Au moment où les Wagner montaient sur Moscou l’Organisation Anarcho-Communiste de Combat de Russie publiait le communiqué ci-dessous.
Nous le publions d’abord parce qu’il s’agit d’une organisation présente dans la jeunesse, qui a revendiqué nombre des attentats et sabotages effectués en Russie depuis février 2022. C’est une organisation ouvertement défaitiste-révolutionnaire en Russie, ce qui est loin d’être clair pour toute la « gauche » russe (nous ne parlons évidemment pas du PC russe, le KPRF, parti oligarchique et réactionnaire intégré au dispositif du régime). La photographie illustrant cet article est celle du camarade Dmitri Peskov, qui faisait partie des anarcho-communistes russes engagés dans l’armée ukrainienne. Il est mort au combat, à Bakhmut, le 19 avril dernier : c’est pour cela que ses camarades le mettent en avant publiquement.
Pour bien des jeunes révolutionnaires russes l’ennemi n° 1 s’appelle l’État et l’anarchie les attire spontanément. Quoi de plus normal ? Si nous publions ce document, c’est aussi parce qu’il montre comment ces camarades abordent de plus en plus la question du pouvoir et la question de l’organisation d’une manière politique, soucieuse de préserver les forces et de préparer les prochains affrontements. On remarquera que comme Poutine, et en sens inverse, ils puisent des leçons dans l’année 1917 ! Que cette tradition et ces forces soient pleinement nôtres.
Salut et Fraternité aux combattants anarcho-communistes de Russie !
Nous sommes à un tournant de l’histoire. Il est clair depuis longtemps que ceux qui sont au sommet de la structure du pouvoir allaient bientôt commencer à se dévorer les uns les autres. Ce n’était qu’une question de temps.
Maintenant, la tâche principale des mouvements anarchistes et de libération en Russie et à l’étranger est de consolider les forces disponibles, d’acquérir des moyens, d’analyser le moment, de rétéablir les canaux de communication qui se sont effondrés et d’être prêts à agir.
On ne se raconte pas d’histoires : l’apparition de ce moment pourrait prendre du temps. De la révolution de février (au cours de laquelle les généraux ont participé à la destitution du tsar) à la révolution d’octobre, neuf mois se sont écoulés. De la rébellion de Kornilov à octobre, deux mois.
Mais une chose est claire. Tout d’abord, le moment de la confrontation armée approche. Deuxièmement, ni Poutine ni Prigozhin ne sont nos amis. Dans ce combat entre deux cannibales, restons à l’écart et qu’ils se saignent le plus possible. De cette façon, ils ne pourront plus déranger les gens à l’avenir.
Mais cette période d’attente du bon moment devrait être dédiée à notre avantage. Et tout le temps, à chaque instant – pour se préparer et augmenter sa volonté d’agir – mais aussi pour analyser la situation à chaque instant, pour être prêt à commencer à agir, en laissant tout derrière soi, même si la préparation est insuffisante. Parce que pire encore que de commencer tôt en se précipitant est le fait de dormir encore au moment où vous pourriez tourner l’histoire dans la bonne direction.
Nous voulons aussi dire quelque chose au sujet des appels à attaquer les bureaux d’enregistrement et d’enrôlement militaires et d’autres bâtiments gouvernementaux au moment actuel.
Nous ne préconisons pas cela maintenant. En ce moment, l’ennemi se prépare à repousser une attaque, non pas de partisans, mais de mutins armés. Attaquer de tels sites en ce moment signifie gaspiller vos ressources, attaquer pratiquement les forteresses surarmées de l’ennemi à mains nues.
La guérilla doit frapper là où l’empire est vulnérable, pas là où se trouve l’armure. Frappez là où l’ennemi n’attend pas. Par conséquent, en ce moment, il est possible d’attaquer des sites éloignés des villes. L’ennemi a rassemblé toutes ses forces pour se défendre ? Cela signifie qu’il a exposé les frontières lointaines et les voies d’accès. Attaquez les gazoducs et les oléoducs, attaquez les voies ferrées menant aux installations militaires (mais loin de celles-ci), attaquez les lignes électriques et les conduites d’eau qui alimentent la police et les bases militaires. Mais pas les sites eux-mêmes, là où l’ennemi attend.
Ou, si le risque est trop grand, passez ce délais à préparer un soulèvement armé.
Un partisan en vie et prêt au combat qui peut prendre part aux affrontements futurs est désormais cent fois plus important qu’un partisan qui a lancé une munition improvisée sur un flic et a été abattu par un flic stressé.
Et n’oubliez pas le régime de l’opération antiterroriste ; Et n’oubliez pas le régime de l’opération antiterroriste : même si vous décidez de ne pas attaquer un flic, mais une ligne électrique à 5 kilomètres, les risques d’être pris en route sous le régime CTO augmentent plusieurs fois. Évaluez raisonnablement et ne prenez pas de risques inutiles.
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