Plusieurs «faux» soudeurs repérés sur le chantier du réacteur expérimental Iter

Par Le Figaro avec AFP

Selon les premiers éléments de cette analyse, sur Iter, «13 soudeurs disposaient de certificats falsifiés attestant de certaines qualifications spécifiques requises pour ces chantiers». kriss75 / stock.adobe.com

L’autorité de sûreté nucléaire (ASN) indique avoir été informée en mars «de la détection de falsification de qualifications de soudeurs» au sein de ce site.

L’autorité de sûreté nucléaire (ASN) a été alertée sur la présence de plusieurs soudeurs faussement qualifiés sur le chantier du réacteur expérimental international Iter, à Cadarache, dans le sud de la France, a-t-on appris mardi auprès du gendarme du nucléaire en France. Selon une lettre datée du 4 mai et publiée sur son site internet, l’ASN a été informée dès «courant mars de la détection de falsification de qualifications de soudeurs» au sein de ce site de recherche.

C’est la direction d’Iter elle-même qui a porté à la connaissance de l’ASN «la découverte de falsifications dans les certificats de qualification concernant des soudeurs intervenant sur le chantier de construction», a indiqué l’ASN, confirmant des informations du Canard enchaîné à paraître mercredi. Dans sa lettre du 4 mai, l’ASN demande à Iter Organization de «préciser l’étendue des falsifications mises en lumière et leur éventuel impact sur des activités portant sur des équipements importants pour la sûreté».

Selon les premiers éléments de cette analyse, sur Iter, «13 soudeurs disposaient de certificats falsifiés attestant de certaines qualifications spécifiques requises pour ces chantiers», a indiqué l’ASN. Néanmoins, «sous réserve des informations complémentaires attendues, il n’a pas été identifié d’impact direct tel qu’un défaut de compétence des intervenants ou une activité réalisée non conforme», précise l’ASN.

Un retard de plusieurs années ?

Seul précédent connu : la découverte en 2021 à l’usine de retraitement Orano de la Hague (Manche), de «trois soudeurs non qualifiés», a rappelé l’ASN. Mais ils ont été «qualifiés ensuite par Orano à l’école de soudage de Cherbourg et ont réussi leurs épreuves, donc ils avaient les compétences, mais pas les documents en attestant», a précisé l’autorité de sûreté. Avec cette affaire, l’ASN insiste sur «l’importance, pour les exploitants, de réaliser de manière rigoureuse leurs activités de surveillance des intervenants et de contrôle technique des chantiers réalisés».

De son côté, «Iter a pris des mesures immédiates non seulement pour écarter ce prestataire en particulier, mais également pour disqualifier toutes les soudures effectuées par ces personnes et pour procéder à une évaluation complète de toutes les certifications de soudage, à l’échelle du site», a expliqué Laban Coblentz, responsable de la communication du site. Selon l’ASN, «le risque d’irrégularité peut être aggravé par le contexte actuel de très fortes tensions sur les métiers du soudage, qui amènent les entreprises prestataires et leurs salariés à faire face à une très forte demande, et les donneurs d’ordre à aller chercher des professionnels au-delà de leurs partenaires habituels».

Ces pénuries de main-d’œuvre tombent mal au moment où le pays s’apprête à relancer le nucléaire et où EDF mène un vaste programme de vérification et de réparation de soudures à risques de fissures sur des tuyauteries d’urgence. Projet colossal qui vise à révolutionner la production d’énergie, avec moins de déchets radioactifs et sans risque d’accident nucléaire, le réacteur de fusion nucléaire Iter fait face à des aléas de construction qui pourraient occasionner un retard de plusieurs années.

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