Les Etats-Unis vont fournir des armes à sous-munitions à l’Ukraine, a indiqué vendredi la Maison Blanche, franchissant un seuil important dans le type d’armements offerts à Kyiv pour se défendre contre la Russie.
Le président américain Joe Biden a donné son accord à la fourniture d’armes à sous-munitions à l’Ukraine ce vendredi
Les bombes à sous-munitions, c’est quoi ?
Bien qu’interdites par la Convention d’Oslo depuis 2010, des bombes à sous-munitions ont été utilisées à de nombreuses reprises dans les conflits en Syrie, au Yémen, en Ukraine, en Libye et au Soudan ces dernières années. Elles font des ravages parmi les populations civiles qui en sont les premières victimes. Mais que sont exactement les bombes à sous-munitions ?
Les démineurs de Handicap International recherchent des bombes à sous-munitions dans des plantations de riz au Laos. | © S. Goldberg / HI
La technique du saupoudrage
Une bombe à sous-munitions se présente comme un conteneur, rempli de mini-bombes explosives, appelées « sous-munitions ». Ce conteneur peut être un obus, une roquette, un missile… Largué par avion ou voie terrestre, il s’ouvre en vol et libère les sous-munitions. Un véritable tapis de bombes tombe alors sans précision sur de larges surfaces.
Les civils, premières victimes
Les bombes à sous-munitions tuent, blessent, mutilent et provoquent des traumatismes physiques et psychologiques lourds. Les civils représentent 97 % des victimes recensées, parmi lesquelles 36 % d’enfants.
Un danger à long terme
Jusqu’à 40 % des sous-munitions n’explosent pas quand elles touchent le sol : soit elles sont trop légères, soit le sol est trop meuble, soit un dysfonctionnement l’empêche d’exploser. Toujours actives, ces sous-munitions deviennent aussi dangereuses que des mines antipersonnel. Elles peuvent exploser à tout moment, dès la moindre manipulation. Des zones entières deviennent alors inhabitables, entravant la reprise de la vie sociale et économique, forçant les populations à se déplacer. Ces restes explosifs constituent une menace pour les civils parfois des dizaines d’années après un conflit.
Le Laos, pays le plus pollué au monde
Le Laos est un triste exemple de la menace à long terme que peut poser les sous-munitions. Alors que le pays a été bombardé entre 1964 et 1973, les sous-munitions qui n’ont pas explosé lors de leur largage font encore des victimes aujourd’hui, très souvent des enfants !
Qui produit les bombes à sous-munitions ?
Au total, 16 pays dans le monde sont toujours considérés comme producteurs, comme la Chine, la Russie, Israël… Les États-Unis ne produisent plus de sous-munitions à ce jour mais ne s’interdisent pas d’en produire de nouveau. 59 pays en stockent plusieurs millions à travers le monde. Les États-Unis en détiendraient 3 millions. En revanche, l’Allemagne, la France, l’Italie et le Royaume-Uni, qui ont signé la Convention d’Oslo, ont récemment détruit la totalité de leurs stocks.
Que dit la Convention d’Oslo ?
Entrée en vigueur en août 2010, la Convention d’Oslo a été signée par 119 États en décembre 2008. Elle interdit l’utilisation, la fabrication, le commerce et le stockage des bombes à sous-munitions. Elle inclut également des obligations aux États parties comme l’aide aux victimes et le déminage des zones contaminées.
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