Elzeard, Lure en résistance

19 h 

Madame, Monsieur,
Nous demandons un droit de réponse pour faire suite à l’interview sur votre plateau de Mr Marc Chappuis, préfet des Alpes-de-Haute-Provence le 05/10/23.
Nous estimons en effet que ses propos sont mensongers et à même de désinformer le grand public quant aux faits avérés de la situation sur le chantier de Cruis orchestré par la multinationale Boralex. Contrairement aux propos du préfet, nous pouvons vous apporter les preuves tangibles et indépendantes de l’ensemble des points sur lesquels nous nous prononçons ici.
« L’entreprise qui réalise ces travaux en toute légalité a disposé ses engins pour pouvoir aménager ce parc photovoltaïque »
Cela fait des mois que la multinationale Boralex commet des infractions pénales graves au su et vu de tous à Cruis dans les Alpes de haute Provence. Ces délits sont filmés, datés, documentés et dénoncés à travers une première plainte pénale déposée le 12 juillet 2023 (en pièce-jointe de ce mail) et une seconde qui le sera dans les prochains jours. Dès le 15 aout 2023 le Conseil National de la Protection de la Nature faisait les mêmes constats que la douzaine d’associations de protection de la nature, en alertant par écrit le ministère de l’écologie.
Par ailleurs, sauf à ne plus être en République M. Chappuis n’est pas juge et ce n’est pas à lui de qualifié les travaux légaux ou non. En revanche, l’entreprise réalise ses travaux destructeurs à la hâte avant qu’un juge ne puisse justement se prononcer. Car il ne s’agit pas ici « d’aménager » un parc photovoltaïque comme le dit avec élégance Mr le Préfet mais, après avoir détruit 17 hectares de forêt sur site, de faire venir des pelleteuses et des bulldozers pour commettre des actes irréversibles en détruisant les habitats de 86 espèces protégées.
Concernant la légalité, le respect des procédures ainsi que le bien fondé des dérogations demandées par Boralex sur les espèces protégées :
Des expertises naturalistes complémentaires demandées par notre collectif à des bureaux d’étude indépendants ont tout d’abord mis en évidence une étude d’impact initiale bâclée. En effet, ces expertises ont attesté de la présence de 3 espèces protégées non répertoriées par Boralex dont deux à fort enjeu de conservation qui font l’objet d’un Plan National d’Action (Lézard ocellé et papillon Alexanor) et certaines en danger critique d’extinction (Traquet Oreillard et papillon Alexanor).
Par ailleurs, contrairement à ce qu’affirme Mr Chappuis qui confond manifestement sa fonction avec celle d’un juge, Boralex est bel est bien dans l’illégalité depuis le début des travaux puisque l’entreprise n’avait pas les autorisations d’altération ni de destruction d’habitats d’un certain nombre d’espèces protégées répertoriées dans l’étude d’impact sur le site de Cruis. Elle ne dispose d’ailleurs à ce jour toujours pas d’autorisation pour détruire l’habitat de 51 espèces d’oiseaux protégées.
La preuve en est qu’une nouvelle demande de « Dérogation Espèces Protégées » lui a été adressée par la firme Canadienne en septembre dernier pour des autorisations qu’elle affirmait pourtant détenir auparavant. Boralex a donc bel est bien détruit des habitats en toute illégalité et continue de le faire. Cependant et jusqu’à présent, ni les agents de l’office Français de la Biodiversité ni les services de la gendarmerie n’ont daigné constater ces infractions.
Enfin, concernant le bien-fondé de la destruction d’environ 700 hectares de forêts et d’habitats sur toute la montagne de Lure sous couvert de transition énergétique, je laisse vos telespectateurs·ices libres de se renseigner par eux-mêmes sur le rôle des arbres dans le changement climatique.
Nous serions ravis de pouvoir venir exposer l’ensemble de ces points sur votre plateau comme a pu le faire Monsieur le Préfet.
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