Une trentaine d’affiches reproduisant la fresque polémique du grapheur Letko, qui avait été effacée en avril dernier, ont été placardées dans la nuit de mercredi à jeudi sur des panneaux publicitaires de la ville.
La caricature représentant le président de la République sous les traits d’Adolf Hitler était apparue sur un mur d’Avignon début avril, avant d’être effacée après avoir provoqué l’indignation générale. Elle est toutefois réapparue, jeudi 18 mai, sur une trentaine d’affiches placardées sur des panneaux publicitaires de la ville. Une enquête pour injure publique envers le président et provocation à la rébellion a été ouverte par le parquet d’Avignon.
Ces affiches sont une reproduction d’une fresque murale réalisée par le grapheur Letko il y a un peu plus d’un mois et qui avait été effacée à la demande de l’agglomération du Grand Avignon, propriétaire du bâtiment sur la façade duquel elle avait été peinte. Elles représentent Emmanuel Macron en costume sous les traits du dictateur allemand, les cheveux grisonnants, avec les chiffres « 49.3 » en guise de moustache, en référence à l’article de la Constitution utilisé pour faire passer la réforme des retraites à l’Assemblée nationale.
Une représentation « inadmissible »
Le ou les auteurs de ce placardage sauvage encourent des peines de deux mois de prison et de 7 500 euros d’amende au titre de la provocation à la rébellion, et de 12 000 euros d’amende délictuelle pour l’injure au président, a rappelé à l’Agence France-Presse la procureure d’Avignon, Florence Galtier, jeudi.
Le graffeur Leiko est lui déjà poursuivi dans une enquête pour provocation à la haine, après avoir réalisé une fresque antisémite représentant Emmanuel Macron en marionnette manipulée par l’économiste Jacques Attali, en juin 2022. Ce dernier avait porté plainte pour provocation à la haine, tandis que la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (LICRA) avait annoncé qu’elle se porterait partie civile.
Jeudi, après leur découverte, les reproductions de la dernière fresque du grapheur ont suscité l’indignation de plusieurs élus et membres du camp présidentiel, qui ont affiché leur solidarité avec le chef de l’Etat. Ils ont dénoncé une représentation « inadmissible », à l’instar de l’antenne départementale du parti présidentiel (Renaissance).
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