Et de 12 ! La nuit dernière, pour imposer sans vote du Parlement le budget de l’État pour 2024, le clan Macron a utilisé pour la 12ème fois le 49.3 en une année seulement. Un record absolu.
Entre 1958 et 2022, soit depuis le début de la Cinquième République, le 49-3 a été utilisé 89 fois. En une seule année, depuis 2022, le 49-3 a été utilisé 12 fois. Si tous les gouvernements avaient suivi le rythme d’Élisabeth Borne, il y aurait eu 780 utilisations du 49-3 !
Mais ce n’est pas fini. Le ministre des comptes publics Cazenave annonce tout content ce jeudi 28 septembre «probablement une dizaine de 49-3 de plus cet automne».
À la base, le 49-3 est une procédure d’exception, qui permet de faire passer en force un texte sans le vote des députés en cas d’urgence. Le 14 avril, les vieillards macronistes du Conseil Constitutionnel validaient la réforme des retraites imposée par 49-3 contre la population et le Parlement. Il validait ainsi une une façon de gouverner : le fait de passer sans vote tout en étant minoritaire et mal élu, faisant face à un énorme mouvement social. Sans légitimité ni majorité, seul contre tous, mais avec les pleins pouvoirs.
En juin, le Conseil de l’Europe s’alarmait de ce dispositif qui «soulève des interrogations au regard des principes du pluralisme, de la séparation des pouvoirs et de la souveraineté du législateur» et constitue une «ingérence significative de l’exécutif dans les pouvoirs et le rôle du pouvoir législatif». Il faut dire que dans les pays voisins, un régime aussi autoritaire que la Cinquième République est inimaginable, et serait considéré comme une dictature.
Le régime est né d’un coup d’État légal, en 1958, provoqué par des militaire afin que De Gaulle puisse prendre le pouvoir. À l’époque, la Cinquième République est imaginée comme un régime très autoritaire, quasiment monarchique, mais temporaire. Un régime d’exception le temps de régler le problème de la Guerre d’Algérie. 60 ans après, la Cinquième République est toujours là.
Et Macron le dictateur en herbe utilise au maximum tous ses leviers. État d’urgence, 49-3, dissolutions, anti-terrorisme contre des civils et maintenant des journalistes… Quelle sera la suite
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