Ainsi donc …

aplutsoc2 – Juin 1

Ainsi donc, ce mercredi 31 mai, la « commission des affaires sociales » de l’Assemblée nationale a transformé la proposition de loi du groupe LIOT abrogeant la retraite à 64 ans en … rien du tout.

Ne surestimons pas cette proposition de loi : contrairement à ce qu’a écrit l’intersyndicale hier, elle n’abroge pas la loi anti-retraite de Macron mais uniquement les 64 ans. Cela étant dit, son adoption possible par l’Assemblée terrorise le pouvoir prêt à n’importe quelle argutie pour interdire le vote. Pourquoi ? Répétons-le car c’est ce qu’ils pensent tous mais ne disent jamais : parce que ça veut dire que Macron doit partir. Pas en 2027. Pas en 2024. Maintenant.

Quelle leçon de choses sur la V° République ! Dans les vraies assemblées représentatives que furent la Constituante et la Convention, les élus pouvaient proposer des lois sans qu’un « règlement » ne transforme leur texte en cours de route, et des lois qui pouvaient abroger ou créer des recettes, dont ils s’étaient rendus maîtres. Que dit l’article 40 invoqué ces jours-ci ? « Les propositions et amendements formulés par les membres du Parlement ne sont pas recevables lorsque leur adoption aurait pour conséquence soit une diminution des ressources publiques, soit la création ou l’aggravation d’une charge publique. » Qu’ont imposé les assemblés révolutionnaires contre le roi ? Le consentement à l’impôt, le contrôle législatif des charges publiques, des recettes et des dépenses ! Cet article monarchique entend faire prévaloir l’appareil bureaucratique du pouvoir exécutif contre toute volonté populaire.

La crise parlementaire engendrée par la crise de régime que les larges masses ont ouverte contre Macron n’est même pas réglée pour autant. Voici ce qu’en dit M. de Courson, qui n’est ni un révolutionnaire, ni un militant ouvrier, ni un « homme de gauche », mais le porte-parole des inquiétudes bourgeoises sur la viabilité de Macron : « Je redéposerai un amendement pour rétablir l’article 1 [abrogeant les 64 ans]. Ils savent pertinemment que si on vote sur cet article 1, il sera adopté. »

Nous verrons. Mais nous ne devrions pas en être à dire : « nous verrons ». Car cette situation ne résulte pas de l’action de forces internes au parlement de la V° République, mais de la pression de la grande majorité sociale. C’est à elle qu’il devrait appartenir de la dénouer, c’est elle qui peut et doit la dénouer. Or, l’intersyndicale depuis le 1° mai la voue à attendre sans même la perspective de manifester contre l’Elysée et vers l’Assemblée les 6 et 8 juin. La question des éléments d’organisation par en bas et celle de la mise en réseau des forces qui veulent réellement battre et chasser Macron, est donc essentielle.

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