Parti du département français, où les autorités françaises préparent une série d’expulsions d’étrangers, un bateau s’est vu refuser de débarquer sur l’île comorienne Anjouan.
« Tant que la partie française décidera de faire des choses de façon unilatérale, nous prendrons nos responsabilités. Aucun expulsé ne rentrera dans un port sous souveraineté comorienne », a déclaré auprès de l’Agence France-Presse (AFP) le ministre de l’intérieur de l’archipel, Fakridine Mahamoud. De leur côté, les services maritimes ont, dans une note adressée à une compagnie maritime et dont l’AFP a reçu une copie, confirmé que « le port de Mutsamudu (sur l’île comorienne d’Anjouan) [n’était] pas en mesure d’opérer sur l’embarquement et débarquement de passagers de ce jour jusqu’au 26 avril ».
Le préfet de Mayotte a affirmé lundi que la France « n’arrêtera[it] pas » les opérations contre la délinquance et les bidonvilles menées sur ce territoire français de l’océan Indien, alors que des défenseurs des droits humains se sont inquiétés des actions entreprises contre les migrants en situation irrégulière. « Les opérations (…) de lutte contre la délinquance et de lutte contre l’habitat insalubre, avec leurs conséquences sur l’immigration clandestine, on ne les arrêtera pas », a déclaré le préfet Thierry Suquet. Le représentant de l’Etat a également dit espérer « reprendre rapidement » les rotations de bateaux vers l’île comorienne d’Anjouan.
Intenses tractations
La France prévoit de déloger des migrants illégaux des bidonvilles du département français de Mayotte, dans l’océan Indien, et d’expulser les Comoriens présents illégalement sur le territoire vers l’île comorienne la plus proche, Anjouan, située à seulement 70 kilomètres. Quelque 1 800 policiers et gendarmes sont déjà sur place pour l’opération baptisée « Wuambushu » (« reprise », en mahorais) du ministre de l’intérieur et des outre-mer, Gérald Darmanin.
Première opération prévue mardi
Dans les bidonvilles menacés de destructions, habitants et représentants de l’Etat se préparaient lundi à la première opération d’expulsion, prévue mardi à 6 heures (5 heures en France métropolitaine). A Koungou, village du nord de l’île de 40 kilomètres de long, 85 familles sont sous le coup d’une expulsion dans le quartier de « Talus 2 », enchevêtrement de tôles bleues et grises, accroché à une colline, où plus d’une centaine de familles vivent dans des conditions précaires. Des marquages ont été apposés sur vingt habitations qui seront épargnées, a expliqué à l’AFP Psylvia Dewas, coordinatrice des opérations de décasage, tandis que les futurs expulsés sont invités par les associations à venir organiser leurs hébergements d’urgence, mis à disposition pour une durée de vingt et un jours.
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