Le Convoi de l’eau arrive à Paris pour alerter contre les méga-bassines
Parti de Sainte-Soline dans les Deux-Sèvres, le Convoi de l’eau est arrivé sur le Champ-de-Mars à Paris pour protester contre les méga-bassines.
FRANCE – « Et nous sommes tous des écoterroristes », chantent en chœur les participants du Convoi de l’eau, en arrivant ce samedi 26 août à Paris. Ils reprennent ainsi l’expression utilisée par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin pour qualifier les actions des manifestants de Sainte-Soline.
Parties le 18 août dernier des Deux-Sèvres, près d’un millier de personnes se sont rassemblées sur le Champ-de-Mars dans une ambiance bon enfant et au son de chansons fustigeant les bassines, ces réserves controversées d’irrigation agricole.
« Grille par grille, bâche par bâche, on détruira toutes les bassines », ont chanté les manifestants arrivés en début d’après-midi d’Orléans, où ils étaient établis depuis jeudi devant le siège de l’Agence de l’eau Loire-Bretagne.
Une délégation avait été reçue la veille, pendant plus de cinq heures, par Sophie Brocas, la préfète de la région Centre-Val de Loire et coordinatrice de bassin, pour réclamer sans succès un moratoire sur les projets de bassines en cours.
Le dialogue a notamment échoué sur le chantier de Priaires (Deux-Sèvres), où des grilles ont été installées, signalant, d’après la délégation, le début imminent des travaux.
De nouvelles actions prévues
« On est très énervé car on n’a pas obtenu le moratoire qu’on était venu chercher. On va devoir continuer les actions pour démanteler les chantiers », a déclaré ce samedi sous les applaudissements le porte-parole du mouvement les Soulèvements de la terre, Benoît Feuillu.
Il n’a pas donné de dates pour ces actions mais a précisé que « le prochain rendez-vous aurait lieu à Niort le 8 septembre, pour le procès de neuf représentants » de mouvements écologistes et syndicaux « accusés d’organisation de manifestations interdites ».
« Moi je serais Darmanin je m’inquiéterais sérieusement parce que les prochaines stratégies que l’on va mettre en place, ils vont les trouver très très déstabilisantes », a prévenu pour sa part Julien Le Guet, le chef de file de « Bassine non merci ». « Un grand rassemblement de soutien y sera organisé. Et on ne sera pas loin de Priaires », a-t-il ajouté.
« On ira bientôt à l’Agence de l’eau. On ira à Priaires, on retirera les barrières et on leur fera la misère », ont entonné, accompagnés d’un orchestre face à la Tour Eiffel, les membres du cortège parmi lesquels une bonne centaine de cyclistes.
Ambiance bon enfant
Le cortège s’est élancé ensuite avec pour but d’atteindre Montreuil à l’est de Paris pour une « soirée festive » dans le cadre d’un festival écologiste. Mais la police bloquait les ponts et marcheurs et cyclistes en grand nombre se sont mis à longer les quais ensoleillés de la capitale au joyeux son de trombones et saxophones sous le regard étonné et les questions des touristes.
Des cars de police canalisaient le flot de manifestants tandis que la circulation automobile a fini par être fortement perturbée. Des manifestants ont déployé une banderole sur un car de touristes, surpris mais amusés par la scène. Leur véhicule a fait tranquillement demi-tour.
Les méga-bassines visent à stocker en plein air de l’eau puisée dans les nappes superficielles en hiver, afin d’irriguer les cultures en été quand les précipitations se raréfient.
Ses partisans en font une condition de la survie des exploitations agricoles face à la menace de sécheresses récurrentes. Les opposants dénoncent, eux, un « accaparement » de l’eau par « l’agro-industrie » à l’heure du changement climatique.
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