4 ANS APRES LES FAITS ODILE EST RELAXÉEFigure des gilets jaunes toulousains et militante pour les droits des personnes handicapées, Odile Maurin avait été condamnée en première instance pour des violences contre des policiers avec arme !
L’arme en question c’est son fauteuil roulant…
Après avoir été malmené par des policiers dans son fauteuil, les policiers avaient porté plainte contre elle, un grand classique.
De notre côté nous savons toutes et tous que les policiers sont des fragiles avec un petit mental, mais pour que la justice arrive à leur donner raison sur cette affaire, c’est juste incroyable.
Pour rappel, le 30 mars 2019, lors de l’Acte 20 des gilets jaunes à Toulouse, cette militante pour les droits des personnes handicapées, membre de l’association Handi-Social, avait fait face au canon à eau policier. « Un agent s’était alors permis d’utiliser le joystick de mon fauteuil roulant pour m’obliger à partir et m’a propulsé dans le camion de police » déclarait Odile à son procès en 2019.
Bilan : elle s’en tire avec de nombreuses fractures au pied, une trentaine d’ecchymoses et… fait l’objet d’une plainte pour violences contre des policiers avec arme – son fauteuil roulant ! Le 6 décembre 2019, elle etait condamnée en première instance à deux mois de prison avec sursis et interdiction de manifester d’un an.
Après des mois d’attente la cour d’appel de Toulouse, vient enfin de visionner les vidéos versées au dossier d’Odile.
La cours d’appel l’a relaxée ce 11 mai, plus de quatre ans après les faits !
Il parait qu’elle a voulu casser du flic avec son fauteuil roulant, mais la bêtises des policiers à une nouvelle fois éclaté au grand jour.
Voilà près de quatre ans que cette condamnation absurde pesait sur elle.
A la sortie de l’audience elle s’exprime à un journaliste « Et pour une personne autiste, se voir accusée alors que l’on est innocent, a des effets bien plus délétères que sur une personne neurotypique ». Ce 11 mai 2023, la cour d’appel de Toulouse lui a finalement donné raison et a prononcé sa relaxe.
« Heureusement qu’on avait les vidéos de l’observatoire des pratiques policières avec nous », souffle Odile Maurin.
Bien que versée au dossier de la défense depuis le début, les vidéos montrant la scène n’ont été consultées par les magistrats que lors de la procédure d’appel. « Confronté aux faits, le magistrat a eu l’honnêteté de reconnaître que j’étais innocente dans cette affaire. J’ai toujours manifesté pacifiquement », continue-t-elle aux journalistes présents.
Figure toulousaine des gilets jaunes, celle qui est également élue d’opposition au conseil municipal, déplore les nombreux préjudices causés par cette condamnation en première instance.
« Pendant toutes ces années j’ai été calomniée notamment par le maire de Toulouse, qui n’a pas raté une occasion de me peindre en casseuse de flic, surtout quand il était en difficulté pour me répondre sur le fond », soutient la militante.
Elle aura également été condamnée à payer des dommages et intérêts aux policiers et écartée des manifestations pendant un an.
Particulièrement attentive au respect du droit à manifester, Odile Maurin, ne ratait pas une occasion de rappeler aux policiers leurs obligations légales, devenant ainsi la bête noire de la préfecture et du parquet.
SCM et KLL pour Le Pavé Lorrain
Poster un Commentaire