Cerveaux non disponibles
La privatisation TUE
La Grèce pleure ses morts.
Le 28 février vers 23h30, dans la vallée de Tempi, proche de la ville de Larissa, un train interurbain a été percuté par un convoi de fret, le bilan provisoire à l’heure ou nous écrivons, est de 57 morts.
Il s’agit de la plus grave catastrophe ferroviaire jamais survenue en Grèce.
La colère enfle d’heure en heure dans le pays, et alors que le premier ministre grec K.Mitsotsakis a affirmé que l’accident était principalement dû à une erreur humaine du chef de gare, qui a été placé en garde à vue, la population gronde.
Car en réalité, et ainsi que le déclarent plusieurs syndicats de transport grecs, aucun système de sécurité, télécommandes, ou feux de circulation ne fonctionnent, ce qui évidemment aurait réduit voire évité les risques de ce type d’accident grave.
Des milliers de personnes sont sorties dans la rue le 1er mars, pour un hommage aux victimes,mais les manifestations ont rapidement exprimé une rage intense, avec des émeutes, et des charges policières violentes.
Un nouveau rendez vous est donné ce 3 mars dans plusieurs villes de Grèce.
Le ministre des Transports, Kostas Karamanlis, a annoncé présenter sa démission suite à ce drame.
en disant assumer la responsabilité des défaillances de l’Etat incapable de moderniser un réseau ferré « inadapté au XXIe siècle »…
Mais l’extrême vétusté du réseau ferroviaire grec, n’est pas un constat anodin.
Il est directement lié à sa privatisation.
En effet, la société nationale de train grecque a été privatisée en 2017, afin de pouvoir bénéféficier de l’aide financière internationale au moment de la crise majeure.
La Grèce a donc vendu son opérateur historique, TRAINOSE, à une compagnie italienne privée Ferrovie dello Stato italiane qui au demeurant se passe de tout commentaire pour le moment.
On se doute qu’elle se reposera sur le concept “d’erreur humaine” pour se dédouaner de toute responsabilité.
Comme dans toute opération de privatisation, on constate encore une fois que la recherche de la “compétitivité et de la rentabilité” se fait au détriment de la sécurité et du bien être des personnes.
Ce qui se passe en Grèce après ce drame humain, dépasse la tristesse d’un deuil accidentel inévitable.
Ce qui se dit en Grèce, c’est qu’au contraire, il était évitable.
Qu’il n’est que la longue suite de la “capitalisation” de tout, de la disparition du service public, dédié en priorité aux personnes.
Et la pauvreté généralisée qui sévit actuellement de façon exponentielle, n’est pas le moindre des motifs pour une explosion sociale face à l’égoïsme irresponsable du gouvernement grec.
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