Royaume-Uni : rejet de la proposition visant à mettre fin à la complicité du pays dans le prélèvement forcé d’organes en Chine

Par : Sofia Stuart Leeson | EURACTIV.com | translated by Lysia Fouilleul

L’amendement, qui aurait constitué la première définition officielle des prélèvements forcés d’organes, aurait été une « étape cruciale pour empêcher la complicité du Royaume-Uni dans le commerce illégal de prélèvement forcé d’organes en Chine, qui se chiffre en milliards de dollars », peut-on lire dans un communiqué de presse de la Coalition internationale pour mettre fin aux abus de transplantation en Chine (International Coalition to End Transplant Abuse in China), partagé avec Euractiv.

Avec 274 voix pour et 194 contre, la motion de désaccord sur la proposition d’amendement déposée par Lord Philip Hunt a été rejetée par la Chambre des Communes.

« Le monde est de plus en plus conscient du fait que le Parti communiste chinois pratique le prélèvement forcé d’organes sur des prisonniers de conscience, une activité qui représente plusieurs millions de livres sterling. Et pourtant, alors [que le Royaume-Uni] avait la possibilité d’empêcher la complicité dans ces crimes, le gouvernement a rejeté notre proposition d’amendement », a déploré M. Hunt.

En 2016, un accord entre le Royaume-Uni et la Chine d’un montant de 300 millions de livres dévoilant un partenariat hospitalier de 10 ans a été signé. Ce dernier comprenait la participation à la construction et à la gestion du nouvel hôpital international IHG de Qingdao, d’une capacité de 200 lits, ainsi que des projets futurs à Shanghai et à Chengdu.

Le prélèvement forcé d’organes est un programme chinois sanctionné par l’État, dans le cadre duquel les prisonniers de conscience sont exécutés en échange de leurs organes. Selon le Telegraph, entre 60 000 et 90 000 transplantations sont effectuées dans le cadre d’une industrie nationale dont le chiffre d’affaires dépasse 800 millions de livres sterling.

« Il s’agit d’un faux pas flagrant et d’une incapacité du gouvernement britannique à protéger les citoyens britanniques d’une complicité involontaire. L’argent des contribuables ne devrait pas servir à financer ces crimes horribles », a-t-il ajouté.

« Il est décevant d’apprendre que le gouvernement britannique n’a pas adopté cet amendement important au projet de loi sur la collecte d’organes, qui visait à protéger les citoyens et les institutions du Royaume-Uni contre la complicité avec les crimes de collecte forcée d’organes dont la République populaire de Chine est accusée », a déclaré le Dr Adnan Sharif, secrétaire de l’organisation non gouvernementale Doctors Against Forced Organ Harvesting (DAFOH), qui fait campagne contre la collecte illégale et contraire à l’éthique d’organes dans le monde entier.

« L’adoption de cet amendement aurait envoyé un signal clair que de tels crimes, le meurtre d’innocents, ne seront pas tolérés », a-t-il ajouté.

« Le gouvernement britannique doit agir rapidement pour renforcer la législation afin de protéger les citoyens britanniques d’une complicité involontaire. Il doit envoyer un message clair à la Chine : le Royaume-Uni ne fermera pas les yeux », a déclaré Susie Hughes, directrice exécutive de la Coalition internationale pour mettre fin aux abus de transplantation en Chine.

Ce champ est nécessaire.

Soyez le premier à commenter

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*