Un policier de la BAC de Marseille avait été placé en détention provisoire, soupçonné d’avoir passé à tabac un jeune homme de 21 ans dans la nuit du 1er au 2 juillet.
LUDOVIC MARIN / AFP
POLICE – Le directeur général de la police nationale Frédéric Veaux a rencontré samedi à Marseille les effectifs des brigades anticriminalité (BAC) en colère après l’incarcération d’un des leurs, soupçonné d’avoir roué de coups un homme en marge des émeutes début juillet, suite à la mort de Nahel.
Et ce dimanche 23 juillet, le patron de la DGPN s’est confié dans les colonnes du Parisien pour revenir sur cette visite de « soutien » et s’exprimer sur la raison principale des protestations de policiers marseillais : le placement en détention provisoire d’un des policiers.
Quatre fonctionnaires, deux membres de la BAC Sud et deux de la BAC centre, ont été mis en examen dans la nuit de jeudi à vendredi pour violences en réunion par personne dépositaire de l’autorité publique avec usage ou menace d’une arme ayant entraîné une ITT supérieure à 8 jours, dans le cadre d’une information judiciaire ouverte le 5 juillet.
L’un d’entre eux, placé en détention provisoire, a provoqué la colère des syndicats de police. Selon une source syndicale à l’AFP, plusieurs centaines de policiers marseillais se sont mis en arrêt maladie depuis. D’autres ont répondu à l’appel du syndicat Unité SGP Police et se sont mis en « code 562 », un jargon policier qui signifie qu’ils n’assument plus que les missions d’urgence et essentielles.
« Le savoir en prison m’empêche de dormir »
S’il botte en touche sur la question des cagnottes en soutien aux policiers, comme ce fut également le cas pour le policier auteur du tir sur Nahel à Nanterre, le préfet se montre bien plus ouvert aux revendications des syndicats concernant la remise en liberté du policier de la BAC. « De façon générale, je considère qu’avant un éventuel procès, un policier n’a pas sa place en prison, même s’il a pu commettre des fautes ou des erreurs graves dans le cadre de son travail ».
« Le savoir en prison m’empêche de dormir », assume-t-il encore.
Questionné ensuite sur la réponse policière parfois « gratuite » qui a mené a plusieurs enquêtes de l’IGPN depuis la fin des émeutes, Frédéric Veaux réfute « le terme de violences gratuites ».
Pour finir le patron de la police dresse un nouveau bilan des émeutes en France. « Un bilan lourd », pour lequel on compte 4 000 interpellations au total. « 150 commissariats ont été pris à partie, […] des dizaines d’écoles, de mairies qui ont subi des dégradations importantes ». Il décompte également « 6 000 véhicules incendiés » et « 871 policiers blessés ».
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