aplutsoc2 – Mar 12
JUSQU’ICI, TOUT VA BIEN
Même si la France n’a pas été totalement à l’arrêt, la journée du 7 mars dernier restera dans l’histoire comme la plus grosse mobilisation sociale de ses quarante dernières années avec 3,5 millions de manifestant-es selon la CGT, un niveau de participation record que même le pouvoir a dû concéder comme étant le plus haut depuis le début de la mobilisation le 19 janvier dernier.
Mieux, elle a eu un effet d’entraînement en déclenchant dans son sillage des grèves, reconductibles ou pas, dans des secteurs stratégiques, où elles perdurent et dont la CGT est le fer de lance, comme le transport, l’énergie ou les déchets ainsi que, dans une moindre mesure, l’éducation mais aussi une kyrielle d’entreprises du privé, que ce soit dans la chimie, la construction ou le commerce, y compris en lien avec la revendication d’augmentation des salaires.
Pour faire reculer Macron, il faudrait que non seulement elles durent mais qu’elle se généralisent. Or on ne rattrape pas en quelques mois quarante ans de désyndicalisation et d’éclatement du monde du travail, en particulier dans le secteur privé ; on ne se lance pas en grève reconductible, tout comme pour courir un marathon, sans s’être auparavant entraîne avec de plus petites sauf si celle-ci a un caractère politique avérée et on ne remplit pas les caisses de grève une fois celle-ci lancée qui, pour le moment et bien qu’elles profusionnent, ne sont pas tant utilisées que ça.
Il n’y a plus de corps intermédiaires, il n’y a plus que la volonté d’un seul homme d’asseoir son autorité pour les quatre ans qui lui restent et dont il sait qu’ils sont comptés à la faveur d’une dissolution, il n’y a que lui et nous, ce sera nous ou lui et c’est justement ce que les suppliques de l’intersyndicale nationale d’abord à la recevoir puis à consulter le peuple, visent à éviter.
C’est pourquoi, après le vote du Sénat en faveur du texte, sauf à miser sur son possible rejet la semaine prochaine par l’Assemblée Nationale, voire l’adoption d’une motion de censure transpartisane suite à l’emploi du 49-3 (la seconde depuis… 1962 !) qui entraînerait la chute du gouvernement Borne, dont plusieurs ministres ont déjà pété les plombs ce qui en dit long sur sa faiblesse, la perspective d’une manifestation nationale à Paris, le temps que la loi soit soumise au contrôle du Conseil constitutionnel, serait à même donner un second souffle à la mobilisation.
D’ailleurs Macron a lui même, par l’intermédiaire d’un de ses conseillers, fixé le niveau de confrontation à même de le faire reculer : une grève générale de plusieurs jours ou Paris en feu, voire un mort en manifestation, c’est à dire la giletjaunisation du mouvement qui s’amorce si on regarde de près les affrontements avec la police qui ont eu lieu hier en marge de plusieurs manifestations et qui risquent de se reproduire mercredi prochain, prochaine journée de grève et de manifestations appelées par l’intersyndicale. Il va falloir être persévérant car les prochaines semaines promettent d’être âpres.
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