Pour cette action organisée en Savoie, des centaines d’éléments radicaux devraient se joindre au reste des manifestants selon les autorités.
ENVIRONNEMENT – Pas question de reculer. Malgré l’interdiction, les opposants au chantier de ligne ferroviaire grande vitesse Lyon-Turin sont déterminés à manifester ce samedi 17 juin en Maurienne (Savoie), malgré une forte présence policière dans la vallée.
De violents affrontements comme sur le site des bassines de Sainte-Soline (Deux-Sèvres) en mars sont redoutés par les autorités et des élus. Le week-end du 25 mars, deux manifestants avaient été plongés dans le coma et 200 personnes avaient été blessées, dont 47 gendarmes.
L’arrêté d’interdiction pris par la préfecture de Savoie a été confirmé pour des raisons de sécurité par le tribunal administratif de Grenoble, qui a rejeté vendredi soir une requête déposée par les Verts (EELV), ATTAC Savoie, et Vivre et agir en Maurienne.
Le tribunal a également mis en avant un « risque d’intrusion des sites particulièrement sensibles » et de l’éventuelle présence de « manifestants radicaux ».
« On est très content de cette mobilisation qui a été un pari difficile à tenir (…), nous ne nous laisserons pas intimider (…), c’est ici qu’il y a l’avenir et pas dans un projet mortifère et complètement dépassé par l’histoire », a souligné Lorenzo, du mouvement italien No Tav, mobilisé depuis des années contre le projet piloté par Bruxelles.
Un tunnel de 57,5 km entre Saint-Jean-de-Maurienne et Suse
Soutenue par l’Union européenne, la nouvelle ligne doit à terme relier Lyon et Turin, avec 70 % des voies en France et 30 % en Italie, avec un tunnel de 57,5 km traversant les Alpes entre Saint-Jean-de-Maurienne et Suse. Coût évalué : plus de 26 milliards d’euros.
Dans cette configuration, les opposants, qui espéraient initialement manifester à partir de Villarodin-Bourget, un village près de Modane, à plus de 50 km de leur campement, ont indiqué étudier « plusieurs options ». Le lieu de manifestation pourrait n’être choisi que samedi matin après consultations entre les 11 organisations à l’origine du rassemblement, indiquent des militants.
Des élus ont cependant fait le déplacement pour les prises de paroles, dont le maire EELV de Grenoble Éric Piolle, la présidente des députés Insoumis Mathilde Panot ou la députée (EELV) de l’Isère Cyrielle Chatelain. « La manifestation a été interdite sur un périmètre, nous irons manifester ailleurs », a indiqué dans un tweet le maire de Grenoble.
Pour le patron du Medef Geoffroy Roux de Bézieux, « on est face à la contradiction absolue des militants écologistes extrémistes : Ils veulent soi-disant sauver la planète mais ils ne veulent pas se donner les moyens : on ne sauvera pas la planète en faisant de la décroissance », a-t-il lancé vendredi matin sur BFMTV.
Un peu moins de 5 000 participants et plus de 400 radicaux
Les autorités prévoient « un peu moins de 5 000 participants, dont de nombreux ressortissants italiens et suisses », avec « plus de 400 radicaux susceptible de provoquer de graves troubles à l’ordre public ».
Selon Émilie Bonnivard, députée LR de Savoie, sur franceinfo, il y a « une manifestation déclarée pacifique » d’un côté, « et derrière, Les Soulèvements de la Terre, des organisations radicales, qui ne déclarent rien et dont on sait, avec un certain nombre de renseignements, être présentes avec un certain nombre d’actions violentes, comme on l’a vu à Sainte-Soline ou encore dernièrement à Nantes ».
Quelque 107 interdictions administratives de territoire – destinées à bloquer l’accès d’un étranger en France lorsque « sa présence constitue un danger grave » – ont été prises, selon le ministère de l’Intérieur.
Une centaine de véhicules ont aussi été contrôlés vendredi dans la vallée, et 119 objets coupants et contondants confisqués, ainsi que deux artifices, a indiqué la gendarmerie.
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