Doriot. Ce nom est souvent utilisé à tort et à travers par des gens qui n’ont qu’une idée confuse de qui il fut et de ce qu’a été le « doriotisme », ce fascisme à la française. Ils savent vaguement qu’il fut un collabo actif, jusqu’à aller mourir sur le Front de l’Est sous l’uniforme nazi, et qu’il avait auparavant été militant du parti communiste. Point.
Lorsque Sophia Chikirou mobilise ce nom à propos de Roussel, on aimerait être sûr que c’est aussi sur la base de sa méconnaissance – laquelle n’a rien d’invraisemblable.
Son propre parcours, du PS au soutien critique à Nicolas Sarkozy, puis au mélenchonisme pur et dur, n’est pas vraiment celui d’une « politique » cultivée, mais plus, dans la vieille tradition néolibérale de la politique comme marché, celui d’une « communicante ».
Bonne communicante au demeurant, d’une manière à peu près indépendante des choix politiques de fond qu’elle peut faire au hasard de ses évolutions.
On ne peut qu’inviter à lire la rapide biographie de Doriot telle qu’elle est donnée dans le Maitron pour comprendre à quel point le comparer à un homme politique comme l’actuel secrétaire national du parti communiste relève du contresens, et le signifiant « Doriot » étant ce qu’il est, du contresens malveillant.
Et l’affirmer ne vise en aucun cas à valider, à euphémiser, ou à cautionner en quoi que ce soit les dérives réactionnaires et les saillies fréquentes de Fabien Roussel et de ses propres « communicants ».
Mais le doriotisme, la ligne politique adoptée par Doriot après son exclusion du PCF – dont il fut un dirigeant de premier plan, en particulier très actif dans les luttes anticoloniales et internationalistes -, a une seule logique : la haine du communisme, du parti communiste, du Komintern, de l’URSS.
C’est cela qui explique, au terme d’une évolution qui garde sa part de mystère, son soutien résolu à l’effort de guerre nazi. Aller y voir quoi que ce soit ressemblant à Roussel est faire preuve – d’une manière que les militant-e-s du PCF jugent à bon droit injurieuse – d’une nullité politique et d’une inculture historique crasses.
Mais on l’a compris : son propos n’est pas motivé par une analyse historico-politique, il est un acte de plus dans la manifestation de refus de faire front commun, de lutter pour l’unité la plus large de la gauche en vue de construire une majorité pour l’alternative.
Je sais bien que l’attitude du PCF elle-même aurait de quoi décourager les volontés unitaires les plus ancrées ; alors les moins ancrées, n’en parlons pas….
Voici donc sous ce lien qui était et qui a été Doriot.
MAITRON.FR
DORIOT Jacques, Maurice. Pseudonyme : GUILLEAU – Maitron
ŒUVRE : Nombreuses brochures reproduisant, souvent, des discours prononcés à la Chambre. On se reportera, si besoin, à Dieter Wolf, op. cit.
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