Enquête Libé
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Sous ses airs d’agent modèle, le fonctionnaire de police trentenaire, consommateur de stéroïdes et amateur d’imagerie nazie, est accusé de violences par son ex-compagne. Egalement poursuivi pour usage de drogue, il comparaîtra devant le tribunal de Melun le 19 juin.
par Ismaël Halissat et Fabien Leboucq
publié le 17 mai 2023 à 13h28
«Bon, y’a qui demain, mon petit Ben ?» demande à un collègue, d’un ton badin, Jordan N., policier d’une trentaine d’années au sein de la 21e compagnie d’intervention (21CI) de la préfecture de police de Paris. Nous sommes le vendredi 23 septembre 2022, en fin de soirée. Les deux fonctionnaires parlent du barbecue prévu le lendemain. Et de ce qu’ils prévoient ensuite. Dans la même note vocale, envoyée sur WhatsApp, le gardien de la paix ajoute : «On fait une ratonnade après ?» Ce terme raciste renvoie aux expéditions violentes contre des minorités, notamment d’origine nord-africaine. L’autre agent lui répond qu’il y aura «des collègues d’Auber [Aubervilliers]». Et Jordan N. relance, riant : «Tu sais très bien que toi et moi on n’a pas besoin de beaucoup d’alcool pour aller faire des ratonnades.» Puis, sérieux : «Du coup je prends mon poing américain et ma télesco [matraque télescopique].» Selon des messages postérieurs, de la cocaïne a également été commandée ce soir-là.
Décoré par Didier Lallement
L’échange illustre la haine et l’appétit pour la violence de certains hommes de cette unité. A l’instar des cinq autres compagnies d’intervention construites sur le même modèle, la 21CI a notamment pour mission de protéger les institutions ou les événements sensibles. Mais ces dernières années, ses quelque 20
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