Il a beaucoup été écrit sur ce mouvement contre la réforme des retraites, sur l’importance du 07 mars et des jours qui suivront.
Dans ce flot d’analyses et de conjectures, il apparaît désormais important de revenir à l’essentiel, histoire de ne pas le perdre de vue quand nous serons tous emportés dans la spirale des actions / réactions de ces prochains jours.
L’essentiel, c’est de se souvenir que dans cette lutte il ne pourra y avoir qu’une seule victoire de notre camp. Celle d’un retrait total de la réforme.
Si cela arrivait, ce serait un séisme important pour la Macronie et même très au delà. Le pouvoir, qu’il soit mené par le PS, l’UMP ou LREM, assume depuis des décennies que la rue ne gouverne pas. 3 millions de personnes dans la rue ne change rien aux orientations politiques (libérales) des gouvernements.
Des gouvernements élus de plus en plus mal, avec une abstention record et grâce au barrage « républicain ».
Vaste blague.
Ce dogme a été ébranlé quelques instants au moment des premiers actes GJ. Mais depuis, la crise Covid et la guerre en Ukraine ont remis le vieux monde sur des rails qui semblent bien solides. Même si l’on voit tous que ces rails nous mènent en enfer.
Mais revenons à cette grève.
Toute autre issue que le retrait total ne peut, et ne devra, être considérée que comme une défaite. Et donc une victoire du pouvoir. Mais malheureusement, les issues autres qu’un retrait total de la réforme sont assez nombreuses et bien plus probables.
Il faudra le garder en tête au moment des choix qui devront être faits par certains des acteurs de la séquence en cours.
Car oui, certains pourraient sortir grandis d’un de ces scénarios de défaite : quelques syndicats ou partis politiques, des individus aussi. Parmi eux, certains penseront sincèrement avoir fait leur possible et avoir permis par exemple une réforme moins libérale. D’autres ne se poseront que la question de leur gain dans ce jeu.
Mais qu’ils soient sincères dans leurs intentions ou non importe peu. Ceux qui joueront avec le pouvoir ne pourront en être que des alliés.
On ne danse pas avec le diable. On ne négocie pas non plus.
Si la probabilité d’un retrait total semble très faible, elle existe tout de même. Et l’histoire a montré que la détermination a souvent rendu possible l’improbable.
Alors le 07 mars au soir, puis le 08, puis les jours qui suivront, gardons à l’esprit qu’il ne pourrait y avoir plus belle victoire que de voir Macron obligé de retirer sa réforme. Et que pour voir le monarque de la start up Nation vivre cet affront, il faudra rester droit dans ses bottes, jusqu’au bout. Et ne pas céder aux sirènes des compromis et du pragmatisme.
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