Document – Appel de l’Intersyndicale d’Aubenas pour le 6 juin 2023 : « Macron, on va venir te chercher ! »

Document – Appel de l’Intersyndicale d’Aubenas pour le 6 juin 2023 : « Macron, on va venir te chercher ! »

aplutsoc – Mai 13

Nous reproduisons à titre de document, pour encourager toute prise de position allant dans ce sens dans tous les secteurs du mouvement syndical.

Les dirigeants des confédérations rêvent de se sortir de l’étreinte exercée sur eux par la volonté ultra-majoritaire des salariés, toujours confirmée de grèves en manifestations, qui rejette fermement le report à 64 ans et le passage aux 43 annuités.

Ils acceptent d’aller deviser chez Borne les 16 et 17 mai. Et reportent tout appel national au 6 juin, dans l’optique de faire pression en faveur de la proposition de loi Liot de retour à 62 ans le 8 juin. L’adoption de la proposition de loi du groupe Liot serait plaisante mais ne constituerait pas la fin des 43 annuités ni le rétablissement des régimes dits « spéciaux ».

Le retrait de la loi oblige bien d’aller chercher Macron. Construisons cette perspective !


«Qu’ils viennent me chercher» : quand Macron communique «à la Sarkozy ou à la Trump»

La phrase d’Emmanuel Macron devant les députés LREM a fait beaucoup de bruit. Décryptage avec Philippe Moreau Chevrolet, spécialiste de la communication politique.

Emmanuel Macron a parlé pendant environ un quart d’heure aux députés de sa majorité. AFP PHOTO/UGC
Le 25 juillet 2018 à 18h54

« S’ils veulent un responsable, il est devant vous, qu’ils viennent le chercher ». Prononcée à la Maison de l’Amérique latine devant les députés de la majorité, cette phrase du président de la République faisant référence à l’affaire Benalla fait beaucoup parler depuis mardi soir*.

Pour Philippe Moreau Chevrolet, professeur de communication politique à Sciences Po et président de MCBG Conseil, cette sortie fait partie d’une stratégie d’Emmanuel Macron visant à rassembler son camp, un peu ébranlé depuis une semaine.

Macron sur l’affaire Benalla : « Le responsable vous l’avez devant vous, qu’ils viennent le chercher »

Pourquoi effectuer une telle sortie ?

Le but, c’est que la phrase soit entendue, qu’on la relaie. Il s’agit aussi de montrer à sa majorité qu’il est le chef et qu’il est en résistance. Quand il dit : « Je suis responsable de tout et si « ils » veulent trouver quelqu’un à qui parler, ce sera moi », c’est sous-entendu : « Je vous défends, je suis votre champion, je suis le vrai leader de la majorité ».

Qui est-ce « ils » ?

On ne sait pas exactement, mais il peut recouvrir l’ensemble des ennemis de La République en Marche (LREM). C’est toute la stratégie de LREM qui consiste à dire : « Nous sommes attaqués parce qu’ ils ne veulent pas de notre politique, parce qu’ils sont conservateurs, parce qu’ ils nous en veulent ». Pour l’opinion, cela crée l’image d’un président attaqué par des gens qui ont monté en épingle une dérive individuelle et une affaire mineure. Le récit de l’Elysée consiste à dire : « Pourquoi ils ont fait ça ? » et le motif avancé, c’est le complot, c’est l’attaque. On est dans une défense à la Trump ou à la Fillon où l’on va désigner des adversaires, la presse par exemple, et on est en mode « bunker ». C’est fort Alamo et on se défendra jusqu’au dernier.

Chacun au sein de la majorité peut donc mettre ce qu’il veut dans ce « ils » ?

Plus c’est flou, mieux c’est. En politique, désigner un ennemi a toujours été la meilleure façon de rassembler son camp. Ça oblige les gens à se déterminer entre amis et ennemis. C’est « si vous n’êtes pas avec moi, vous êtes contre moi ». Car le « ils » peut aussi être des gens de LREM. La stratégie de Macron est une stratégie de rassemblement face à l’adversité afin d’éviter qu’il y ait un éclatement de la majorité. Parce que la majorité parlementaire s’affirme comme le dernier et le meilleur rempart d’Emmanuel Macron.

Des voix dissonantes se sont d’ailleurs déjà fait entendre sein de LREM…

Tout le travail de l’Elysée est de faire en sorte que LREM parle d’une seule voix. La hantise de Macron, c’est de laisser s’installer une dissidence, une fronde. Pour la première fois, on voit apparaître un doute sur sa capacité de leader ainsi qu’un autre doute, plus ennuyeux, sur les valeurs. Cela pose un problème à un certain nombre de gens comme Sonia Krimi (députée LREM de la Manche, NDLR). Le fait qu’il y a une, deux, trois paroles discordantes, je pense qu’ils se sont dit : « Maintenant on intervient, on rassemble la famille et on tente de circonscrire l’incendie ». Ce n’est pas gratuit : il y a bientôt les élections européennes, que LREM pensait gagner, et là, ce n’est plus évident. Il y a aussi les municipales, où ce mouvement a un gros enjeu d’implantation locale.

La phrase de Macron rappelle aussi certaines sorties d’un de ses prédécesseurs, Nicolas Sarkozy. Ce parallèle est-il justifié ?

Il y a deux styles concurrents maintenant chez Macron. Il fait du « en même temps » y compris dans sa communication. Il veut être « en même temps » un président lisse, institutionnel, superstar à l’international, et un président voyou, populaire voire populiste à la Sarkozy ou à la Trump. C’est un peu Dr Jekyll et Mr Hyde. On a quelqu’un qui est capable de dire « on met un pognon de dingue dans les minima sociaux » un matin et le lendemain de faire un grand discours en citant Paul Ricoeur. C’est étonnant ce président qui au fond essaie de lier un peu tous les contraires y compris dans sa communication essayant d’unir de Gaulle et Sarkozy. C’est un peu un grand écart.

* Selon Visibrain, la plateforme de veille des réseaux sociaux, plus de 90 000 tweets ont été postés sur le sujet depuis mardi soir.

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