L’unité, c’est nous-mêmes ! Éditorial du 15 mai 2023

aplutsoc – Mai 15

La première fois que Mme Borne a voulu « recevoir » les syndicats, en sachant que la CFDT irait, la manœuvre avait été éventée par l’annonce faite par Sophie Binet, immédiatement après sa désignation à l’issue du congrès de la CGT, qu’ils iraient tous pour dire « retrait » et rien d’autre. Nous étions fin mars, la pression des larges masses s’exerçait à plein sur l’intersyndicale.

Depuis la validation de la loi Macron contre nos retraites par le Conseil constitutionnel, l’intersyndicale a allongé son calendrier tout en taisant toute velléité de manifestation centrale, du 1° mai au 6 juin. En même temps, la pression des larges masses tend directement à l’affrontement avec Macron. Elles disent ce qu’aucune direction ne veut entendre : que la démocratie c’est qu’il soit chassé, sans attendre.

Dans cette situation, Aplutsoc a posé la question de faire du 6 juin une montée à Paris, et appuie et appuiera les initiatives et prises de positions en ce sens. Mais Mme Borne a cette fois-ci invité les confédérations (CGT, CFDT, FO, CFTC, CGC) à venir la voir séparément. En sachant que la CFDT, suivie de la CFTC et de la CGC, iraient. La CGT a annoncé qu’elle ira pour dire « retrait » mais aussi pour parler des salaires, FO idem. Sur les sites des confédérations, rien sur ces rendez-vous, mais ils iront, les 16 et 17 mai, demain et après-demain.

Il ne s’agit pourtant pas de négociations, mais bien de « dialogue ». Et quand bien même ne porterait-t-il sur rien, il n’a qu’un seul contenu, politique : aider le gouvernement à donner l’impression qu’il « avance ».

Or, il « avance » : ainsi, l’attaque massive contre l’enseignement professionnel, qui vise à dévaloriser les salaires des « jeunes » comme l’ « emploi des seniors » vise à dévaloriser les salaires des « vieux », est en train d’être décortiquée, dénoncée, dans des dizaines de réunions de personnels et aussi par des assemblées et mouvements d’élèves.

Le fait qu’il ne soit pas impossible que l’Assemblée nationale, le 8 juin, revienne sur les 64 ans, souligne l’ampleur de la crise politique, mais justifierait non l’attente de son vote, mais l’action généralisée et centralisée contre Macron. Localement, les intersyndicales continuent et vont continuer quelle que soit l’attitude des directions nationales, car c’est cela le mouvement de fond.

Personne, parmi les larges masses, n’attend quoi que ce soit des rendez-vous de demain et d’après-demain. Si elles ont un message aux directions syndicales, c’est : N’Y ALLEZ PAS mais au contraire AIDEZ-NOUS A MONTER CONTRE MACRON POUR LA GRANDE CASSEROLADE NATIONALE DU 6 JUIN.

Les directions n’en font rien, vont voir Borne et réduisent le 6 juin à une demande faite au parlement ? La conclusion qu’elles nous soufflent ainsi, c’est : NOUS-MÊMES, organisons-nous !

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