Des adolescent-es de 15 ans en tenues militaires, avec des armes de guerre entre les mains.
Dans certains pays, on appelle cela des enfants soldats.
En France, c’est le SNU.
Le compte Twitter de l’armée française a publié ces photos avec la légende :
« Enfiler le treillis et les rangers dès 15 ans pour vivre le quotidien d’un soldat ? Une vingtaine de jeunes l’ont fait dans le cadre de leur service national universel ».
Les enfants ont notamment appris à démonter puis et remonter des fusils d’assaut HK 416 F
Cela pourrait être la propagande d’une dictature militaire qui embrigade sa jeunesse, mais c’est bien chez nous, en 2023.
Dans l’inversion générale, ce gouvernement qui estime que le moindre cortège est un « groupement armé », le moindre projectile en manifestation une « arme » et qui qualifie les combats écologistes de « terroriste » n’hésite pas à mettre de vraies armes à feu dans les mains de mineurs.
Et trouve cela formidable.
Le SNU, ce sont des stages en uniforme, encadrés par des militaires. Les adolescent-es participent à la levée du drapeau français et chantent La Marseillaise chaque matin, apprennent à marcher au pas et à se tenir en rang.
Les frais sont pris sur le budget de l’Éducation Nationale, qui par ailleurs manque de moyens pour simplement embaucher des enseignants et chauffer les salles de classe.
Pour l’instant, le SNU se fait sur la base du volontariat, et ce n’est pas un succès.
Parmi les 30.000 volontaires en 2021, 37% avaient un parent qui travaille ou a travaillé dans l’armée, la police, la gendarmerie ou chez les pompiers. Le gouvernement veut le rendre progressivement obligatoire.
Pour généraliser le SNU, le gouvernement va lancer dès la rentrée prochaine une forme de « volontariat collectif » avec la création de « classes d’engagement » thématiques dans les lycées.
Dans cette nouvelle version, ce sont les classes entières qui seront concernées par ces douze jours d’engagement.
Deux pistes sont envisagées en cas de refus.
Pour commencer, ceux qui acceptent cette option seront récompensés sur Parcoursup.
Ils aurons donc accès, à résultats égaux, à plus de filières universitaires que les lycéens qui refusent.
Une discrimination destinée à généraliser le dispositif « sans faire de vague » pour le moment.
À terme, ce projet militariste d’encadrement de la jeunesse est prévu pour être obligatoire.
Et l’objection de conscience, c’est-à-dire le refus de servir dans l’armée, comme à l’époque du service militaire, ne pourra pas être évoquée, les jeunes n’utilisant pas d’armes, a dit la ministre Sarah El Haïry à une organisation syndicale reçue début février.
Un mensonge, étant donné la communication du ministère des armées.
Quant à l’encadrement militaire de ces «stages», le gouvernement n’a pas dit un mot suite aux scandales d’agressions sexuelles, de violence, de racisme et d’humiliations commis par des soldats encadrants et dénoncés par des jeunes récemment.
La bourgeoisie radicalisée au pouvoir veut mettre au pas la jeunesse et préparer les esprits à la guerre.
Tout est fait pour habituer les jeunes à s’imprégner de l’imaginaire policier et militaire.
Heureusement, la jeunesse est toujours debout,
et l’échec de la « tournée du SNU » dans plusieurs villes en est l’illustration.
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