INFLATION Les prix à la pompe « doivent diminuer de 10 centimes » par litre, estime le CLCV
L’association de consommateurs CLCV accuse mercredi les distributeurs de carburants d’avoir engrangé des « marges brutes explosives » sur l’essence et le pétrole ces quatre derniers mois, jugeant que les prix à la pompe « doivent diminuer de 10 centimes » par litre.
« La grande distribution et les groupes pétroliers ne cessent de dire qu’ils s’engagent pour le pouvoir d’achat, il est temps que cela se traduise en acte. La CLCV n’hésitera pas à saisir les autorités compétentes si les marges brutes ne reviennent pas à la normale d’ici le début de l’été », avertit Consommation Logement Cadre de Vie (CLCV) dans un communiqué de presse.
Se basant sur les « moyennes annuelles » pour 2018-2021 de la fédération des industries pétrolières, CLCV indique que « la marge brute transport distribution » – soit la différence entre le prix hors taxes du carburant et le prix à la sortie de la raffinerie – se « situe en général aux alentours de 15 centimes le litre ».
Une marge qui atteint « un record historique »
En 2022, cette marge brute « a chuté à des niveaux très faibles car les distributeurs ont choisi de ne pas répercuter l’intégralité de la très forte hausse des cours du brut suite à la crise ukrainienne », rappelle la CLCV, soulignant que cette marge brute « a même été négative sur certains mois ». Mais « depuis le début de l’année 2023, cette marge se situe à un record historique dépassant les 25 centimes au litre », ajoute-t-elle.
« Il apparaît clairement que les distributeurs prennent depuis 4 mois des marges très élevées pour rattraper leurs pertes du second semestre 2022. Ce rattrapage pouvait s’entendre à condition d’être assumé de façon transparente. Au niveau européen, les prix hors taxe des carburants sont en baisse sauf en France ! », déplore la CLCV.
L’Etat demande un geste aux distributeurs, Leclerc fulmine
La ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher avait réitéré mardi ses appels aux distributeurs pour que les prix du carburant « baissent plus vite », et reflètent « au plus proche » le recul des cours internationaux du pétrole. Les cours du pétrole brut oscillent depuis début mai autour de 70-75 dollars le baril, retrouvant des niveaux qui n’avaient plus été atteints depuis le début de la guerre en Ukraine en février 2022.
Face à ces appels, Michel Edouard-Leclerc a jugé « gonflé » de pointer la responsabilité des distributeurs plutôt que TotalEnergies, qui engrange « des milliards de bénéfices ». « S’il doit y avoir des acteurs économiques pour baisser le prix des carburants, c’est d’abord celui qui fait le marché des carburants », a assené le président du comité stratégique des centres E.Leclerc sur BFM TV.
« Les marges secrétées par Total l’année dernière sont au moins aussi élevées que l’année d’avant, les pouvoirs publics (lui) avaient demandé l’année dernière de faire des ristournes et personne ne s’était offusqué que Total ne restitue qu’un demi-milliard aux consommateurs français à travers son seul propre réseau », a argumenté le dirigeant.
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