Par : Federica Pascale | EURACTIV Italie | translated by Marie-Alix Pocholuk
L’Italie est confrontée à un flux croissant de migrants, qui submerge ses sites de débarquement déjà surchargés, où des milliers de migrants attendent d’être transférés vers des centres d’accueil qui sont également pleins. Sur l’île de Lampedusa, en Sicile, de nombreuses barges sont alignées dans l’attente d’un débarquement, tandis que les sauveteurs atteignent leurs limites et que les tensions ne cessent de croître.
Mercredi 13 septembre, des affrontements ont éclaté entre les migrants stationnés à l’embarcadère de Favaloro à Lampedusa et les forces de police chargées de contrôler la zone.
Des centaines de personnes ont protesté, exigeant de quitter la jetée et d’être relogées, mais les autorités ont dû procéder à un « raid éclair » pour éviter une escalade et d’éventuelles violences.
« La question de la relocalisation (dans d’autres pays de l’UE) est secondaire. Très peu de personnes ont été relocalisées ces derniers mois. (…) La question n’est pas de savoir comment se débarrasser du problème, mais comment arrêter les arrivées en Italie, et je ne vois toujours pas de réponses concrètes », a déclaré le Premier ministre Giorgia Meloni sur la chaîne Rai 1.
Au total, 6 762 migrants ont débarqué sur l’île, dont 257 mineurs. La plupart se trouvent dans le point sensible de Contrada Imbriacola, tandis que d’autres groupes ont été contraints de rester dans d’autres parties de l’île, principalement à l’embarcadère de Favarolo, en raison du manque d’espace.
Plusieurs transferts vers d’autres régions italiennes sont en cours pour soulager les centres d’accueil de l’île, qui sont devenus le premier point de débarquement pour les personnes arrivant en Italie en provenance d’Afrique du Nord, la Tunisie et la Libye étant les principaux pays d’origine.
Le chaos total a été aggravé par une tragédie : un bébé de cinq mois s’est noyé après être tombé dans l’eau juste avant le début des opérations de sauvetage. Le corps du bébé a été repêché et transporté à la morgue de l’île. Un soutien psychologique a été recherché pour la mère, une mineure originaire de Guinée.
« Les solutions ne peuvent être trouvées au niveau national, mais seulement au niveau européen. Je pense qu’il n’y a pas d’autre option que de conclure le pacte sur les migrations. Les citoyens de tous les pays de l’UE nous ont demandé de trouver des solutions », a déclaré Roberta Metsola, présidente du Parlement européen, lors d’un point de presse à Bruxelles.
« Dix ans après la tragédie de Lampedusa, nous n’avons toujours pas assez fait », a-t-elle admis.
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