Cet établissement a dû en urgence vendre 21 milliards de dollars de titres obligataires, ce qui l’a amené à essuyer une perte de 1,8 milliard de dollars et le groupe a été contraint de procéder en urgence à une augmentation de capital de 2,25 milliards de dollars.
SVB voit ses dépôts fondre comme neige au soleil. « Le Founders Fund de Peter Thiel [un célèbre milliardaire américain] et d’autres grands investisseurs en capital-risque (ont) conseillé aux entreprises de leur portefeuille de retirer leur argent » de cet établissement, explique John Plassard, de Mirabaud.
Les banques françaises laminées
SVB Financial Group, maison mère de la banque, a chuté de 60,4% à Wall Street jeudi et a perdu encore 22% dans les échanges d’après-clôture. L’ensemble du secteur bancaire américain a été entraîné dans son sillage. L’indice KBW Bank a perdu environ 7%, avec d’importantes baisses chez des grands noms tels que JP Morgan, (-5,4%) ou Bank of America (-6,2%). Selon Reuters, les banques américaines ont effacé plus de 80 milliards de dollars de capitalisation boursière à Wall Street.
Les banques européennes ne sont guère épargnées. Ce vendredi Société Générale recule de 5,35%, BNP Paribas de 4,6% et Crédit Agricole SA de 3,4%, entraînant le CAC 40 dans une baisse de 1,8%, à 7.185,24 points. A Francfort, Deutsche Bank perd 7,4% tandis qu’à Londres, Barclays abandonne 5,8%.
Cette « petite panique s’est déclenchée sur le thème du bankrun », une réaction en chaîne qui débute par des retraits massifs de clients, explique à l’AFP David Bénamou, directeur des investissements d’Axiom Alternative Investments.
Impact des hausses de taux
Mais selon une note de Stephen Innes, analyste de SPI Asset Management, « le risque d’un incident de capital ou de liquidité parmi les grandes banques est (…) faible ».
Même si SVB possédait un modèle d’activité particulier, tourné vers le capital-risque, ses difficultés sont liées à la hausse des taux d’intérêts sur les marchés, en lien avec les resserrements des taux directeurs des grandes banques centrales. D’où la crainte globale du marché.
« Si l’on considère que les sorties de fonds des clients sont aussi probablement dues à la hausse des taux d’intérêt, il n’est pas exagéré de dire que cet épisode est emblématique du régime de taux d’intérêt plus élevés et plus longs qui semble s’amorcer, ainsi que des courbes inversées et d’un secteur du capital-risque technologique qui a connu des temps beaucoup plus difficiles ces derniers temps. La tempête parfaite de tous les éléments qui nous inquiètent dans ce cycle », explique Deutsche Bank.
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