«Quiconque veut contrecarrer la création d’un État palestinien doit soutenir le renforcement du Hamas et transférer de l’argent au Hamas. Cela fait partie de notre stratégie». Voilà les propos tenus par de Netanyahu en 2019, rapportés par le grand quotidien israélien Haaretz.
Un autre journal, le Times of Israël, écrit : «pendant des années, les différents gouvernements dirigés par Benjamin Netanyahu ont adopté une approche qui divisait le pouvoir entre la Bande de Gaza et la Cisjordanie, tout en prenant des mesures qui renforçaient le groupe terroriste palestinien du Hamas» et «le député d’extrême-droite Bezalel Smotrich, aujourd’hui ministre des Finances l’avait lui-même déclaré en 2015». Israël a même laissé entrer des millions de dollars venu des monarchies du Golfe à Gaza pour financer le Hamas.
Avi Primor, ancien ambassadeur d’Israël l’a confirmé dans une interview télévisée en 2015 : «C’est le gouvernement israélien, c’est nous qui avons créé le Hamas, afin de créer un poids contre le Fatah».
Étonnant ? Pas vraiment. C’est la stratégie cynique de l’État colonial pour empêcher par tous les moyens des négociations de paix. Pour neutraliser les revendications légitimes du peuple palestinien, il fallait à la fois créer des divisions et encourager la montée d’un ennemi absolu, indéfendable, avec qui aucun compromis n’est possible. Alors que les groupes laïcs comme le Fatah proposaient des solutions pacifiques, le Hamas lui, veut la disparition d’Israël et établir la loi islamique. La question devient religieuse et plus politique. Précisons également que le Hamas fait régner l’ordre au sein même de Gaza en réprimant les autres mouvements et mobilisations. Mais avec l’offensive lancée le 7 octobre, il vient de gagner en légitimité comme jamais auparavant.
La droite israélienne a elle-même créé son ennemi préféré, et elle obtient le résultat souhaité au prix de centaines de morts parmi ses civils : maintenant les justes revendications palestiniennes sont qualifiées de «terroristes» et comparées en France aux attentats du Bataclan. C’est une politique d’anéantissement des palestinien-nes qui est ainsi légitimée.
Depuis plusieurs jours, la gauche française est accusée de «complicités avec le terrorisme». Un mensonge absolu : c’est bien l’extrême droite israélienne qui a aidé le Hamas, alors que la gauche a toujours été du côté des peuples et de l’internationalisme.
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