le Maire. Malgré 7 milliards d’euros de « mesures d’accompagnement social », « je garantis qu’en 2030, le régime des retraites sera à l’équilibre financier », a-t-il assuré sur BFM-TV/RMC.

« Le financement sera garanti pour qu’en 2030, il y ait l’équilibre financier, soit par la lutte contre les fraudes, soit par le transfert de la branche des accidents du travail vers la branche vieillesse », a-t-il détaillé, quelques heures avant la mise au vote de deux motions de censure à l’Assemblée nationale.

Le budget de 7 milliards alloués aux mesures d’accompagnement est « généreux » et « nécessaire », a insisté Bruno Le Maire. « Nous ne baisserons pas les pensions de retraite, et nous n’augmenterons pas les cotisations, donc les impôts des Français », a-t-il promis. Pour le ministre, la réforme des retraites, annoncée par Emmanuel Macron mais très impopulaire auprès des Français et vivement contestée dans la rue et par l’ensemble des syndicats, est « la pierre d’angle de la transformation économique de la France ». « C’est une réforme qui est à mon sens vitale », a encore déclaré Bruno Le Maire.

Le 20/03 à 09:27

Comment se déroulera l’examen des motions de censure ?

La séance de l’Assemblée nationale consacrée à l’examen des deux motions de censure, qui doit débuter à 16 heures, se déroulera de la façon suivante : chaque groupe viendra expliquer sa position, puis la première ministre, Elisabeth Borne, prendra la parole, après quoi la séance sera suspendue trente minutes pour que les députés aillent voter la motion du groupe Liberté, indépendants, outre-mer et territoires (LIOT). Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée, annoncera ensuite le résultat, puis la séance sera de nouveau interrompue trente minutes pour que les élus se prononcent sur la motion de censure du Rassemblement national.

Le 20/03 à 09:11

Eric Ciotti promet de ne rien céder et dénonce les « erreurs » du gouvernement

« Je ne céderai à aucune intimidation », a affirmé lundi le député des Alpes-Maritimes et président du parti Les Républicains (LR), Eric Ciotti, au lendemain du caillassage de sa permanence, tout en dénonçant les « erreurs » du gouvernement qui ont suscité la colère des Français.

Une enquête a été ouverte dimanche sur les dégradations de la permanence du député à Nice. Environ 280 manifestants se sont ensuite rassemblés devant ce local pour demander à M. Ciotti de voter les motions de censure contre le gouvernement. « Ce qui est insupportable, c’est de faire pression sur des élus pour qu’ils votent. J’entends la colère des Français, elle est le résultat des erreurs de ce gouvernement, mais je ne céderai à aucune intimidation, à aucune menace, à aucune pression », a affirmé M. Ciotti sur BFM Côte d’Azur.

Le député, favorable à la réforme des retraites, a estimé que « l’immense majorité » des députés LR ne voterait pas les motions de censure présentées lundi après la décision du gouvernement de recourir au 49.3 pour faire passer sa réforme des retraites. Alors que certains députés de son groupe – « très peu », selon lui – pourraient voter en faveur d’une de ces motions contre le gouvernement, il ne s’est pas prononcé sur l’exclusion éventuelle de ceux qui le feraient. Le mouvement « peut se durcir et c’est pour cela que le gouvernement doit être plus à l’écoute, plus attentif, doit moins traiter notamment les partenaires sociaux par le mépris, tel qu’il l’a fait jusqu’à aujourd’hui », a-t-il ajouté.

Le 20/03 à 08:51

Deux tiers des Français en colère et favorables à une censure du gouvernement

Deux tiers des Français (68 %) disent ressentir de la colère en raison du recours à l’article 49.3 pour faire adopter la réforme des retraites à l’Assemblée, selon un sondage Elabe pour BFM-TV publié lundi. Ils sont autant à espérer que le gouvernement sera censuré lundi par l’adoption d’une des deux motions présentées à partir de 16 heures.

Le 20/03 à 08:46

Bonjour Le Monde et merci pour vos lives ! Politico indique dans sa newsletter que « les députés se prononceront sur la première motion puis sur la seconde lors d’un vote à bulletin secret dans les salons accolés à l’hémicycle ». Or, si je ne me trompe pas, vous nous indiquiez ce week-end que le vote serait public. Pourriez-vous nous apporter quelques précisions?

W.

Bonjour W.,

Pour chaque motion de censure, les votes sont bien publics, comme on peut le voir avec les dernières. En revanche, seuls les votes « pour » sont comptabilisés. Ceux qui sont contre ne votent pas.

Le 20/03 à 08:31

Des blocages à Rennes, où la circulation est très difficile

Plusieurs manifestations contre la réforme des retraites causent lundi matin de grandes perturbations du trafic à Rennes, a-t-on appris auprès de la préfecture et de Bison Futé. « De nombreuses tentatives de blocage de la circulation sont en cours sur la rocade et ses abords à Rennes », a indiqué la préfecture d’Ille-et-Vilaine dans un message transmis à l’Agence France-Presse (AFP). « Le préfet d’Ille-et-Vilaine rappelle que si les automobilistes peuvent différer leur déplacement, il est préférable de le faire. »

Sur la rocade sud, des feux de palette bloquent la circulation, d’après la préfecture. Sur des images diffusées sur les réseaux sociaux, on pouvait voir d’importants feux et des colonnes de fumée sur la chaussée. Des perturbations affectent également la circulation de certaines lignes de bus de la capitale bretonne, selon le gestionnaire du réseau Star. Une opération « ville morte » a été lancée pour ce lundi à Rennes sur les réseaux sociaux, notamment étudiants, alors que la ville connaît de très nombreuses manifestations et aussi des dégradations, voire des violences, depuis le début de la contestation contre la réforme des retraites.

Le 20/03 à 08:20

Le député LR Aurélien Pradié annonce qu’il votera la motion de censure transpartisane ce lundi

Le député Les Républicains (LR) du Lot Aurélien Pradié a annoncé lundi qu’il voterait la motion de censure transpartisane contre le gouvernement. « C’est une vraie responsabilité et oui je voterai la motion de censure portée par Charles de Courson, la motion transpartisane. Je ne voterai pas la motion du Rassemblement national », a-t-il déclaré sur Europe 1. Le député estime qu’une quinzaine d’élus LR pourraient être prêts à faire de même.  Il en faudrait près d’une trentaine pour qu’elle soit approuvée.

Lire aussi : La motion de censure suspendue au vote des frondeurs LR

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Le 20/03 à 08:16

La motion de censure suspendue au vote des frondeurs LR

Il y a peu, LIOT – pour Liberté, indépendants, outre-mer et territoires –, était un acronyme connu des seuls familiers de l’Assemblée nationale : députés, assistants parlementaires et journalistes. Composé d’élus ultramarins, de centristes ou de socialistes en rupture de ban pour avoir refusé d’intégrer la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), ce groupe protéiforme va connaître son quart d’heure de gloire ce lundi. La motion de censure transpartisane qu’il propose peut bouleverser radicalement le sort du second quinquennat d’Emmanuel Macron. Du moins en théorie.

Le groupe de La France Insoumise (LFI) a renoncé à déposer une motion pour favoriser celle de LIOT, jugée plus consensuelle. Mais pour atteindre le chiffre magique de 287 députés (celui de la majorité absolue, sachant que quatre sièges sont vacants), il ne suffit pas de faire le plein dans les groupes Nupes, Rassemblement national (RN) et de rameuter deux ou trois non-inscrits. Le socialiste Philippe Brun cible ses collègues à rallier : les élus du parti Les Républicains (LR). « C’est simple, il faudrait que 28 LR votent la motion, compte le député de l’Eure. Cela paraît un objectif très ambitieux, aucun LR n’est signataire, mais on verra bien lundi. »

Lire aussi : La motion de censure suspendue au vote des frondeurs LR

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Bonjour, connaissez-vous déjà les horaires des débats sur les motions de censure?

Pol

Bonjour Pol,

Sous réserve de la décision de la conférence des présidents, le débat et le vote sur les deux motions de censure sont programmés pour 16 heures, peut-on lire sur le site de l’Assemblée nationale.

Le 20/03 à 07:58

Marine Le Pen invite tous les députés, y compris ceux de la majorité, à voter la motion de censure

Les motions de censure du gouvernement peuvent être adoptées si des députés Les Républicains (LR) font preuve de « courage », a estimé lundi Marine Le Pen, assurant que ceux qui le feront n’auront pas de candidats du Rassemblement national (RN) contre eux en cas de dissolution.

« Je pense que ces motions de censure peuvent être votées pour peu que quelques députés LR fassent preuve d’un peu de courage », a avancé sur RTL la patronne des députés RN. Elle a confirmé la proposition faite vendredi par le président du RN Jordan Bardella, en cas de nouvelles législatives à la suite d’une dissolution, de ne pas opposer de candidats de son parti aux députés LR votant la censure.

« Parfois il faut mettre la patrie avant les partis. (…) Ceux qui sont capables de s’opposer à cette réforme des retraites avec nous doivent pouvoir y trouver un intérêt », a-t-elle expliqué. « La méthode qui a été utilisée par le gouvernement est inadmissible. (…) Mon travail c’est de dire aux députés LR (…) : même si vous étiez pour, vous devez voter la motion de censure, parce qu’il en va du respect du peuple français », a-t-elle ajouté.

« Comment est-ce qu’on peut sortir de là ? 1. Par un référendum ; 2. Par le vote de la motion de censure ; 3. Par la dissolution ; 4. Par la sanction que nous allons réclamer de la part du Conseil constitutionnel », a résumé l’ancienne candidate à la présidentielle, pour qui « le gouvernement se grandirait si le moyen utilisé venait de lui ».

En cas de victoire du RN aux législatives après une hypothétique dissolution, Marine Le Pen a confirmé qu’elle « n’irait pas à Matignon » et que le RN a « nombre de profils » pour occuper la fonction de premier ministre. « Je n’ai absolument pas peur du pouvoir. Je l’attends avec impatience », a-t-elle ajouté.

Le 20/03 à 07:39

Sait-on combien de députés LR sont susceptibles de voter la motion de censure ?

Si la Médecine m’était chantée

Bonjour,

Le président du parti, Eric Ciotti, a annoncé que ses 61 députés n’allaient pas voter en faveur de la motion de censure. Cependant, ils sont au moins quatre à avoir annoncé l’inverse : Ian Boucard, Fabien Di Filippo, Maxime Minot et Pierre Cordier ; Aurélien Pradié, quant à lui, a laissé planer le doute. Selon nos décomptes (en partant du principe que les autres groupes vont voter de manière disciplinée), il faudrait donc 23 députés LR de plus – 27 en tout – pour faire basculer le vote, ce qui est encore loin d’être acquis.

Pour qu’une motion de censure soit adoptée, il faut qu’au moins 287 députés votent pour, soit plus de la moitié des 573 élus (4 sièges sont vacants) de l’Assemblée nationale. Si le vote des députés LR n’était pas acquis pour le projet de loi de réforme des retraites, le parti de droite n’a pas pour autant l’intention de renverser le gouvernement.

Lire aussi : Retraites : quels députés vont voter la motion de censure ? Combien de LR faut-il pour renverser le gouvernement ?

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Le 20/03 à 07:32

Quels scénarios possibles pour la réforme des retraites ? Motion de censure, « scénario CPE », censure constitutionnelle, référendum…

Deux motions de censure ont été déposées vendredi : l’une par le groupe Rassemblement national, l’autre, présentée comme « transpartisane », par le groupe centriste Libertés, indépendants, outre-mer et territoires (LIOT), soutenue notamment par la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes). Elles devraient être mise au voix dans l’après-midi à l’Assemblée nationale. Quels sont ensuite les scénarios possibles ?

Si l’une des motions de censure est votée par la majorité des députés, la loi est rejetée et le gouvernement est renversé. L’adoption d’une motion de censure par une majorité de députés se traduirait par le rejet du texte élaboré par la commission mixte paritaire (CMP) et, probablement, par l’abandon de ce projet de loi.

On peut cependant envisager, d’un point de vue strictement législatif, que le processus se poursuive par une nouvelle lecture, qui est la suite habituelle de la procédure législative en cas de rejet d’un texte proposé par la CMP ; le projet de loi serait alors réexaminé par l’Assemblée nationale et le Sénat. Si cette hypothèse est juridiquement fondée, elle paraît politiquement intenable. Difficile, en effet, d’imaginer qu’un futur gouvernement soit en mesure de reprendre cette réforme.

Lire aussi : Quels scénarios possibles pour la réforme des retraites ? Motion de censure, « scénario CPE », censure constitutionnelle, référendum…

Le 20/03 à 07:26

Bienvenue dans ce direct

Bonjour et bienvenue dans ce direct consacré à la journée décisive qui s’annonce à propos de la réforme des retraites. L’Assemblée nationale doit examiner, à partir de 16 heures, les deux motions de censure qui ont été déposées, tandis que la mobilisation contre l’usage du 49.3 par le gouvernement se poursuit.

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