Que faire quand l’eau vient à manquer

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Sans présumer de ce que seront les pluies à venir, les à-coups du climat vont suivre une trajectoire de plus en plus chaotique. L’épisode de sécheresse de l’été dernier se renouvellera plus souvent que par le passé

Cet hiver, plus de trente jours sans pluie dans les Alpes de Haute-Provence, comme sur toute la France ! Non seulement l’eau n’est pas tombée en quantité suffisante pour recharger bassins et nappes phréatiques, mais la masse de glaciers fondue l’été dernier est définitivement perdue. Et, vu les très faibles chutes de neige (cet hiver a connu l’enneigement le plus bas depuis 1963), tout laisse à penser que le « château d’eau » des Alpes ne sera plus qu’un triste souvenir d’ici quelques années.

Les usages de l’eau

Aujourd’hui, la concurrence entre les différents usages locaux est forte : eau domestique, eau agricole, eau touristique (voir encadré). Quels arbitrages ? Si l’eau domestique est prioritaire, il ne faut pas oublier l’eau agricole, à condition qu’elle vienne irriguer des cultures qui permettent avant tout de nourrir notre bassin de population, et appuyer des modes de cultures respectueux des sols et des sous-sols.

L’eau en baisse

La source des Arnauds, source principale de Forcalquier, voit son rendement baisser d’une année sur l’autre ; celle du Viou s’est tarie pendant plus de quatre mois l’été dernier ; celle du Beveron a mieux résisté que les autres même si elle s’est tarie en août. Et, pour la première fois, la Durance a été placée en état d’alerte.

Durant l’été 2022, les sources de Forcalquier ont montré leur limite. Il a fallu prélever 80 % de l’eau à potabiliser dans la Laye et ce grâce, non à la ressource stockée durant l’hiver, mais à l’eau de la Durance remontée jusqu’à la réserve de la Laye par les conduites de Géosel.

Devant une ressource en eau clairement en baisse, chacun est appelé à ne pas la gaspiller, y compris en hiver : particuliers comme professionnels.

Les actions à mettre en œuvre

Désormais nous devons penser l’aménagement de notre territoire en fonction de la ressource en eau disponible et de la préservation des milieux.

De l’économie de l’eau à sa récupération, en passant par son stockage, une volonté politique forte est indispensable pour montrer l’exemple, sensibiliser, inciter, expérimenter : comme collecter les eaux de pluie dans des citernes ; privilégier des cultures adaptées au climat ; remettre de la vie dans les sols pour retenir davantage d’eau et éviter le ruissellement…

Et, bien sûr, de toute urgence, commencer les travaux du barrage de la Laye qui permettront de récupérer la cote initiale, et donc un stockage supérieur à celui autorisé actuellement.

De plus, il faudra planifier les usages de l’eau pour assurer le partage de la ressource disponible et apaiser les conflits.

L’eau, bien commun par excellence, est une affaire de citoyenneté et mérite des choix collectifs, en concertation avec les usagers. • L.P.

—————————- Quelle eau ? —————————–

L’eau domestique est celle de la vie à la maison, y compris pour le jardin et la piscine.

L’eau agricole sert à l’activité des exploitations, aux cultures et à l’élevage.

Enfin, on entend par eau touristique, celle des vacanciers pour leurs besoins quotidiens, leurs loisirs et leurs activités sportives, sans oublier le bon fonctionnement des hôtels et autres lieux d’hébergement, leurs piscines, ainsi que l’entretien des espaces verts et des bâtiments, toute l’année.

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