Réforme des retraites : Une centaine de plaintes déposées à Paris pour des « arrestations arbitraires »

MANIFESTATIONS Un collectif d’avocats dénonce des interpellations sans objet, qui ne donnent pas lieu à des poursuites

20 Minutes avec AFP
Un homme allongé au sol et entouré de forces de l’ordre, mardi 28 mars 2023. — Christophe Ena/AP/SIPA

Pour cette vingtaine d’avocats, ces nombreuses interpellations et détentions ces dernières semaines sont sans objet, surtout au vu du faible taux de poursuites qui s’en sont suivies, et visent « à dissuader d’exercer son droit de manifester et à casser le mouvement social ».


Réforme des retraites : Une requête demandant la fin des interpellations « préventives » rejetée

DÉBOUTÉE Pour l’association requérante, les « arrestations préventives » portent atteinte « aux libertés fondamentales d’aller et venir, de manifester, de réunion ainsi qu’au droit à la sûreté »

20 Minutes avec AFP
457 personnes ont été interpellés jeudi dernier. parmi celles ci, nombre d'observateurs dénoncent des arrestations « préventives ». (Image d'illustration)
457 personnes ont été interpellés jeudi dernier. parmi celles ci, nombre d’observateurs dénoncent des arrestations « préventives ». (Image d’illustration) — LIONEL URMAN/SIPA

Pour l’association requérante, cette « technique dite des arrestations préventives » porte atteinte « aux libertés fondamentales d’aller et venir, de manifester, de réunion ainsi qu’au droit à la sûreté ».

L’association déposera un recours contre la décision

Dans sa requête en référé (procédure d’urgence), l’Adelico soutenait que les arrestations et gardes à vue entre le 16 et le 20 mars à Paris s’étaient soldées « dans plus de 99 % des cas » par des « décisions judiciaires de classement sans suite », démonstration selon elle que « cette politique de maintien de l’ordre public méconnaît les principes de nécessité et de proportionnalité ».

Dans ce cas, le placement en garde à vue « a le caractère d’une opération de police judiciaire et il n’appartient qu’aux tribunaux judiciaires de connaître des litiges survenus à l’occasion d’un tel placement », considère la juge des référés dans son ordonnance, consultée par l’AFP. Par conséquent, le tribunal a jugé la requête « irrecevable » car ne relevant pas de « la compétence de la justice administrative ».

« Il est dommage que le tribunal administratif conteste l’évidence de la politique d’arrestations illégales et massives, et qu’il ait refusé la tenue d’une audience qui aurait justement permis d’en débattre », a déclaré à l’AFP l’avocat de l’association requérante, Me Jean-Baptiste Soufron, qui entend « redéposer » des recours « dans la perspective des manifestations à venir ».

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